En mission dans notre pays, depuis le 19 octobre, dans le cadre de renforcement de la coopération et d’évaluation des efforts déployés par les responsables maliens dans la lutte contre la pratique du mariage des enfants, la Rapporteure spéciale de l’Union Africaine, Mme BOCOUM Marie Christine, a animé samedi dernier un point de presse, au siège de l’ONG Save the children, à l’ACI 2000.

Solliciter l’accompagnement de la presse auprès des acteurs de terrain dans la lutte contre la pratique du mariage précoce, tel était l’objectif de ce point de presse qui a enregistré la présence de la directrice nationale adjointe de la Promotion de l’enfant et de la famille, Mme SOW N’Dèye DIOP ; le représentant de la Coalition des ONG africaines en faveur des enfants, Dr Moussa Sissoko et plusieurs responsables de Save the children, dont Saleck Ould DAH.
Selon Mme BOCOUM Marie Christine, sa mission s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la campagne de l’Union africaine pour l’élimination du mariage d’enfants, lancée au niveau continental le 29 mai 2014.
Cette visite au Mali, a-t-elle précisé, lui a permis d’évaluer la mise en œuvre de cette campagne et de faire des plaidoyers en faveur de l’abandon du mariage précoce dans notre pays qui fait partie des Etats ayant les meilleurs records de taux élevé de la pratique.
A travers, la diffusion d’un film sur sa visite, Mme BOCOUM révèle qu’elle a effectué plusieurs rencontres de haut niveau, notamment avec la société civile afin d’entendre son positionnement sur la question et les actions menées dans le cadre du suivi de la campagne de l’UA.
Aussi, elle a rencontré la ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille ; des membres de la Commission Loi de l’Assemblée nationale, ainsi que ceux du Réseau des parlementaires de lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG). Par ailleurs, Mme BOCOUM dit avoir eu un déjeuner de travail avec les partenaires techniques et financiers et une rencontre avec les organisations de la société civile travaillant sur la question du mariage d’enfant.
Les organisations internationales, notamment l’UNICEF, World Vision, Oxfam, Plan et Save the Children ne sont pas mis en marge de cette visite de l’émissaire de l’Union africaine.
Aux termes de cette mission de quelques jours au Mali, la Rapporteure spéciale de l’UA dit partir très confiante sur l’engagement des acteurs de la lutte contre le mariage précoce dont une des conséquences est devenue un véritable problème de santé publique pour les gouvernements des pays en voie de développement.
«Une des principales causes du mariage précoce est la fistule vésico-vaginale chez la petite fille qui est considérée comme un véritable problème de santé dans les pays en voie de développement. En plus de cette maladie, il faut citer les (IST) infections sexuellement transmissibles conne le VIH et autres maladies graves qui entravent la vie de la jeunes fille qui n’a rien fait pour mériter cela », a-t-elle déploré.
Mme BOCOM reste convaincue que la sensibilisation est la principale arme de lutte contre le mariage précoce de la jeune fille.
«Si on explique à un père comment le mariage précoce détruit la vie de sa fille, en lui détaillant toutes les conséquences, il ne le fera pas, j’en suis convaincue. Donc, il faut sensibiliser et encore sensibiliser les parents du revers de la chose », a-t-elle martelé.
Pour cela, elle a invité la presse à être aux côtés des acteurs de terrains pour relayer les messages de sensibilisation aux plus grand nombre d’auditeurs et lecteurs.
Signalons que le Mali occupe le 4è rang avec la prévalence la plus élevée au monde, 55% des filles mariées avant 18 ans, selon le rapport 2015 de l’UNICEF sur la situation des enfants dans le monde.
Quant à Mme BOCOUM, elle rassure que le Mali sera accompagné dans tout ce qu’il fait dans la lutte contre le mariage précoce.

Par Christelle KONE

Source: info-matin