«Lobo», qui désigne une jolie fille en peulh, est l’intitulé d’une exposition photo de Alioune Ba qui se tient au Mémorial Modibo Keita, en marge de la 11ème édition des Rencontres africaines de la photographie de Bamako.
Le vernissage de cette exposition s’est tenu le weekend dernier en présence de l’artiste lui-même et d’un parterre de professionnels de la photographie, dont de nombreux étrangers.
Après plusieurs années d’absence de la scène nationale, l’artiste revient avec une nouvelle création qui consiste à utiliser le corps de l’être humain pour passer des messages.
Dans ses messages, il parle d’injustice, de peine de mort, de respect du bien public, de patriotisme et d’engagement pour une Afrique forte et meilleure.
Ce concept fait allusion au travail du photographe américain John Balsary ou Barbara Cousner, eux qui travaillent, à la fois, avec la photo et l’écriture.
A travers ces images, Alioune Ba lance un appel à la nouvelle génération pour une Afrique positive et engagée. Une trentaine de photographies tirées en format 50/60, accrochées de façon linaire au mur de la salle d’exposition matérialisent cette philosophie. L’exposition est scindée en deux grandes parties. La première montre la marque de l’artiste qui a consacré une vingtaine d’années à travailler en noir et blanc sur les pieds et mains pour montrer la positivité de notre continent. Le travail en noir et blanc est réalisé dans son laboratoire noir/blanc qui continue d’émerveiller encore les générations des années 50 et certains collectionneurs.
Pour le photographe, la force de l’Africain réside dans ses pieds et ses mains. «C’est pourquoi j’ai décidé de les montrer, quels que soient leurs conditions et l’environnement dans lequel évolue l’homme.» C’est à travers les pieds et les mains que l’artiste montre la positivité du continent africain. Quand on lui demande sur cette inspiration, il répond tout simplement que nos pieds et nos mains sont nos supports.
De ces œuvres sur les membres, on peut retenir une grande divergence qui s’explique, selon l’artiste par la diversité ethnique et environnementale.
« Dans mes recherches, il m’est arrivé d’établir le constat qu’il y a des pieds et des mains très beaux mais aussi très rugueux », a conclu l’artiste, visiblement très ravi de retrouver son chemin.
L’exposition a été aussi marquée par plusieurs témoignages. Les œuvres accrochées sont d’une grande valeur selon le galeriste suédois Robert Sundgvist qui a tenu à voir l’exposition. Ce travail d’une qualité exceptionnelle mérite d’être exposé dans le « in » et non « off » de la biennale.
Pour le photographe Kalapo, ces œuvres sont très engagées car elles parlent de la problématique des pays de notre continent, particulièrement du nôtre.
« Alioune Ba est une référence, après Malick Sidibé et c’est à travers cette exposition qui démontre les technicités et le regard positif de l’artiste », a conclu le photographe Kalapo.
La seconde partie de l’exposition est la toute nouvelle production qui consiste à montrer une œuvre composée d’images et d’écriture. C’est un travail qui fait allusion au photographe.
Né à Bamako dans les années 50, Alioune Ba est un citadin qui a vite compris que la photographie est le meilleur outil de communication parce que plus expressive pour tout le monde, à l’exception des non voyants comme il aime à le dire dans ses causeries.
Il débute sa carrière de photographe dans les années 80 au Musée national avec les reportages ethnographiques et documentaires. Après plusieurs années de prises de vue sur les collections des lieux de conservation des œuvres, il décide de se lancer dans la photographie contemporaine, peu connue dans certains milieux africains. Il choisit les mains et les pieds pour dénoncer les faiblesses d’une Afrique marginalisée et pour montrer que ce beau continent « ce n’est pas seulement de la misère, des maladies », mais c’est aussi la joie de vivre ensemble et l’amour du prochain. L’exposition restera accrochée pendant deux semaines.
A. S.
Programme présidentiel d’urgences sociales : Des experts émiratis pour recueillir les priorités
Une délégation des Emirats arabes unis (EAU) effectue dans notre pays, depuis quelques jours, une mission pour apprécier les secteurs d’investissement et recueillir les priorités dans le cadre du Programme présidentiel d’urgences sociales. Il s’agit aussi pour la mission de jauger les difficultés, d’évaluer les besoins mais surtout de faire des propositions pertinentes relatives au Programme présidentiel.
La délégation d’experts du président émirati a eu une première rencontre, mardi dernier au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, avec les autorités maliennes.
La rencontre était présidée par le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Samba Ousmane Sow, en présence de ses collègues de l’Energie et de l’Eau, Malick Alhousseni et de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traoré Oumou Touré.
La mission d’experts émiratis est à Bamako pour s’imprégner des réalités socio-économiques de notre pays, suite à la visite d’amitié et de travail effectué par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita dans ce pays de la péninsule arabique, en novembre dernier.
La mission composée de trois experts effectuera, durant une semaine, des visites de terrain pour recueillir avec la partie malienne les priorités dans différents domaines, notamment la santé, la sécurité, l’eau, l’éducation, la culture et le tourisme.
Pour le ministre Sow, la rencontre vise à identifier les projets prioritaires pour les ficeler dans un document à partir de vendredi prochain. Cela permettra d’améliorer les conditions de vie des populations, notamment dans le domaine de la santé car les plateaux techniques seront améliorés et le personnel de santé renforcé pour une santé de qualité.
Quant au ministre de l’Energie et de l’Eau, il a expliqué que cette mission correspond au Programme présidentiel d’urgences sociales. Elle permettra de prendre en charge les populations démunies par rapport au problème d’eau potable.
A sa suite, Mme Traoré Oumou Touré a souligné l’importance et les enjeux de ce programme qui permet d’améliorer les conditions de vie des populations. Les projets sont interdépendants, dira-t-elle, car le social englobe tous les domaines prioritaires du développement.
Le ministre Sow a demandé à tous les participants de proposer des projets conséquents pour la mise en oeuvre du Programme présidentiel d’urgences sociales. D’ores et déjà, la mission s’est rendue dans certains hôpitaux et Centres de santé communautaire (Cscom).
A. S.
Source: Essor