Suite à la récente escalade de la violence à Kidal, nous avons pu joindre au téléphone, Fahad Ag Almahmoud, Secrétaire général du Groupe d’Autodéfense Touareg Imghad et Alliés (GATIA), pour recueillir sa version des faits sur les combats du 22 juillet dernier, à Kidal, et ceux de Tassik, le 30 juillet dernier, ainsi que son point de vue, en tant que responsable.
Notre interlocuteur est revenu d’abord sur les affrontements des 21 et 22 juillet dernier à Kidal. Il a expliqué : « 5 ou 6 de nos véhicules sont entrés à Kidal. On avait la liberté de mouvement. On se déplaçait comme on le voulait. Mais les gens de la CMA ont ouvert le feu sur nous, comme si on n’avait pas le droit d’être là. C’est ainsi que les combats ont débuté et ont duré jusqu’à 19 h. Le lendemain, on a repris à 5 h du matin. Mais grâce à différentes communications, nous avons proposé un retrait de la ville. Nous ne sommes pas allés loin. On est resté en dehors de la ville.
Dans un premier temps, les gens de la CMA se sont livrés à des scènes de triomphalisme. Ils ont violenté certains de nos proches. Jusqu’à présent d’autres sont à la MINUSMA ».
Ensuite, pour ce qui est des combats de samedi dernier, à Tassik, à l’est de Kidal, Fahad Ag Almahmoud décline toute responsabilité de son groupe. Il affirme sans coup férir : « ils sont venus nous attaquer ».
Donnant son point de vue sur le climat délétère qui prévaut, depuis le 22 juillet dernier, il déclare : « beaucoup étaient contre le déplacement de Niamey. Il y en a qui ne veulent pas que nous soyons associés à la gestion de la ville de Kidal. Je pense qu’il faut résoudre le problème Ifoghas. Il faut un débat de fond pour la bonne marche de l’Accord. Les Imghads ont (…) et on ne peut pas vivre en dignité à Kidal ».
À la question de savoir pourquoi il a été décidé, que la question des affrontements soit discutée séparément par les deux mouvements en marge de la 10e session du Comité de suivi de l’Accord (CSA), il a fait savoir : « la Médiation internationale avait annoncé la mise en place d’une commission ad hoc. Jusque-là ce n’est pas fait. Ce n’est pas leur problème ».
Le porte-parole de la CMA, Almou Ag Mohamed, qui semblait disposé à répondre à nos questions, quand il a été joint par nos soins au téléphone, était par la suite injoignable.
Propos recueillis par Bertin DAKOUO
Source: info-matin