Les travaux ont porté sur le cadre juridique et règlementaire, les rôles et responsabilités des parties prenantes, l’organisation et le fonctionnement des services, la procédure d’organisation des examens, la gestion des ressources humaines, matérielles et financières. Ainsi, cette vérification a servi à évaluer le degré d’efficacité de l’intervention des structures concernées par les examens scolaires, d’efficience des ressources mises à leur disposition et apprécier les opportunités d’économie existantes dans le cadre de l’acquisition des intrants nécessaires
L’on apprend qu’au cours de la période allant de 2019 à 2022, le budget national a accordé un montant total de 9 497 828 881 FCFA pour l’organisation des examens et concours scolaires.
Le Vérificateur général constate que le Centre national des examens et concours de l’éducation (CNECE) dispose d’un personnel pléthorique insuffisamment qualifié et que la direction des Ressources Humaines de l’Education ne veille pas à une gestion efficace du personnel.
Ainsi, le Végal recommande au Directeur du CNECE de veiller au respect du cadre organique et de communiquer la situation du personnel à la DRH.
Quant au Directeur des Ressources Humaines de l’Education, il doit affecter les ressources humaines en fonction des besoins du cadre organique du CNECE ; proposer la révision du cadre organique ; assurer la formation des agents, le suivi et la mise à jour des dossiers du personnel.
Concernant l’organisation et le fonctionnement des services du CNECE, le bureau du Vérificateur général découvre que le Centre National des Examens et Concours fonctionne avec une structure organisationnelle inadaptée. Aussi, souligne-t-il que la dotation budgétaire allouée au CNECE n’est encadrée par aucun indicateur de performance.
A ce niveau, le Vérificateur général recommande au Directeur du Centre National des Examens et Concours de créer une structure informatique, chargée notamment de la conception des attestations et diplômes des examens ; de définir les indicateurs de performance du CNECE dans le cadre du budget programme.
S’agissant de la gestion financière du matériel et équipement du CNECE, le Vérificateur général affirme que la tenue de la comptabilité-matières n’est pas efficace.
Ainsi, il recommande au Ministre de l’Education Nationale de nommer un comptable secondaire des matières auprès du CNECE et de nommer un magasinier-fichiste auprès du CNECE. Le Directeur du CNECE doit veiller à la tenue de la comptabilité-matières au CNECE conformément à la réglementation en vigueur.
Au chapitre des rôles et responsabilités des parties prenantes, le Vérificateur général constate que le CNECE n’assure pas efficacement la coordination du dispositif en place pour les examens. De même, le CNECE et les AE ne respectent pas les critères de désignation des Responsables des centres d’examens.
Aussi, des académies d’enseignement ne respectent pas les critères de désignation des surveillants des examens de l’enseignement normal.
Pour corriger ces insuffisances, le Vérificateur général demande au ministre de l’Education Nationale de clarifier les rôles et responsabilités des structures impliquées dans les examens et concours. Quant au Directeur du CNECE, il doit organiser chaque année une rencontre d’échanges avec toutes les parties prenantes pour faire le bilan des examens et proposer des solutions ; respecter les critères de désignation des présidents et vice-présidents des centres d’examens.
De leurs côtés, les DAE doivent respecter les critères de désignation des présidents et vice-présidents des centres d’examens ; respecter les critères de désignation des surveillants des centres d’examens.
Il est reproché au CNECE de ne pas disposer de politique nationale des examens et concours de l’éducation.
« Le CNECE n’a pas formalisé les dispositifs de confidentialité et de sécurité des sujets des épreuves des examens et concours. Le Ministre chargé de l’Education Nationale n’a pas pris d’arrêté fixant le montant des frais d’inscription des candidats libres. Le système de gestion informatique du CNECE présente des insuffisances. Les AE et les CAP ne disposent pas d’un système d’informations fiable, sécurisé et efficace de gestion des données des examens.
Le Ministère n’a pas mis en place de mécanismes clairs pour recueillir et traiter les réclamations des candidats. Le CNECE ne veille pas à la correction des insuffisances constatées dans l’organisation et le déroulement des examens », sont entre autres insuffisances relevées par le Vérificateur.
Soulignons que cette présente mission de vérification a porté sur le processus d’organisation et de déroulement des examens et concours de l’éducation.
Elle a permis d’identifier des forces et des faiblesses des structures du Ministère de l’Education Nationale impliquées dans le processus. Le Vérificateur général découvre ainsi que la performance du processus se heurte à la non rationalisation des rôles et responsabilités des acteurs.
« Avec une structure organisationnelle inadaptée, le fonctionnement et l’efficacité du CNECE ne sont pas optimums. Et malgré un effectif pléthorique, le service est frappé par la présence d’agents n’ayant pas le profil et la qualité nécessaires pour sa mission. Des insuffisances dans l’application de la réglementation en vigueur, la non documentation des procédures et le mauvais archivage des documents sont le corollaire d’un manque de vision stratégique définissant l’orientation, les objectifs et les actions cohérentes à exécuter pour l’amélioration et la modernisation des examens », a déploré le bureau du Vérificateur général.
Cependant, malgré les insuffisances constatées, le Végal note que les services impliqués ont pu organiser tous les examens et concours prévus, au cours de la période sous revue, dans des conditions acceptables. Aussi, ajoute-t-i que des mesures d’atténuation des cas de fraude et de fuite de sujets sont prises, malgré la non-disponibilité de statistiques fiables.
PAR MODIBO KONÉ