Evo Morales s’est exilé lundi 11 novembre 2019 au Mexique après avoir démissionné la veille (dimanche 10 novembre 2019) sous la pression de l’armée. Et du coup il a plongé son pays dans l’inconnu avec des scènes de violence qui se poursuivent dans la capitale et à El Alto. Et tout porte à croire que ces manifestations sont orchestrées de l’extérieur avec la complicité des adversaires politiques de Morales et des ennemis de son pays pour qui sa réélection était une menace sérieuse pour leurs intérêts. En effet, à l’image du regretté Hugo Chavez, Evo Morales a réussi à arracher le destin de son pays aux puissances occidentales et à leurs multinationales pour mieux se focaliser sur le bien-être des Boliviens.
«Nous avons permis la participation des secteurs les plus pauvres et du mouvement indigène, et la révolution se consolide. Pourquoi ? Parce que nous ne dépendons plus des manœuvres de l’ambassade des États-Unis. Le dernier ambassadeur américain conspirait contre nous, je l’ai expulsé», Avait-il confié à «L’Humanité Dimanche» (hebdo français) lors d’une visite en France en mars 2013.
Et d’ajouter, en forme de boutade, «Ici, nous savons qu’il n’y a pas de coup d’État aux États-Unis parce qu’à Washington, il n’y a pas d’ambassade des États-Unis… Avec Fidel (Castro) d’abord, avec Hugo (Chávez) ensuite, nous avons perdu la peur face à l’empire. Je suis arrivé à la conclusion que tant que nous vivrons dans le capitalisme, il y aura des inégalités, des injustices, de la pauvreté, de l’exclusion».
A cette occasion, il avait rappelé que, «grâce à nos mesures sociales, 1,3 million de personnes sont sorties de la grande pauvreté. En 2003, le taux de pauvreté atteignait 68,2 %. Aujourd’hui (2013), il a considérablement diminué. Le taux de chômage n’est que de 5,5 %. La situation s’est tellement améliorée que nous assistons au retour de Boliviens qui avaient émigré»
«Au niveau économique, les investissements publics étaient de 600 millions de dollars en 2005. En 2013, ils seront de 6 milliards de dollars. La rente pétrolière est passée de 300 millions de dollars à plus de 4 milliards de dollars. Aujourd’hui, elle va au peuple. Elle n’est pas accaparée par une minorité parasite. Nous avons modifié les contrats avec les multinationales», avait-il poursuivi en balayant du revers de la main les accusations de la presse d’obédience libérale qui accuse fréquemment les dirigeants du Sud de «privilégier le social aux dépens de l’économie».
Avec l’élection de Morales, la Bolivie ne laisse que 18 % de profit gazier aux multinationales pour garder 82 %. Avant, c’était l’inverse. «Nous avons renversé les choses. Et avec 18 %, c’est déjà très rentable. Sept millions de Boliviens sur onze ont un compte en banque. Nous ne sommes plus un État mendiant, colonisé. Nous avons récupéré notre dignité. Nous développons des projets productifs, la pétrochimie, le fer, le lithium… Nous avons établi un système de retraite universelle. Elle n’existait pas avant et a changé la vie de dizaines de milliers de personnes. 800 000 adultes bénéficient d’une aide sociale appelée RENTE DIGNITE… La loi de service financier oblige les banques à destiner une partie de leurs bénéfices annuels au développement économique et au combat contre l’exclusion sociale»…
Son plus grand échec aura sans doute été de n’avoir pas réussi à mettre en œuvre l’ambitieuse politique agraire. Mais, ce que nos dirigeant doivent surtout retenir d’Evo Morales, responsable Mouvement pour le socialisme (MAS), c’est que «faire de la politique, ce n’est pas s’enrichir mais servir le peuple. J’ai diminué mon salaire de 40 000 bolivianos à 15 000 bolivianos. Il y a des dirigeants syndicaux qui gagnent plus que le président, mais cela ne me dérange pas» !
Voilà l’une des raisons pour lesquelles il dérangeait les oligarques de son pays et les multinationales avec leurs lobbies destructeurs.