Les faits sont au centre de toutes les conversations encore à Lafiabougou. B. D. est du genre de fille à avoir tout fait, comme cela se dit de façon triviale. Elle est connue dans le quartier et il était admis dans la localité qu’avec la réputation qu’elle trainait, jamais elle n’aura de mari. En effet, B. D. avait eu un enfant avant ses 18 ans, et, aujourd’hui, la trentaine révolue, personne ne la voyait convoler en justes noces. Car, tous les soirs B. D. est en boite. Elle n’est pas parvenue à s’assagir malgré le temps.
Cependant, à la surprise générale, un jeune est venu demander sa main. Le mariage a eu lieu à Lafiabougou en grande pompe, le dimanche 13 février dernier. Parmi les convives, naturellement, on comptait plus de curieuses et de « rapporteuses » que celles ou ceux qui venaient par amitié ou par bon voisinage.
La fête a été belle, la mariée et son désormais mari ont fait des photos, écumé toutes les places publiques de Bamako.
Comme cela est de coutume, le soir, la mariée est parée et conduite à son époux dans la chambre nuptiale. Le lendemain, au matin, la mère de B. D., tenant un coq blanc, a réveillé de ses cris tout le quartier : La raison de sa joie ? Sa fille l’a honorée, car elle était … vierge ! Dans la maison, les femmes ont commencé à se retirer une à une. La fille de B. D. a plus de 10 ans !
Aminata Agaly Yattara
Source: Mali Tribune