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Faits divers : L’ÉTUDIANT, LA JONGLEUSE ET LE TITULAIRE

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K. pensait qu’il avait partie gagnée auprès de sa nouvelle copine. Le double jeu de cette dernière l’a anéanti

Pour certains, la fin d’année constitue une période particulièrement compliquée à gérer. Non pas à cause de soucis financiers. Non pas à cause de problèmes familiaux. Mais à cause de la difficulté à répondre à la question « Avec qui passer le réveillon du Nouvel an ? ». La Saint Sylvestre est fréquemment le temps des acrobaties sentimentales, des faux engagements, des rendez-vous sans suite, du double jeu et, disons-le tout net, des trahisons perpétrées sans états d’âme. Comme celle que propose notre récit d’aujourd’hui.
K., le personnage principal de notre histoire, est un jeune universitaire domicilié à Kabala, commune rurale à la périphérie sud de Bamako. Le jeune homme observait depuis des années une coutume bien établie : ses congés et ses fêtes, il les passait auprès de ses parents restés au village. Originaire d’une localité située non loin de la capitale, le jeune homme restait auprès des siens le plus longtemps possible et ne regagnait Bamako qu’à la veille de la reprise des cours. A ses camarades et à ses voisins du quartier qui le taquinaient sur ses habitudes, K. avait l’habitude de répondre qu’il était « un villageois et fier de l’être ». Il disait qu’il était complètement indifférent aux charmes de la capitale et qu’il ne se trouvait là uniquement parce que ses études l’y obligeaient. Aussi tout son entourage a été surpris de voir K. déroger cette année à la tradition qu’il avait lui-même instituée.
L’explication en était des plus simples et des plus classiques. Notre jeune homme s’était amouraché de R., une jeune fille domiciliée dans la même rue que lui à Kabala. Le début de leur liaison remontait à quatre mois à peine. Mais en ce laps de temps relativement court, la jeune fille avait réussi à asseoir une emprise totale sur son amoureux. Ce dernier multipliait les attentions à l’égard de sa belle depuis les petits cadeaux jusqu’aux appuis financiers. K. déployait un zèle particulier à s’attacher R. Cela pour une raison que notre récit va permettre de comprendre.
Cette année donc, le jeune amoureux, qui ne pouvait se dispenser de rendre visite à ses parents, rejoignit comme d’habitude son village, mais ce ne fut que pour passer seulement trois jours aux côtés de ses parents. Ces derniers furent extrêmement surpris de la hâte à regagner Bamako qui agitait leur fils. Mais ce dernier s’abstint de leur donner la vraie cause de son départ précipité. Comment pouvait-il en effet expliquer aux siens qu’il regagnait dare-dare la capitale pour gérer son réveillon du Nouvel an avec R. ? Car lui-même savait pertinemment que ce rendez-vous ne lui était pas totalement acquis.

