Samedi à Fajoles, un homme a été blessé de deux coups de fusils. L’auteur présumé et ses deux complices ont été arrêtés à Sarlat. Hier, le trio devait être jugé en comparution immédiate ; les avocats ont demandé un report. Le procès aura lieu le 10 mars. Le tireur présumé lui est en prison.
Une expédition punitive : un homme blessé après avoir reçu deux coups de fusil dans le dos et qui échappe de peu à la mort ; son pronostic vital était d’ailleurs engagé au début. Ce déchaînement de violence s’est produit samedi dans le paisible village de Fajoles, près de Gourdon et le lendemain soir, le tireur présumé et ses deux complices étaient interpellés par les gendarmes, à Sarlat, où leur fourgon avait été localisé. Hier, c’est-à-dire 48 heures après ces faits, le parquet de Cahors qui a décidé de correctionnaliser l’affaire, a entendu le trio avant sa comparution immédiate devant le tribunal de Cahors.
Ils sont trois dans le box des prévenus âgés de 26 à 29 ans. G.G. est celui sur lequel pèsent les plus lourdes charges. L’homme serait arrivé au domicile de son beau-frère armé d’un fusil de chasse et d’un manche de pioche et aurait tiré sur lui immédiatement, sans autre explication. Les deux hommes qui étaient avec lui, J. C. et P. L. comparaissaient hier pour complicité de violence aggravée. L’un lui a fourni les armes, l’autre les munitions et ensemble ils ont fait la route de Sarlat à Fajoles, pour accomplir ce qui ressemble à une vengeance intrafamiliale.
Cette situation complexe et le climat très pesant qui entoure cette affaire, ont poussé les avocats des prévenus, Me Villalongue, Me Laurent Belou ou encore Me Soummer, à choisir un report de l’audience afin de mieux préparer leur défense.
La crainte d’un règlement de comptes
Pas opposée sur le principe, Berengère Lacan, substitut du procureur, a «fermement requis le placement en détention provisoire de l’auteur présumé des coups de feu. Il est à craindre des représailles, un règlement de comptes», a déclaré la substitut. Le prévenu lui-même avait déclaré lors de sa présentation «vouloir être enfermé pour être protégé».
Les juges cadurciens ont renvoyé l’audience au 10 mars à 14 heures. Jusque-là, G.G. couchera en prison, à la maison d’arrêt de Montauban ; le tribunal a délivré un mandat de dépôt à l’audience. Quant à ses deux complices, ils ont été placés sous contrôle judiciaire avec l’interdiction d’entrer en communication avec la victime.
«Mettez-moi à l’isolement»
L’auteur des coups de feu redoute à son tour d’être victime d’une «vendetta». Il en a parlé à la substitut du procureur, à ses avocats qui ont expliqué qu’il craignait «d’être malmené par ses codétenus». D’où sa demande réitérée directement à la présidente du tribunal, Nelly Emin, «d’être mis à l’isolement». Une démarche peu courante dans une salle d’audience. Le prévenu qui ne s’est pas expliqué sur son geste a évoqué des maux de tête terribles dont il souffrirait, séquelles d’un accident. Selon son avocat, il aurait toujours fiché dans son crâne, un morceau de verre.