Pendant plusieurs mois, sur différents axes routiers, quatre braqueurs ont perturbé la tranquillité des conducteurs de véhicules de transport en commun et leurs passagers. Un cas de viol en pleine opération a précipité leur chute
Des armes de guerre de type « AK-47 » garnies de trois chargeurs de 156 minutions de calibres 7,62mm. à ce fusil d’assaut s’ajoutent 8 cartouches de 9mm pour pistolet automatique (PA), 18 téléphones et une certaine quantité de somme d’argent. C’est le résultat d’une saisie effectuée par les éléments du Bureau internationale de la police criminelle (interpol) dont le bureau local est logé dans l’enceinte de la direction régionale de la police du district de Bamako. Depuis fin juin dernier, date de cette opération éclaire des policiers de cette structure internationale policière, les quatre individus interpellés par la suite dorment entre les quatre murs d’une prison, le temps d’être fixés sur le sort que la justice leur réserve.
Des passagers totalement dépouillés de leurs biens
Si aucune information n’a filtré sur les interpellés, les limiers qui ont traité leurs dossiers sont formels sur un fait. Le quatuor s’était bien organisé pour se spécialiser dans le braquage à main armée sur les axes routiers reliant la ville de Bamako à plusieurs autres localités de l’intérieur du pays. Toutefois, il a été établi que les quatre avaient centré leurs interventions sur l’axe Bamako-Ouéléssébougou à la sortie sud-est de la capitale sur la route de Sikasso.
Pour parvenir à leur fin, ils avaient élaboré une stratégie simple certes, mais très efficace pour ne jamais ressortir bredouilles d’une opération. En braqueurs professionnels, ils choisissaient un axe routier qu’ils ont estimé très juteux en terme de butin. Une fois sur place, ils s’apprêtaient à passer le maximum de temps en attendant le passage d’un véhicule de transport en commun et son plein de passagers.
Qu’il soit un car, un minibus, un bus ou autre, cela n’était pas l’important à leurs yeux. Pour eux, le plus important c’était de voir ce véhicule de se diriger vers l’axe qu’ils contrôlent. Puis, ils usaient de tous les moyens dont ils disposaient pour obliger le chauffeur à s’arrêter. Ensuite, armes en main, ils font irruption dans le dit véhicule pour braquer chauffeurs, passagers et convoyeurs. La suite devenaient très facile pour eux.
Car sous la menace de leurs armes, ils dépouillaient leurs victimes de leurs biens. Notamment, argent, bijoux en or, téléphones portables etc. Tant pis pour le passager récalcitrant qui tentaient de faire les oreilles dures, ils n’hésitaient pas à faire usage de leurs armes pour les faire taire. Ces voleurs ne laissaient aucun objet de valeur avec son propriétaire. Ils prenaient tout ce qu’ils pensaient leur rapporter de l’argent liquide. Une fois qu’ils avaient l’assurance d’avoir obtenu le maximum de butin, ils descendaient et laissaient le véhicule et ses passagers à leur triste sort pour s’évaporer dans la nature. Et les pauvres victimes n’avaient que leurs yeux pour pleurer.
Les chauffeurs de certains axes routiers ont été unanimes sur un fait. Ces quatre étaient parvenus à semer la terreur en leur sein. Surtout les conducteurs qui faisaient la navette dans certaines localités telles Sikasso, Kita, Ségou et Kayes. Cette situation a perduré des mois et des mois sans que la bande ne puisse s’inquiéter outre mesure des éventuels conséquences des actes qu’elle posait aux détriments des paisibles citoyens. Mas il est indiscutablement admis que chaque chose a une fin. Et ce n’est pas une bande de bandits de grand chemin qui va déroger à cette règle.
À la date indiquée plus haut, comme dans leurs habitudes, ils ont élaboré leur stratégie pour opérer sur l’axe Bamako-Ouéléssébougou. Ce jour-là, les quatre n’ont pas longtemps attendu avant qu’un véhicule de transport en commun d’une compagnie de la place, ne pointe le nez en leur direction. Leur méthode était bien huilée. Ils ont agi comme ils l’ont toujours fait face à des passagers médusés et sans défense. Mieux, la moisson de ce jour a été très fructueuse. Mais curieusement, ils ne sont pas descendus du véhicule pour partir avec leur butin comme ils le faisaient habituellement.
Après avoir dépouillé leurs victimes de tous leurs objets de valeur, l’un des membres du groupe a fait plus. Incapable de maitriser sa pulsion sexuelle, il est allé jusqu’à violer une des victimes devant des passagers totalement électrisés par la scène. C’était la goutte d’eau qui a débordé le vase. Et par malchance pour eux, cette opération était la dernière des quatre avant que les gendarmes ne leur mettent le grappin dessus pour les envoyer en prison.
Interpellation en cascade
Pour en arriver là, il a fallu qu’une des victimes prenne son courage à deux mains pour aller déposer une plainte chez les pandores de la localité concernée. Dans sa plainte elle n‘a pas manqué, de mentionner le viol dont une des passagères avait été victime lors de l’opération des malfrats. à la suite de cette plainte, le procureur de la localité a instruit à la police de tout mettre en œuvre pour mettre les bandits hors d’état de nuire afin que les citoyens puissent vaquer librement à leurs affaires. C’est ainsi que Interpol est entré en scène.
En professionnels, les éléments Interpol ont procédé à la mise en place d’un système par traçage du téléphone portable du plaignant. Histoire de localiser le/ou les suspects. Le résultat de cette technique a été un succès pour la section des recherches de la police internationale. Il a juste fallu cinq jours seulement pour que l’un des malfrats soit localisé. Une fois que cela a été fait, les policiers de l’Interpol n’ont pas perdu de temps pour se rendre à l’endroit dont ils avaient déjà tous les détails en main. C’est ainsi que le nommé SD a été interpelé. Et dès lors, c’est une interpellation en cascade qui a suivi jusqu’à ce que tous les bandits composant le réseau soit arrêtés, sans grande difficulté.
Après le coup, les braqueurs s’étaient séparés et chacun avaient choisi de se réfugier dans différents quartiers de la capitale. Notamment à Sirakoro Méguétana et Sénou à la périphérie de la Commune VI du District de Bamako. Ainsi, ils croyaient pouvoir brouiller toutes les pistes pour éviter de tomber entre les mains des forces de sécurité.
Pendant l’opération de capture des malfrats, les éléments de la section des opérations et de recherche d’Interpol ont mis la main sur deux autres armes de guerre avec trois chargeurs, 156 munitions de calibre 7,62 millimètres, auxquels s’ajoutent 8 cartouches pour pistolet automatique (PA), 18 téléphones portables et une certaine somme d’argent en liquide.
à la suite d’interrogatoires approfondis, les quatre ont déclaré avoir mené plusieurs attaques communes sur les axes routiers de Sikasso, Kita, Ségou et Kayes. Les preuves étaient déjà suffisantes contre eux pour diligenter leurs dossiers. Dans la foulée, ils ont été fichés dans une des 19 bases de données d’Interpol-Mali. Puis ils ont été mis à la disposition du procureur de la Commune III, qui les a placés sous mandat de dépôt. D’où un ouf de soulagement pour les chauffeurs des axes routiers sur lesquels sévissaient les quatre malfrats.
Tamba CAMARA
Source : L’ESSOR