EN EMBUSCADE. Il faut en effet savoir qu’avant K. ne se mette avec R., la jeune fille vivait avec un certain O. La relation de ces deux-là était connue de tous ou presque à Kabala. Le nommé O. était parti ensuite chercher fortune sur un site d’orpaillage à Kadiolo. Mais il n’avait pas pour autant rompu les ponts avec sa dulcinée. R. s’était bien gardée de révéler ce dernier détail à K. quand celui-ci commença à lui faire la cour. Bien au contraire, pour mieux garder « son » étudiant, la jeune fille lui jura qu’elle avait rompu d’avec O. qu’elle qualifiait désormais d’ « ex ». En réalité, R. ne s’était jamais départie de son attachement à son précédent compagnon et elle savait qu’elle renouerait avec celui qui était son grand amour dès que ce dernier reviendrait. L’étudiant, lui, avait fini par se convaincre qu’il était le nouvel élu. Mais une sourde inquiétude persistait quand même dans son esprit. A juste raison, comme les événements allaient le démontrer.
Car à l’approche des fêtes de fin d’année, O. revint de Kolondiéba. Et comme attendu, il récupéra son amante qui n’avait jamais cessé de l’attendre. K. avait été averti du retour de son rival. Mais il se pensait en position de force par rapport à ce dernier et il était certain qu’il passerait la nuit de la Saint Sylvestre avec son amoureuse. Ce n’était pas l’avis de plusieurs de ses amis. Ces derniers avertirent l’étudiant que O. et R. avaient été vus ensemble dans des postures qui ne laissaient place à aucune équivoque. Pour eux, la bataille du 31 décembre ne valait même pas la peine d’être livrée, car O. était la préférence de la jeune fille.
Cœur amoureux n’a point d’oreilles, dit-on. K. resta sourd à toutes ces mises en garde. Il prétendait qu’il avait un plan infaillible pour contrer O. Il lui suffisait, pensait-il, de marquer de près R. très tôt dans la soirée du 31 pour l’entraîner hors de portée de son concurrent et pour la garder pour lui-même durant tout le réveillon. Des bonnes âmes lui firent voir le caractère très aléatoire de sa tactique. Mais une fois de plus, K. rejeta tous les avertissements. Car au fond de lui, il était persuadé que R. l’aimait et que l’autre n’était qu’un intrus qu’il fallait écarter. Il se rendit donc très tôt en début de soirée devant le domicile de R. Ayant appris que la jeune fille était sortie, il se mit en embuscade dans l’ombre d’un kiosque PMU installé dans la rue. De temps en temps, il sortait son téléphone et essayait de joindre R. Mais sans succès.
L’attente de K. se prolongea pendant plusieurs heures. La nuit était tombée, la fraîcheur s’était installée. Mais le jeune homme restait stoïquement sur place, persuadé que sa copine reviendrait à la maison à un moment ou à l’autre et qu’il lui donnerait alors le temps de se préparer avant qu’ils ne s’en aillent faire la fête ensemble. Ce fut un de ses amis qui vint lui ouvrir les yeux. Ce dernier rejoignit K. à son poste de guet et lui indiqua qu’il revenait juste du centre ville où il avait vu R. et son ami attablés dans un restaurant. De toute évidence, O. était revenu spécialement de Kadiolo pour passer la nuit de la Saint Sylvestre avec son amie et le couple avait un programme bien établi. L’étudiant resta K.O. debout en entendant le récit de son ami. Ce dernier lui avait fourni tellement de détails que le doute n’était plus possible sur le mauvais tour que sa copine lui avait joué.

UNE MOUE DÉDAIGNEUSE. Mais K. voulut constater de lui-même ce que l’autre lui avait pourtant décrit de manière très précise. Il emprunta donc la moto de son informateur, prit des détails sur le lieu où se trouvait le couple et s’y rendit en roulant à tombeau ouvert. Quand il arriva sur place, il se rendit aussitôt compte qu’il aurait mieux fait de ne pas venir. R. était, en effet, assise à une des tables du restaurant en compagnie de celui qu’il fallait bien appeler son homme. L’étudiant resta à bonne distance pour observer le comportement du couple et il comprit que tous les avertissements qui lui avaient été prodigués étaient fondés. Mais au lieu de se résigner à son infortune, il prit une initiative bizarre. Il tenta de joindre la fille au téléphone. Une humiliation supplémentaire lui fut infligée. De là où il se trouvait, il vit R. jeter un coup d’œil négligent sur son appareil posé sur la table. Mais sans esquisser le moindre geste pour le saisir.
Puis la jeune fille eut une moue dédaigneuse accompagnée d’un bref commentaire qui fit sourire son compagnon. K. comprit que le couple s’amusait des efforts qu’il faisait pour joindre la jeune fille. Il comprit aussi de la manière dont K. regardait O. que ce dernier était le « titulaire » et qu’il lui était impossible d’entrer en rivalité avec lui. Complètement abattu, l’étudiant resta encore de longues minutes dans sa cachette. Il n’arrivait pas détacher ses yeux du spectacle que donnait le couple visiblement très uni. Puis il se rendit compte qu’il ne lui servait à rien de se torturer davantage et se décida à quitter les lieux, la mort dans l’âme. Aveuglé par la déception et la colère, il mit en route brutalement en marche la moto et s’élança à toute vitesse sur la voie. Il arriva ainsi à une intersection et ne se rendit pas compte que le feu était au rouge.
Sa moto alla donc percuter l’arrière d’une voiture qui s’était déjà engagée. Le jeune homme chuta brutalement à terre et ressentit une terrible douleur au pied quand il voulut se relever. Les secouristes qui vinrent le récupérer lui firent savoir qu’il était victime d’une fracture. Immédiatement, K. fut transporté aux urgences. Une fois traité, il disparut sans rien dire à personne. Jusqu’au moment où nous mettions cet article sous presse, aucune de nos sources n’avait pu nous dire exactement où se trouvait K. Certains des amis du jeune homme ont fini en désespoir de cause par s’adresser à l’ex copine de l’étudiant. R. leur a expliqué qu’elle-même avait tenté de joindre son amoureux éconduit. Mais que celui-ci refusait de prendre ses appels. Tout comme elle-même l’avait fait pour les siens la nuit de la Saint Sylvestre.
MH.TRAORÉ

source : Essor

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