L’Ethiopie est-elle sur le chemin de la réconciliation ? En tout cas, suite à l’arrivée du Premier ministre Abiy Ahmed il y a quatre mois, et des signes d’ouvertures qu’il a montrés, plusieurs groupes dissidents, voire rebelles, sont rentrés à Addis-Abeba ou ont indiqué leur désir de revenir au pays. Des avancées positives même s’il reste beaucoup de défis à relever.
Depuis son arrivée, Abiy Ahmed a multiplié les appels du pied en direction des adversaires du pouvoir. Le Premier ministre a posé des actes en libérant des prisonniers, en annonçant un pardon officiel ou encore en retirant des mouvements de la liste des groupes terroristes.
Il a aussi plusieurs fois parlé de démocratie, de multipartisme et d’élections libres en 2020. Beaucoup de groupes dissidents avaient des bases en Erythrée. La paix conclue entre Addis-Abeba et Asmara n’a fait que renforcer leur envie de rentrer.
Résultat : l’OLF, l’ODF ou encore l’OMN ont mis fin à leur exil. Un progrès relatif vu que ces mouvements sont tous Oromos, l’ethnie d’Abiy Ahmed.
Mais la réconciliation s’est étendue aux groupes à tendance Amhara comme le NAMA, l’ADMF et surtout le Ginbot 7. Le fondateur de ce mouvement, autrefois considéré comme terroriste, Andargachew Tsige a été libéré et pardonné. Le Ginbot 7 a finalement annoncé son retour en Ethiopie d’ici un mois et sa volonté de devenir un parti politique.
Une détente qui soulève toutefois des questions. Un spécialiste se demande quelle place sera laissée à ces groupes dans l’espace politique ? Comment le pouvoir s’entendra avec eux alors que certains ont des visions radicalement différentes ? Ensuite les élections de 2020 approchent, risquant de faire ressortir les anciens clivages.
RFI