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Falcao à Chelsea : merci Jorge Mendes

Ça y est, c’est officiel : El Tigre est prêté un an à Chelsea et jouera donc cette saison sous les couleurs des Blues. Un transfert étonnant si on regarde la triste année que vient de vivre Radamel Falcao, mais qui porte la patte de l’agent Jorge Mendes. Et qui pourrait relancer l’attaquant colombien. Ou pas.

Radamel Falcao celebrates scoring against Everton, his first goal for Manchester United.

Dimanche 17 mai 2015, 18h30, Old Trafford. Pour l’avant-dernière journée de Premier League, Manchester United accueille Arsenal. Alors que les Red Devils mènent d’un but à rien à la 61e minute, un homme sort du terrain, remplacé par Van Persie. Mine basse, il quitte la pelouse avant ses coéquipiers après une prestation quelconque. Une prestation à l’image de sa saison. Une rencontre sans but ni passe décisive pour lui, comme tant d’autres cette année. Pourtant, comme d’habitude, le titulaire à la pointe de l’équipe s’est battu. Comme d’habitude, il a tenté et s’est démené pour faire la différence. Mais comme d’habitude, ce fut trop peu. Et si ce match, qui ne restera pas dans les annales, sera son dernier sous les couleurs de United, les supporters mancuniens ne regretteront pas le joueur.

Saison 2014-2015 à oublier

Aujourd’hui, la page est tournée pour Radamel Falcao. Car l’attaquant vient officiellement de signer à Chelsea. Un prêt payant d’environ six millions d’euros avec option d’achat. Qui l’aurait cru, après une année pourrie passée sous le maillot rouge ? Certes, les médias en ont certainement trop fait en dégommant l’attaquant à chacun de ses tirs manqués, en le considérant (trop ?) rapidement comme l’échec numéro un du mercato Van Gaal à 200 millions et en oubliant, du même coup, le bide Di María. Il n’empêche que le Colombien a réalisé la pire saison de sa carrière : 29 matchs toutes compétitions confondues pour quatre buts. 32 et 6 si on comptabilise son mois d’août avec Monaco. Pas franchement une réussite. Sans parler de sa désastreuse Copa América, avec un seul tir tenté dans le jeu en quatre rencontres. Surtout, ses apparitions ont régulièrement donné l’impression que son talent s’était envolé. Ce même talent qui en faisait le meilleur numéro 9 de la planète avant sa blessure avec Monaco.

Une arnaque signée Mendes

Alors, comment expliquer la présence du Tigre chez le champion d’Angleterre en titre ? À l’origine du transfert, un seul nom, comme bien souvent : Jorge Mendes. Le Portugais est à la fois l’agent du joueur et celui du coach des Blues, José Mourinho. Comme tout le monde sait, le mec pèse dans le milieu du football. Et il est plutôt difficile d’aller à l’encontre des plans du businessman. Alors, quand il assure, en janvier 2015, que « si Falcao ne poursuit pas l’aventure à Manchester la saison prochaine, il sera dans l’une des cinq ou six meilleures équipes du monde », la prédiction a de grandes chances de se réaliser. Et ce ne sont pas les propos du Mou qui vont atténuer le sentiment de puissance du type. D’une année sur l’autre, l’entraîneur a déclaré tout et son contraire à propos de Radamel. Selon The Special Agent, une biographie sur… Jorge Mendes, José a ainsi confié en début de saison qu’il n’était pas intéressé par la venue de Falcao : « Je ne peux avoir des joueurs qui touchent 10 millions quand d’autres en gagnent trois, quatre ou cinq. Cela ferait exploser le vestiaire. » Rétropédalage il y a quelques semaines : « Si je peux aider Falcao à retrouver son meilleur niveau, je le ferai. Ça me fait mal que les gens, en Angleterre, pensent que le vrai Falcao est celui qu’ils ont vu à Manchester. » Même si l’attaquant a consenti une baisse de salaire pour être transféré, qui d’autre que Mendes aurait le pouvoir de faire plier Mourinho, l’as de la communication ?

En vérité, l’agent surpuissant semble être le seul vrai gagnant dans cette affaire. Vu le level de Diego Costa et malgré les rumeurs de transfert ridicules qui envoient l’Hispano-Brésilien n’importe où, Falcao va sûrement faire banquette à Chelsea. Autant qu’à United en tout cas, à moins que Costa ne se blesse. Le club anglais, lui, récupère un joueur au salaire exorbitant, qui n’a jamais retrouvé un niveau international depuis son passage à l’Atlético Madrid. Cher payé pour un remplaçant recruté seulement pour faire le nombre. Quant au club de la Principauté, le cocu de service qui a lâché 60 boules pour sa venue en 2013, il ne touche que des clopinettes dans la transaction (plus le prêt de Pašalić) et aura bien du mal à revendre son poulain à un bon prix l’an prochain.

La Ligue des champions synonyme de nouvel élan ?

Pourtant, il reste un petit espoir de revoir le « vrai Falcao ». Une minuscule lueur dans la nuit sombre que traverse El Tigre. Contre toute attente, et alors qu’il l’a évitée tout au long de sa carrière, le félin va enfin disputer la Ligue des champions. Pile au moment où il paraît incapable de bouffer les défenses adverses. Juste à l’instant où il a besoin de retrouver l’appétit. À l’image de sa belle coupe de cheveux qui remplace sa légendaire crinière, Falcao est chaud pour un nouveau départ, prêt à recommencer à mordre. Avec en amuse-gueule une préparation aux États-Unis et un maître cuistot nommé Mourinho, le défi est réalisable. Le Colombien n’a-t-il pas retrouvé un semblant de sensations avec son pays avant la Copa América, en devenant le meilleur buteur de l’histoire de la sélection, grâce à ses 5 pions en 7 matchs ? Et le Special Onen’est-il pas capable de faire des miracles avec ses soldats ?

Discrétion, calme et religion

Bien sûr, le Sud-Américain fait profil bas et reste discret sur ces questions. Hormis des déclarations toutes molles, ses réactions sont plus que rares. Comme lorsqu’il était gosse et jouait au foot, relate Cesar « Maestrico » Gonzalez, dans le n°103 de So Foot : « Quand il ratait une occasion, son père lui criait dessus. C’était le genre de père à hurler sur le bord du terrain et à faire de grands gestes. Falcao, lui, ne s’énervait pas. Il baissait la tête, restait calme et s’appliquait. » Osmar Ferreyra, son ancien compagnon de pension à River Plate, se souvient de «quelqu’un qui ne parlait pas beaucoup », d’un « taiseux ». Depuis ses premiers pas, le buteur préfère se murer dans la religion et se livrer à Dieu. Ce même Dieu vers qui il « (s’est) tourné » et qui l’« a aidé » pour faire face à sa grave blessure à Monaco, d’après ses propos tirés de son autobiographie Falcao, né pour le but. Dieu, Mendes, Mourinho : voilà à qui le Tigre a confié son avenir londonien. Après tout, pourquoi pas : l’association avec Costa, ça a déjà marché. C’était à l’Atlético, en 2012. Falcao avait planté 34 caramels en 41 rencontres. À l’époque, il restait plus d’une heure sur les pelouses.

 Florian Cadu
Source: sofoot.com

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