En raison de la fréquence des accidents de la circulation routière, l’Anaser pointe du doigt l’excès de vitesse. C’est ce qui explique l’instauration des «Délits de l’excès de vitesse». Mais cette mesure est jugée trop sévère par les usagers.
Pour rendre effectif sa décision de punir les «délits de l’excès de vitesse», l’Agence nationale de la sécurité routière (Anaser) a fait une sortie sur la route de Sikasso à Soulouba, dans la commune rurale de Kéléya. L’exercice consiste en premier lieu à sensibiliser la population, les usagers et les conducteurs de véhicules sur le risque de l’excès de vitesse.
Selon le directeur général de l’Anaser, Mamadou Sidiki Konaté, il s’agit de punir plus lourdement tous les grands excès de vitesse. En effet, la décision est entrée en vigueur depuis le 6 juillet sur la RN7 et la RN6 2019 : le conducteur qui roule à 60 km/h sur une route cantonale, à la place des 50km/h réglementaires, risque au minimum de payer des contraventions. À travers ces nouvelles mesures du programme de l’Agence nationale de la sécurité routière, il est question d’épingler sévèrement les auteurs d’«excès de vitesse».
Cette mesure, dit-on, est prise afin de réduire d’environ un quart le nombre de victimes de la circulation. L’Anaser se veut dissuasive envers les conducteurs qui dépassent les limites pied au plancher. Sur la route de Sikasso, plusieurs personnes ont été prises en violation grave des règles de la circulation routière.
Cette action s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du contrôle des véhicules à l’excès de vitesse afin de diminuer les accidents sur nos routes. «Cette route a fait l’objet de beaucoup d’accidents graves conduisant à des morts. Nous voulons que les villages qui sont aux bords du goudron soient attentifs… Il ne faut pas qu’ils dépassent les 50 km/h à chaque entrée d’un village conformément aux règles de la circulation», a expliqué un agent de l’Anaser.
«Avec ces mesures, on a voulu répondre à un souci légitime mais ces dispositions vont à l’encontre de ce que l’on connaît sur la route», a déploré un chauffeur de bus.
Pourtant, l’Anaser est décidée à rehausser son barème de sanctions. Le conducteur qui roulait à 76 km/h (après déduction de la marge d’erreur inhérente aux appareils) sur une route limitée à 50km/h, écopait d’une amende de 6000 francs. Certains contrevenants estiment que les amendes risquent aussi de devenir plus lourdes.
«Je suis partisan d’un abandon de l’excès de vitesse dans les villages par l’Anaser. Des recommandations ou lignes directrices qui servent ensuite de base à tous les conducteurs de véhicules pour la mise en place de pratiques harmonisées, sinon identiques», a fait remarquer un usager de la route. La décision fait polémique en raison des amendes, même si elle peut être gage d’une bonne conduite sur les routes.
Moumouni Sacko
Source : Nouvelle Libération