Quatre morts, de nombreux blessés et un véhicule détruit, c’est le lourd bilan de l’explosion d’une mine au passage d’un véhicule de la Minusma, entre Aguel Hoc et Kidal, dans le nord du Mali. Mardi dernier, dans la matinée, un véhicule de la Minusma a sauté sur une mine entre Aguel Hoc et Kidal, dans le nord du Mali.
L’explosion a occasionné la mort de quatre casques bleus tchadiens. Plusieurs autres militaires onusiens ont été blessés. C’est le Tchad, qui n’est pourtant pas un pays de la sous-région, qui paye le plus lourd tribut dans cette guerre contre le terrorisme international et le banditisme transfrontalier.
Au-delà de ce triste constat, ce nième accident suscite beaucoup d’interrogations dont celle-ci : Pourquoi ce sont seulement les soldats maliens, français et onusiens qui sautent sur des mines et jamais les combattants du Mnla ?
Depuis janvier 2013, les éléments du mouvement séparatiste sont rentrés à Kidal dans les valises de la force française Serval. Kidal, c’est leur fief mais également celui d’Ansar Eddine d’Iyad Ag Ghali que les Français continuent de traquer sans succès.
Le Mnla s’est rendu maître de la région et y effectue de nombreuses et incessantes patrouilles. Souvent conjointement avec les forces françaises pour lesquelles il joue les éclaireurs. Pourtant, qu’ils soient seuls ou en compagnie de Serval ou de Barkhane, les combattants du Mnla ou du Hcua n’ont jamais sauté sur une mine. Pourquoi ?
Le Mnla toujours collabo des islamistes ?
Est-ce parce que, ayant longuement collaboré avec les islamistes terroristes qu’on accuse d’avoir posé ces engins mortels, ils connaissent forcément l’emplacement de chaque mine ?
Si c’est le cas et s’ils sont vraiment de bonne foi dans leur collaboration avec les forces étrangères, ne devraient-ils pas transmettre l’information afin d’éviter la mort de ceux qui sont venus aider le Mali à se débarrasser de ses terroristes que lui envoient des pays dont certains se disent amis ?
Par ailleurs, l’une des missions de la Minusma et de la force française Barkhane est d’assurer la sécurité des biens et des personnes dans le nord, notamment en procédant au déminage de la zone précédemment occupée par les mouvements islamistes et terroristes dont la pose de mines anti-personnel et de bombes artisanales est une spécialité.
Serval d’abord Barkhane ensuite, mais aussi les troupes onusiennes ont effectué de nombreuses sorties dans le désert, allant souvent jusqu’aux confins de l’Adrar des Ifoghas, dans les massifs du Tegharghar, pour détruire des poches de résistance, des abris ou des dépôts d’armement. Pour justifier la fin de l’opération Serval, les autorités françaises avaient affirmé avoir atteint leurs objectifs, dont l’affaiblissement et le démembrement des mouvements terroristes.
Ce qui veut dire aussi que l’allié français était parvenu à beaucoup nettoyer le sol où sont enfouis les explosifs. Les quelques rares qui restent n’explosent qu’au passage de l’armée malienne, de la force française ou de la troupe onusienne mais jamais quand le Mnla fait ses patrouilles. Cela mérite explication diligente.
La Rédaction
Source: Le Prétoire