Il y a quelques jours, le parquet du Tribunal de grande instance de la Commune IV du District de Bamako avait été saisi par le commissaire divisionnaire Santigui Kamissoko, en charge du commissariat de police du 9e arrondissement sur le démantèlement d’un réseau d’association de voleurs de motos. Selon une source policière, cette bande se compose de six éléments, tous des bandits de grand chemin qui ont entre 30 et 40 ans. Celui que nous désignerons par ses initiales « OD » serait à la tête de ce groupe de malfaiteurs qui a longtemps semé la terreur dans les endroits où il opérait. Peu de temps avant que le procureur ne soit saisi, les hommes du divisionnaire Kamissoko avaient déjà mis la main sur tous les six qui croupissent désormais derrière les barreaux, le temps que les juges ne se penchent sur leur cas. La collaboration des populations, potentielles victimes, semble avoir joué un grand rôle dans leur interpellation.
De la veille de la fête de Tabaski à la date où ils ont été alpagués, de nombreuses plaintes portant sur des cas de vol de moto étaient adressées au chef de l’unité des recherches dudit commissariat, le lieutenant Somita Keïta. C’est la multiplication des plaintes et surtout la similitude de leur nature qui semble avoir encouragé les éléments de la BR de multiplier des descentes et des contrôles inopinés, sur le terrain. Au même moment, en professionnels, les limiers investiguaient dans les secteurs auprès des victimes pour d’éventuelles pistes à explorer.
Cette opération n’a pas tardé à porter ses fruits. Elle a permis d’interpeller quelques individus aux activités louches. C’est ainsi que quatre, des six ont été interpellés à Sébénicoro, en Commune IV du District de Bamako. Les investigations policières qui s’en sont suivies ont permis de mettre la main sur les deux autres à Fadjiguila en Commune I. Selon nos sources à la police, le présumé chef de la bande, le nommé OD travaillerait de concert avec des réparateurs de motos. Cet individu serait d’ailleurs un « spécialiste » dans l’attribution de faux numéros aux engins que les autres éléments du groupe volent à travers les quartiers de Bamako et ses environs.
Après leur interpellation, une descente effectuée à Sébénicoro et à Bacodjicoroni a permis aux limiers de saisir une trentaine de motos « Djakarta » dans des locaux censés être le lieu de rencontre des malfrats. à ces engins s’ajoutent plus de 200 façades de motos, des équipements pour commettre le vol, des cadenas et des souches de factures à délivrer aux éventuels acquéreurs. Bref, les policiers se sont retrouvés en face d’une bande très bien organisée qui traitait avec des réparateurs d’engins à deux-roues. Après leur interpellation, les populations des secteurs où ils opéraient ont poussé un ouf de soulagement et remercié les limiers qui les ont, en retour, encouragé à collaborer pour circonscrire l’insécurité dans le quartier et ses environs.
Yaya DIAKITÉ
Source : L’ESSOR