La ville de Minneapolis, au nord des États-Unis, a vu, jeudi, sa troisième nuit d’émeutes après la mort, le lundi 25 mai, de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans tué par un policier blanc. Les manifestations avaient jusque-là été majoritairement pacifiques, mais la violence est encore montée d’un cran : des manifestants ont incendié le commissariat où travaillent les policiers mis en cause, des heurts et des pillages ont également eu lieu.
La colère s’est très nettement intensifiée avec une nouvelle étape à Minneapolis. Dans une scène à peine croyable aux États-Unis, des manifestants par dizaines ont investi un commissariat de police, mettant le feu au bâtiment. Les forces anti-émeutes sont restées en retrait. Le gouverneur du Minnesota a signé un décret autorisant l’intervention de la garde nationale.
Gaz lacrymogènes
La police s’est contentée de tirer des gaz lacrymogènes de façon sporadique en laissant les pillages continuer. Jeudi soir, beaucoup de ces émeutiers ne le cachaient pas : ils privilégient la violence comme mode d’action politique.
« Nous avons protesté de façon pacifique pendant tant d’années, cela ne nous a mené nulle part. Quand nous protestons de façon pacifique, nous ne sommes pas entendus, s’énerve Rachel, une manifestante sur place. Alors, vous vous attendez à quoi ? Que nous restions les bras croisés en attendant le prochain mort ? Non. Maintenant, nous passons à l’action ! »
Colère et tristesse
Pourtant, quelques minutes auparavant, devant le magasin où George Floyd avait été tué, étouffé par un policier blanc, l’ambiance se voulait plus pacifique. Régnaient la colère et la tristesse, mais aussi le recueillement, avec plusieurs pasteurs venus prier devant un mémorial improvisé.
Cela alors que des anonymes déposaient en continu des mots, des bouquets de fleurs avec, partout sur les murs, des inscriptions demandant justice pour Georges Floyd. Ou encore « I can’t breathe » (« Je ne peux pas respirer »), soit les derniers mots de cet Afro-Américain de 46 ans, mort sous le genou de ce policier et dont la mort filmée par les passants enflamme ce soir encore Minneapolis.
Trump menace les manifestants, son tweet est signalé pour « apologie de la violence »
Le président américain s’est exprimé sur les émeutes, mais son tweet a été signalé vendredi 29 mai par Twitter pour « apologie de la violence ». Donald Trump avait qualifié les manifestants de Minneapolis de « racaille », suggérant également que les forces de l’ordre pourraient ouvrir le feu.
« Ce tweet viole les règles de Twitter sur l’apologie de la violence. Toutefois, Twitter estime qu’il est dans l’intérêt du public que ce tweet reste accessible », indique le réseau social sur un bandeau sur le tweet de Donald Trump.
Source : RFI