La crise que le Mali vit depuis 2012 est une opportunité pour les acteurs et leurs partenaires de fouler aux pieds la règlementation de notre pays. L’EUTM (Mission de formation de l’Union européenne au Mali), composée de ressortissants de pays qui se disent respectueux des droits de l’homme, participe à une véritable exploitation des interprètes sans lesquels, leur mission n’en vaudrait pas la peine.
Il y a quelques années, nos confrères du journal le Pays avait révélé le malaise que connaissaient nos compatriotes qui servent de transmission entre nos hommes en formation et les officiers de l’Union Européenne en ces termes : « Depuis trois ans, les interprètes maliens travaillant pour le compte de la mission de formation de l’Union Européenne (EUTM), vivent le calvaire. Exploités dans leur propre pays par la société Relation Main d’Œuvre (RMO), ignorés par l’EUTM et abandonnés par leurs autorités, les interprètes de L’EUTM ne savent plus à quel saint se vouer… »
Coulisses d’une boite où règne discrimination et violation.
Tout est permis au Mali, même lorsque vous venez d’un pays où la rigueur de la loi est avérée. La direction de l’EUTM est co-pilotée par une française fortement installée dans le patronat.
Les faits que nous rapportons semblent ne respecter aucune légalité et les instructeurs du centre de Koulikoro feraient, selon nos sources, la promotion de la foutaise et de l’injustice. Ces interprètes dont il est question, sont des maliens diplômés, la plupart en Anglais, voire tous. Ils sont sollicités pour servir missions de nuit, les patrouilles
L’EUTM devait porter graduellement son effort sur la formation des cadres (« formation des formateurs », et « conseil aux formateurs »), en particulier dans les garnisons où se trouvent les commandements des régions militaires, dans les écoles militaires ou encore au centre d’entrainement d’EUTM à Koulikoro.
Depuis 2013, cette mission de formation européenne pour la restructuration de la nouvelle armée malienne maltraite les interprètes avec la complicité ourdie de RMO Mali qui a d’abord fait signer aux interprètes un contrat d’essai de trois mois qui a été renouvelé à plus de trois fois, puis un contrat temporaire qui a été converti en contrat journalier sans consulter le cocontractant c’est-à-dire les interprètes. Tout se décide entre EUTM Mali et RMO Mali en violation flagrante de la loi et au grand désespoir des employés.
Ces interprètes, cadres et chefs de famille qui ne supportent plus ces mesures d’humiliation et d’exploitation, avaient manifesté leur désapprobation pour afin d’avoir le même traitement. Ne supportant plus l’injustice à ciel ouvert, les interprètes ont décidé de rentrer en contact avec la maison de sous-traitance, c’est-à-dire RMO Mali qui les a tout simplement renvoyés vers l’EUTM. Voyant qu’ils ne gagneront pas gain de cause, ils se sont confiés aux bons soins de l’Inspection du travail de Koulikoro en 2015. Là également, la déception fut très grande !
L’Inspection du travail s’est révélée être la mauvaise porte pour les interprètes. Ils n’ont réussi qu’un grand silence comme réponse. L’EUTM, selon nos sources, ne prend pas en compte les compétences individuelles. Le salaire mensuel équivaudrait à 310.000 et ceux qui sont journaliers percevraient 10.100 par jour de travail.
La mission a refusé donc d’accorder à tous les interprètes un contrat mensuel. C’est d’ailleurs en complicité et en négociation avec trois véreux représentants de l’équipe d’interprètes. Selon nos informations, Bocar Alhassane, Yacouba Souleymane, Abdramane Konaté et Ezekel Théssogué étaient ceux qui ont porté cette trahison discriminatoire.
Cette discriminatoire concerne les avantages accordés à ceux qui ont sélectivement bénéficié, avec une conspiration interne des interprètes ci-dessus cités, de contrats mensuels. Il s’agit de pouvoir bénéficier de crédits à la BOA garantis par l’EUTM. Ensuite, ils sont assurés que leurs salaires une viennent pas en retard et même peuvent parfois, pour des raisons fallacieuses, s’absenter car leurs salaires sont garantis ainsi.
Les fonds ne manquent pas selon nos sources qui ont révélé qu’une récente mission de formation à Sikasso aurait fait mobiliser 2 millions d’euros. L’hébergement à l’Hôtel du cinquantenaire et d’autres charges n’ont pas manqué de Les fonds, nous disent toujours nos sources, sont dilapidés dans des prestations d’artistes alors que les interprètes qui constituent la charpente de la mission vivent pour un bon nombre, dans le dénuement.
Les inspecteurs au niveau de la direction de services habilités à trancher ces anomalies seraient complices de cette violation et de cette ségrégation flagrante d’une couche de maliens qui se disent exploités et sous-payés alors la règlementation prévoit d’autres dispositions.
A suivre
Freddy Matar
Figaro mali