La jeunesse de la commune rurale de Narena, cercle de Kangaba est déterminée pour freiner toutes les activités minières des chinois qui dégradent l’environnement. Elle a informé le maire de Narena le 13 juillet 2021 par le biais d’une lettre.
Au regard de la dégradation de l’environnement par l’exploitation minière des Chinois, la jeunesse de la localité n’entend pas croiser les bras. Elle s’active pour que cette pratique puisse prendre fin. Selon la jeunesse, en tant que fils du village de Narena et de la commune comme le maire lui-même, ils font leur devoir de l’informer.
L’objectif est qu’il soit au parfum de la grave menace qui plane sur les terres agricoles, les cours d’eau, les forêts de la commune par l’action de l’exploitation minière des Chinois. « En effet, des chinois, avec un matériel gigantesque et performant, procèdent depuis un certain temps au creusement d’énormes trous sur des parcelles agricoles appartenant aux populations. Ces chinois dévastateurs détiennent des permis de recherche», dit la jeunesse aux responsables politiques et administratifs dans ladite lettre. Face à cette situation, il y a lieu de se poser les questions suivantes : Que représentent réellement les populations pour l’Etat dans cette zone? Dans le contrat Etat/Exploitants chinois, que gagnent les populations en lieu et place des terres détruites à jamais dont la culture les nourrit ?
En aucune manière, l’agriculture étant principale activité de la zone ne doit être sacrifiée au profit de l’exploitation anarchique de l’or dont les revenus partent ailleurs. Les dégâts inimaginables ne seront pas faciles à compenser.
« Nous devons rappeler à ceux qui ne le savent pas que l’or était exploité de façon artisanale depuis des siècles dans la région. Il faisait bon ménage avec l’agriculture et il n’y avait pas de grands dégâts. D’ailleurs, c’était une sorte de sécurité pour les populations pendant les années de mauvaises récoltes.
Aujourd’hui, si toutes les réserves sont exploitées et emportées par les étrangers, que restera-t-il aux populations sinon les trous, des produits toxiques et des montagnes d’argile qui, surement vont boucher les quelques cours d’eaux existantes », dit la jeunesse qui ajoute que les contrats signés avec les chinois apportent une plus-value, les populations ignorent et n’en ressentent aucun effet sur le plan socio-économique.
A les entendre, ils attirent, de façon citoyenne, l’attention de tous les responsables comme le maire, le chef de village, les élus communaux, les administrateurs de la commune, les religieux, les ressortissants de Narena sur un fait. Il s’agit, selon eux, de la corruption autour des permis de recherche. Ce qui, de leur point de vue, pourrait provoquer des conflits au sein des familles propriétaires de terres.
Avec les partenaires, dit la jeunesse dans la lettre, nous avons réussi à remblayer des milliers de trous (4600 à Kouroubambé, 3921 à Sodjanfè, 3500 à Kinkin, 3 000 à Djélibani). Toutes choses, martèlent-ils, qui a permis de planter des arbres et curer des dizaines de rivières.
La jeunesse invite le maire de ne pas regarder passivement tous ces acquis partir comme un feu de paille. Car pour elle, l’avenir de la commune aujourd’hui est son environnement.
Arouna BAGAYOKO
Source : L’Alerte