Alors que la CMA et la Plateforme semblaient enfin revenir à la raison en signant un accord définitif de cessez-le-feu le 20 septembre dernier, le secrétaire général de l’ONU rendait la semaine dernière, un rapport alarmant sur le manque de progrès et sur le comportement destructeur des groupes signataires.
Un mois après les accords de Bamako et deux ans après ceux d’Alger, qu’en est-il réellement ?
Grâce à la prolongation de cessez-le-feu signée par les deux protagonistes fin septembre 2017, les combats entre CMA et PF semblent effectivement avoir cessés ! Mais comment considérer cette absence d’affrontements comme une avancée significative quand ils ne devraient en fait, jamais avoir eu lieu puisque l’accord signé à Alger le prévoyait déjà?
De même, la mise en œuvre du processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion avait bien été annoncée pour le 15 octobre. Mais force est de constater qu’encore une fois, cette échéance si cruciale pour une paix durable dans notre pays n’a pas été respectée.
Il en va de la responsabilité des groupes armés signataires de s’entendre, de travailler ensemble et de mettre leurs différences de côté pour le bien de la population malienne. Ils doivent s’unir et non se diviser, pour lutter contre le danger que représente le terrorisme en général et Iyad Ag Ghaly en particulier.
Les discussions qui se sont déroulées entre le 5 et le 10 octobre à Anéfis ont bien failli être un fiasco total, avec une CMA arque boutée qui quittait dès les premières heures la table des négociations, avant de se raviser par crainte de perdre toute crédibilité aux yeux de la population et de la communauté internationale.
Pour finir, ces accords si difficilement obtenus prévoyaient la création et la mise en place de quatre commissions (sécuritaire, politique, de réconciliation et de justice). Une démarche louable, mais où tout reste encore à faire puisqu’au moment de la rédaction de cet article, rien n’a encore été fait.
Pas mieux du côté du MOC de Kidal. Où en est-on ? Les patrouilles mixtes intégrant des combattants de la CMA comme du GATIA, qui devraient être devenues la norme aujourd’hui, ne constituent encore que des cas bien trop rares et isolés.
Après deux ans de simulacres, il serait donc temps d’arrêter les faux-semblants et de cesser de faire le jeu des terroristes et en particulier de Iyad Ag Ghaly ! Il est indispensable d’arriver à un véritable accord profitable à tous, et surtout au peuple malien, première victime de ce conflit qui s’éternise depuis bien trop longtemps.
Paul Louis Koné
@pauloukone
La rédaction