Après les évènements malheureux du 12 juillet à Gao; du 17 juillet à Nampala, et les violents affrontements entre GATIA et CMA à Kidal, qui ont endeuillé toute la nation malienne ces derniers temps, les Mouvements «An Ka Bèn», «Aw Tè Son » et autres alliés de la société civile se proposent d’organiser, le samedi prochain, une marche de soutien à la Républiqu. L’information a été donnée, hier mardi, au cours d’un point de presse, animé par les responsables des 2 mouvements dans salle des banquets du CICB.

Les principaux animateurs étaient l’honorable député Moussa TIMBINE, président du mouvement «An Ka Bèn». Il avait à ses côtés, le président du mouvement «Aw Tè Son», Abdoulaye MAÏGA, et Hamane TOURE, dit «Serpent».
Nous vous propos ici la Déclaration préliminaire, lue par l’honorable Moussa TIMBINE

DECLARATION RELATIVE A LA MARCHE DU SAMEDI 30 JUILLET 2016

Je voudrais tout d’abord remercier l’ensemble de la Presse malienne pour l’apport inestimable dans la diffusion de nos activités et vous remercier particulièrement, vous qui avez fait le déplacement.
Depuis le 12 juillet 2016, notre pays est secoué par des évènements aussi inattendus que malheureux.
La marche de la jeunesse de Gao avec trois morts et 35 blessés ; l’attaque terroriste sur le camp des FAMA à Nampala avec 17 morts et des blessés ; l’affrontement fratricide entre CMA et Plateforme à Kidal avec 65 morts et beaucoup de blessés.
La seule évocation de ces drames où des Maliens meurent et se blessent pour longtemps, fait froid dans le dos et ne peut laisser aucun patriote indifférent.
Ainsi Mesdames et messieurs avant de poursuivre je vous invite de bien vouloir observer une minute de silence en la mémoire des morts de Gao, des morts de Nampala et de tous les soldats africains et d’ailleurs victimes de la barbarie imposée à notre pays. Merci !
Ces évènements malheureux, sont la preuve que notre pays, victime d’une crise multiforme née en 2012, a besoin de l’unité et de la solidarité de tous ses enfants autour des problèmes qui l’assaillent.
Nous avons besoin de soutenir le pays, de le mettre au-dessus de nos ambitions, de nos intérêts passagers et de nos calculs.
C’est donc pour contribuer à l’apaisement et pour réunir les Maliens autour de leur pays, que les mouvements Anw Tè Son, An Ka Bèn et leurs Alliés, ont décidé d’organiser une grande marche de soutien à la République le samedi 30 juillet 2016. Cette marche sera en soutien à la Jeunesse de Gao dont les aspirations légitimes d’accès au processus de DDR et d’intégration aux forces républicaines sont soutenues par tout le Mali.
Cette marche sera en soutien des forces armées Maliennes FAMA, victimes d’une attaque terroriste dont la lâcheté et l’ignominie ont sidéré jusqu’au-delà de nos frontières.
Cette marche sera en soutien aux populations civiles de Kidal, véritables victimes innocentes de tout affrontement armé dans la ville et, dont le sort importe beaucoup à leurs frères et sœurs des autres régions du Mali.
Cette marche sera enfin en soutien à l’Accord de Paix issu du processus d’Alger et dont les difficultés compréhensibles que connait tout début de changement et toute innovation, sont en passe d’être utilisées par les ennemis de la paix pour remettre en cause l’espoir et prédisposer le pays à l’aventure.
Cette marche du 30 juillet est celle des forces républicaines soucieuses de l’unité Nationale, Soucieuse de l’Indivisibilité du Mali, soucieuses des souffrances, des cris, des larmes et du sang des maliens, où qu’ils se trouvent.
Cette marche du samedi 30 juillet 2016 est un rempart contre la désinformation, contre la sournoiserie politicienne qui dans la recherche d’intérêt caché et dans la propagande, enjambe parfois les morts, la dignité humaine, la morale et tout sens de l’éthique.
Cette marche du samedi est contre l’infiltration malsaine dans les réclamations saines et légitimes de notre peuple, qui ne doivent être détournées ni de leur sens ni de leur objectif.
Cette marche c’est celle de ceux qui croient comme beaucoup d’autres Maliens à la paix, à ta chance que représentent les Accords de Paix, à notre devoir de l’accompagner courageusement pour l’avenir de nos enfants, pour l’avenir de notre pays.
Il est clair qu’il est largement plus difficile de construire la paix que de la détruire.
Il est plus pénible de réunir les courageux partisans de la paix, prêts à se sacrifier et à sacrifier leurs ambitions, que de réunir des aventuriers qui se font miroiter de chimériques eldorados et dont chacun mijote différemment de l’autre comment s’approprier l’après-aventure incertaine par nature.
Le camp de la paix c’est le camp de la construction, de la compréhension, de la raison, c’est le camp de l’effort, de l’intérêt général, c’est le camp de la patience, le camp de l’encaissement et de l’endurance, constamment vilipendé et couvert d’opprobre par ceux-là toujours présents dans le camp de l’intérêt partisan.
C’est le camp de tous les sacrifices, que consent le bâtisseur rigoureux et déterminé, c’est le camp de la dureté au début, comme les travaux champêtres dans un pays sec et aride, mais c’est le camp de ce qui est durable et le camp à la fin de la fête et des réjouissances comme les récoltes abondantes, pleines d’espoir et de vie.
Les Maliens ne se trompent point de camp. Ils ne sont ni dupes ni ignorants. Ils savent, vu les difficultés qui se sont empilées sur notre pays depuis de très longues années, que nous ne pouvions que nous donner la main autour de l’Accord de Paix, autour de nos valeurs morales, autour de la foi, pour reconstruire notre pays, rebâtir notre vivre-ensemble, revigorer notre foi, renforcer notre unité et rétablir la grandeur du Mali.
C’est au nom de tous ceux qui pensent comme cela et qui sont de loin la très large majorité des Maliens, que nous marchons samedi prochain, pour dire à Gao, à Kidal, aux FAMA et aux Accord d’Alger qu’ils sont très chers au peuple malien.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source: info-matin