Le Syndicat national de l’enseignement supérieur de la Faculté des Sciences et Techniques (Fast) et de l’Institut des sciences appliquées (l’Isa), a observé 48h de grève les 11 et 12 février 2020. L’objectif était de protester contre les brigandages auxquels les enseignants et étudiants sont victimes.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été le vol du 5 février. Ce vol a eu lieu au laboratoire de cartographie financé par l’Unesco à 20 millions de F CFA. “Pratiquement tout a été dérobé. Les voleurs ont pris tous les matériels avec les données scientifiques. Actuellement le laboratoire de cartographie n’existe que de nom. Ces données sont très importantes surtout pour les thésards qui ont abattu des efforts pendant des longues années pour les collecter”, explique Dr. Mamadou Badiaga, enseignant chercheur à l’Institut des sciences appliquées (Isa), secrétaire administratif du comité Snesup- FST et Isa.
Plusieurs matériels font l’objet de disparition : ordinateurs, motos, voitures, climatiseurs, table-bancs, chaises, armoires…
Les outils volés cette année sont les suivants ; des rideaux dans cinq salles et le bureau du doyen, tous les matériels du laboratoire de cartographie salle B2-3, plusieurs ordinateurs dans la bibliothèque salle B2-14, six ordinateurs (écrans et unités centrales avec les données), trois unités centrales, trois souris, huit rallonges et un clavier.
Les enseignants grévistes mettent en cause la fiabilité du service des gardiennages. Selon eux, ils ne suspectent pas encore des auteurs, mais ils alertent à travers cette grève les décideurs et forces de sécurités pour mener une rigoureuse enquête concernant cette affaire.
“Nous sommes stupéfaits. Etant donné qu’il y a un service de gardiennage qui est censé sécuriser le lieu. Nous n’arrivons pas à comprendre comment est-ce qu’on parvient à voler. Il est temps de prendre des mesures nécessaires pour bannir ces vandalismes du milieu universitaire. S’il faut qu’après les cours on ramène chaque matériel à la maison, c’est vraiment fatiguant. Il nous faut des solutions idoines”.
Les raisons de cette grève sont multiples. En dehors du vol, les professeurs déclarent que les cours se déroulent dans des conditions peu confortables et surtout les cours du soir.
“Cela est dû au manque d’éclairages. Les cours du soir prennent fin jusqu’à 21h. L’accès au labo dans l’obscurité nous peine énormément. Les lampadaires sont implantés dans chaque coin de la cour. Mais c’est regrettable, ils ne fonctionnent pas. Notre cour est devenue un lieu de passage. Et avec les fous qui errèrent ici constamment, nous ne sommes jamais à l’abri de l’insécurité. Nous avons alerté le ministère. Nous avons même observé une grève l’année dernière par rapport à cela mais rien n’a été fait par les autorités”, nous informe le secrétaire administratif du Snesup.
Les syndicalistes ne sont pas prêts à lâcher l’affaire. Ils comptent mener une grève reconductible et interpellent le rectorat. Ils exigent une enquête immédiate. “Il faut que les autorités mettent du paquet pour assurer la sécurité des enseignants et étudiants”, se demandent-ils.
Fatoumata Kané
Mali Tribune