L’Association des femmes pour les initiatives de paix (AFIP) a entrepris, du 15 au 16 juin et du 3 au 4 juillet 2020, une série d’activités axée sur femme et extrémisme violent dans les régions de Ségou et Gao. Pour faire la restitution de cette campagne, un atelier a été organisé, ce 28 juillet 2020, au centre Aoua KEITA, par ses initiateurs. La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par la présidente de l’AFIP, Fatoumata MAIGA, en présence de plusieurs acteurs.
La présidente de l’Association des femmes pour les initiatives de paix (AFIP), Fatoumata MAIGA, a souligné que depuis 2012 notre pays connait une autre forme de rébellion qu’est le terrorisme. Elle a déploré l’absence de l’administration dans plusieurs localités du pays. Une situation aggravée par la déchirure profonde du tissu social, l’enrôlement des jeunes et des femmes par les groupes terroristes.
La présidente de l’AFIP s’est dit inquiète par le fait que les armes sont devenues les moyens pour se faire riches, à travers des actes de braquage et autres formes de banditisme. Pour elle, la situation devient de plus en plus incontrôlable du fait que le gouvernement et les groupes signataires de l’Accord ne considèrent pas les groupes qui sèment la terreur comme des acteurs clés dans la résolution de la crise. D’où, la frustration et la multiplication des actes de défiance.
« Les acteurs de la gestion de la crise ne maitrisent pas la situation sur le terrain. La violence est devenue un moyen de survie. La situation s’est aggravée avec l’ouverture des sites d’orpaillage au nord. Nous assistons à la perte de nos valeurs. Il y a un défi humanitaire qui plane sur les régions de Ségou et de Gao que nous avons sillonné. Il n’y a plus de bras valides et les populations s’appauvrissent avec le vol de leurs bétails. Il faudrait des actions de communications sur la situation réelle sur le terrain. Aussi, il faut la sensibilisation surtout auprès des femmes », a expliqué la présidente de l’AFIP, Fatoumata MAIGA.
L’AFIP a mis l’accent sur les tensions persistantes autour des ressources naturelles, telles que l’utilisation des terres entre les éleveurs et les agriculteurs. Les responsables de l’association rapportent qu’il y a eu des incidents où des groupes terroristes déguisés en membres de groupes traditionnels ont attaqué des communautés ethniques, suivis de représailles meurtrières de ces communautés.
« Les services de sécurité maliens et internationaux ont eux-mêmes fait l’objet de vives critiques et ne bénéficient souvent pas de la confiance des populations qu’ils sont censés protéger. Cela, après des allégations de tortures et d’exécutions extrajudiciaires de civils », souligne l’AFIP.
Face à cette situation, l’ONG AFIP a signé avec l’entité de l’Union africaine ‘’Urgent Action Fund-Africa’’ un accord de partenariat pour la mise en œuvre d’une campagne de sensibilisation contre l’implication des jeunes et des femmes dans l’extrémisme violent’’. Elle a entrepris, du 15 au 16 juin et du 3 au 4 juillet 2020, une série d’activités sur femme et extrémisme violent dans les régions de Ségou et de Gao.
Le présent atelier a été organisé pour partager les recommandations de la campagne avec l’ensemble des acteurs clés dans le sens de l’appropriation de l’action avec en retour la prise en compte de leurs remarques et suggestions. Cela pour que chacun, dans son domaine, prenne des initiatives pour mettre fin à la souffrance des populations par des mesures d’accompagnement locales.
Aussi, à travers cette initiative, l’AFIP entend amener les acteurs sociaux, étatiques et les partenaires à recoudre le tissu social en menant des réflexions individuelles et collectives pour la sauvegarde de notre pays et nos communautés. De même, il est question d’engager la réflexion sur les obstacles ou défis de lutte contre l’extrémisme violent. L’objectif final recherché est la mise en place d’un espace d’acteurs de première ligne pour lutter contre la montée de l’extrémisme violent.
Par Modibo KONE
Source : INFO-MATIN