Me Seydou Doumbia, le Président de l’Association des Avocats Sans Frontières-Mali (ASF-Mali) s’est exprimé sur l’état des Droits de l’Homme qui fait l’objet de polémique au Mali. C’était lors d’un atelier de renforcement des réseaux d’échange et de plaidoyer collectif pour un changement durable, dont son association était parmi les organisateurs. Selon lui, les droits de l’Homme se portent mal au Mali et cela s’explique par la crise multidimensionnelle que le pays traverse depuis plus d’une décennie.
L’Association des Avocats Sans Frontières-Mali (ASF-Mali) est une association de défense des droits humains, composée principalement d’Avocats. Son président, Me Seydou Doumbia, s’est prononcé sur la situation des droits humains dans notre pays au cours d’un entretien qu’il a accordé à des journalistes à l’occasion d’une session de formation le vendredi 31 janvier dernier.
Dans son intervention, il dira que les droits de l’Homme prennent un coup dans toute société en crise, comme c’est le cas au Mali. « Les droits de l’Homme en temps de paix ne se portent pas de la même façon que les droits de l’Homme en temps de guerre. C’est ce que les Maliens doivent comprendre. Dans une situation de crise, les autorités qui ont la plus haute responsabilité de la protection de l’ensemble des citoyens, ont un devoir majeur. Donc il ne faudrait pas que des intérêts particuliers puissent nuire à l’émergence ou à l’exercice des droits généraux » a-t-il fait savoir.
Egalement, Me Doumbia a remercié la résilience et le soutien des Maliens envers les autorités face à la situation, ce, pour pouvoir sauver le Mali. Que celles-ci (les autorités) sont obligées de faire preuve de plus de fermeté dans le but de mieux protéger les intérêts de tous. Concernant la restriction de la liberté au pays, il ajoute ceci : « Dans toute situation de crise, on est obligé de mieux contrôler les actions des uns et des autres pour éviter qu’une crise majeure ne survienne et qui soit préjudiciable pour l’ensemble du peuple malien ».
Aux autorités, le Président de l’ASF-Mali souligne qu’elles doivent comprendre que le taux répressif n’est pas toujours utile et qu’il faudrait aligner la répression quand il y a faute grave et la sensibilisation, l’éducation et la formation au bout du rouleau. Au titre de message adressé aux Maliens, Me Doumbia dira que la construction d’un pays ne se fera jamais dans des injures et dans des invectives inutiles face aux autorités.
Mariam Sissoko
Source: Le Sursaut