L’exploitation d’or au Mali est une activité génératrice de revenus pour de nombreuses personnes. Mais, cela constitue également un énorme danger pour l’environnement et la santé des populations, comme l’a souligné le ministre de l’environnement, de l’assainissement et du développement durable, lors du conseil des ministres du mercredi 27 octobre 2021.
Les milliers de dragues appartenant à des opérateurs miniers de tout bord ont envahi les lits des fleuves, le Niger, le Sénégal, menaçant leur existence. Sans respect des normes de sécurité et environnementales, les gens se livrent au pillage des ressources minières du pays. Conséquences, la faune et la flore aquatiques sont fortement menacées. Face à ses massacres environnementaux, le gouvernement a décidé de suspendre les activités d’exploration et d’exploitation aurifère par drague sur les cours d’eau au Mali, mais aussi d’encadrer et de moderniser le secteur. Toutefois, ces interdictions sont tombées dans les oreilles de sourds, qui continuent leurs activités illicites de plus belle. Ce qui a valu l’implication du ministère de tutelle.
Ainsi, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a informé l’ensemble des plus hautes autorités sur l’agression des cours d’eau par les activités d’exploration et d’exploitation aurifères par drague. Il a rappelé que malgré l’interdiction de l’exploitation de substances minérales dans les lits des cours d’eau par drague, le constat reste amer car l’exercice illégal de l’exploitation de l’or par drague sur les fleuves Niger et Sénégal et sur certains de leurs affluents continue de plus belle. Il a fait remarquer que ces personnes qui exploitent l’or occupent des galeries forestières classées avec bien sûr la délivrance illégale par certaines organisations professionnelles de cartes d’exploitants de dragues.
Cela s’accompagne par la perception de taxes à plusieurs niveaux et parfois par des acteurs n’ayant aucune qualité. Pire, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable avait fait état de la pollution par des produits tels que le mercure et le cyanure des cours d’eau partagés, en violation des accords internationaux signés et ratifiés par notre pays mais aussi les eaux turbides et boueuses préjudiciables aux systèmes de pompage et d’exploitation de certains offices et sociétés. Dans ses constats, il a fait ressortir les conflits entre pêcheurs et chercheurs d’or par dragues.
Face à toutes ces menaces, le Conseil des Ministres a recommandé la poursuite des campagnes d’informations et de sensibilisation des acteurs concernés en procédant par des opérations de déguerpissement des dragues, des missions de surveillance des cours d’eau après les opérations de déguerpissement. Les autorités entendent tout mettre en œuvre pour le respect des actions préconisées par le Plan d’actions de lutte contre l’exploration et l’exploitation aurifère par drague sur les cours d’eau.
Par ailleurs, la problématique de la gestion durable des déchets solides du District de Bamako et de la ville de Kati ont été d’autres points soulevés lors de ce conseil. Les autorités ont laissé entendre que cette problématique est caractérisée entre autres par l’accumulation des ordures ménagères, la création de nombreux dépôts sauvages et la stagnation des eaux usées et pluviales.
Face à ces situations, le Conseil des Ministres a recommandé la mise en place de Commissions interministérielles de réflexion et de suivi de la mise en œuvre des actions de lutte contre l’exploration et l’exploitation de l’or par drague et de la gestion durable des déchets solides du District de Bamako et de la ville de Kati.
Ahmadou Sékou Kanta
Source: L’Observatoire