Le délinquant a choisi un endroit où la chance pouvait lui sourire pour arriver à ses fins. Il y est parvenu avant de tomber dans les filets de la police
En parallèle des infractions de vols à main armée, braquages et autres, les commissariats de police enregistrent régulièrement des cas de viols commis sur des mineures. Et souvent dans des circonstances relativement révoltantes.
L’un des cas récents enregistrés par les agents de la Brigade des mœurs date de quelques jours seulement. La victime est une aide-ménagère, âgée d’une quinzaine d’années. Celle que nous désignons par B a été victime de viol alors qu’elle avait été envoyée par son employée chercher de l’eau dans la cour d’une école fondamentale du quartier Samè, en Commune III à la périphérie du District de Bamako. À en croire nos sources au commissariat de police dont les éléments ont traité le dossier, les faits se sont passés un après-midi, donc en plein jour, dans l’enceinte de l’établissement scolaire en question.
Un constat est général. La plupart des établissements scolaires disposent d’une fontaine publique. Non seulement cette source d’eau sert les élèves de l’établissement bénéficiaire, mais aussi les populations riveraines de l’école viennent de temps en temps s’approvisionner en eau pour leurs petits besoins. Et généralement à Bamako, ce sont les aide-ménagères qui sont chargées de cette tâche quasi-quotidienne. Tel le cas de notre « héroïne » du jour.
C’était un dimanche. Parallèlement à ses occupations quotidiennes, sur demande de sa patronne, B devait se rendre dans la cour de l’établissement scolaire d’à côté pour prendre une quantité d’eau au robinet. C’était pour des besoins de sa tâche quotidienne. Selon nos sources, les employeurs de la jeune fille ont pourtant un robinet dans la cour de leur domicile. Mais, il se trouve que ce jour-là, il y avait une coupure d’eau, presque partout dans le quartier. C’était donc une occasion pour les patronnes des aide-ménagères d’envoyer leurs employées dans la cour de l’école publique pour chercher de l’eau à la fontaine.
MALHEUREUSE COÏNCIDENCE- Comme elle le fait habituellement dans des circonstances pareilles, la jeune fille a pris son sceau qu’elle a posé sur sa tête pour se diriger vers le point d’eau de l’établissement scolaire. Là même où son futur bourreau l’attendait sans qu’elle se doute de quelque chose. Celui que nous désignons par l’initiale MD, l’attendait dans un coin de la cour. Comme par hasard, apparemment, il semble que l’arrivée des deux soit une coïncidence.
à la vue de la fille, le jeune homme a regardé à gauche puis à droite pour se rassurer qu’il n’y avait pas âme qui vive dans la cour de l’établissement pour éventuellement les déranger. Totalement rassuré, MD s’approcha de la jeune fille pour engager une discussion qui avait tout l’air d’une futilité. Le garçon avait déjà nourri son plan machiavélique d’abuser de celle qui se trouvait en face de lui, sans témoin oculaire. Du moins, c’est ce qu’il croyait.
DÉLINQUANT ESSEULÉ- Sur place, le prédateur sexuel a tout fait pour éloigner sa future victime afin qu’ils soient seuls à deux, dans un coin de la cour de l’école, à l’abri des regards indiscrets. Mais surtout pour qu’un éventuel intrus ne vienne enrayer le bon fonctionnement de sa machine sexuelle. Dans la foulée, il ordonna à la jeune fille d’aller remplir son sceau et de quitter les lieux dans les secondes qui suivent. En fait, le jeune homme s’est présenté à elle comme si c’était lui le maître des lieux. Lorsqu’il a sommé la fille de faire vite pour reprendre son sceau d’eau et sortir rapidement, cette dernière avait pris peur face à l’attitude de ce garçon qui avait tout l’air d’un délinquant esseulé à la recherche d’une proie. La suite des événements nous prouvera qu’elle n’avait pas tout à fait tort. à pas pressés, elle se dirigea vers un coin, jusqu’à fond de la cour, où se trouvait la fontaine, pour prendre son sceau d’eau.
En agissant ainsi, la pauvre avait favorablement répondu aux vœux discrets du violeur. Elle se retrouva seule face à son bourreau armé de couteau, sans aucune assistance quelconque.
Sans perdre de temps, il a très vite rejoint sa victime en lui enjoignant de se déshabiller pour se mettre à sa disposition. Sous la menace de l’arme blanche, la pauvre ne pouvait que s’exécuter sans broncher.
Seul et armé, avec sa victime dans un coin isolé de la cour de l’établissement scolaire, MD abusa de cette dernière durant une bonne quinzaine de minutes. Plus tard, la victime avouera devant les officiers de police judiciaire qu’elle a agi ainsi sans broncher par peur.
Mais avant, son bourreau avait déjà accompli sa mission. Dans une relative tranquillité, il était parvenu à assouvir son désir sexuel. Puis, il a menacé sa victime de faire bouche cousue, au risque de lui faire pire que ce qu’elle venait de subir. Et dans la foulée, le prédateur sexuel a disparu dans une rue, comme s’il n’était jamais venu dans la cour de l’école.
Comme c’est généralement le cas suite aux histoires de ce genre, la suite est clair. Sans perdre de temps, sa patronne est allé déposé une plainte.les minutes. La jeune fille raconta dans les détails les minutes d’enfer dont elle venait d’être la victime dans la cour de l’école par le fait d’un obsédé sexuel. Sans perdre de temps, sa patronne est allée déposer une plainte contre X à la Brigade des mœurs pour viol sur mineure. Quelques jours plus tard, à la suite des enquêtes policières, MD a été alpagué par les éléments de la BR de la dite Brigade.
Conduit dans les locaux des gardiens des mœurs, ces derniers ont confondu le violeur avec des preuves quasi irréfutables. Sans le savoir, le jour des faits, celui-ci avait été vu par des ouvriers qui travaillaient non loin des lieux de l’agression sexuelle dont il est suspecté. Mieux, lorsque l’histoire a éclaté au grand jour dans le voisinage du quartier, certains de ces ouvriers, pratiquement des témoins oculaires, ont témoigné à charge contre le prédateur sexuel. Ils ont été unanimement formels quant à son implication dans cette histoire de viol.
Selon nos sources, il semble que ce sont les témoignages de ces ouvriers qui ont motivé les employés de la jeune fille à porter plainte à la Brigade des mœurs pour tirer cette affaire au clair. Mais en dépit de la multiplicité de ces témoignages l’impliquant dans ce viol, le garçon a, durant son audition, nié en bloc les faits. Il avait certainement oublié qu’il avait affaire à des spécialistes des questions de mœurs. Durant des minutes, les officiers de police judicaire l’ont cuisiné de questions.
Le violeur s’est finalement retrouvé dans une impasse. Pour avoir la paix, il a finalement avoué être l’auteur des faits dont il est suspecté. Mais contre toute attente, il a dans l’immédiat élaboré une stratégie de défense commune à la plupart des violeurs qui se retrouvent entre les mains de la police. C’est ainsi que l’inculpé a expliqué aux limiers que s’il avait couché avec cette jeune fille, c’était avec son propre consentement. Pour soutenir ces propos, il est allé jusqu’à juré que sa victime a monnayé son corps contre un billet de mille (10.000) Fcfa qu’il lui aurait remis avant de passer à l’acte avec elle.
Face à des policiers professionnels, une stratégie de défense du genre prospère difficilement. Surtout que les faits sont déjà établis et que le présumé auteur lui-même, dans un premier temps, avait tenté de se disculper avant d’avouer son acte. Les dés étaient déjà pipés pour lui. Les limiers ont diligenté son dossier avant de le déférer à la prison de Bamako où il médite sur son sort avant de comparaitre devant les juges. Il encoure au moins cinq années de prison.
Tamba CAMARA
Source : L’ESSOR