Le 31 janvier 2025, lors d’une cérémonie de présentation des vœux de la presse nationale au président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, Bandiougou Danté, président de la Maison de la Presse, s’est exprimé pour porter la voix de la presse malienne. Dans un langage franc, il a évoqué les difficultés auxquelles les journalistes maliens sont confrontés.
Pour le président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté, dans cet exercice solennel, il s’agissait de dresser un tableau sans complaisance de la situation générale de la presse malienne. À cet effet, il a rappelé que l’information est un bien public essentiel, comparable à la santé, l’éducation et la sécurité. Cependant, indique-t-il, la désinformation est une arme de destruction massive, et les professionnels de l’information ont un rôle crucial à jouer pour la contrer.
Il a dénoncé un manque criard de moyens…
À ce propos, précise-t-il, malgré son importance capitale, la presse malienne est confrontée à un manque cruel de ressources. Les rédactions sont souvent maintenues dans la précarité, les journalistes sont réduits à un statut de “journalistes alimentaires”, et l’aide à la presse, pourtant prévue par la loi, est en souffrance depuis cinq ans.
Un point noir qui illustre le manque de moyens réel dont on fait état dans les rédactions. Ce qui bloque réellement les médias dans leur mission : d’assurer la formation continue de leurs agents ; d’acquérir les équipements et les intrants nécessaires à leur fonctionnement ; de financer les déplacements des journalistes dans la collecte d’information ; de couvrir les frais de tirage, d’électricité et de la masse salariale.
Au même titre, il a mis l’accent sur la subvention accordée à l’ORTM et à l’AMAP qu’il estime insuffisante pour répondre aux besoins grandissimes de ces organes publics.
La menace de la désinformation et l’essor des acteurs non-professionnels : Sur un autre registre, il s’est appesanti sur « l’essor des réseaux sociaux en expliquant qu’ils constituent une nouvelle menace par la désinformation des masses qu’ils engendrent. La présence de “vidéomans” non-professionnels dans le paysage audiovisuel est aussi indexé. La préférence accrue pour ce nouveau canal est souvent privilégiée par les autorités », selon lui, cela est préoccupant, car met en péril l’intégrité de l’information. Pour cela, la presse a un besoin urgent de relecture des textes
Au cours de son intervention à la suite du président de la HAC et du président du Comité d’égal accès aux médias, Bandiougou Danté a appelé à une relecture urgente des textes qui régissent la presse, pour lutter contre ces défis modernes auxquels la corporation doit souscrire.
Il dira qu’il s’agit de réaffirmer l’engagement au professionnalisme et d’harmoniser les pratiques avec les standards internationaux, pour terminer son propos.
Il n’a pas omis de rappeler le cas de notre confrère Birama Touré, porté disparu depuis 9 ans, et dont le dossier judiciaire tarde à connaître une suite éclairante.
En conclusion, le discours du président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté restera gravé comme une invite collective à l’action, un cri du cœur pour insister sur la nécessité de soutenir la presse malienne convenablement et de lui apporter les garanties utiles pouvant lui faciliter l’acquisition de moyens adéquats afin de jouer pleinement son rôle.
Notre presse a besoin d’un vrai ballon d’oxygène pour rester debout sur les remparts en tant que pilier essentiel de la démocratie et actrice du développement. Il est temps d’offrir aux médias les soutiens auxquels ils aspirent légitimement. Nous avons droit à l’aide institutionnelle dédiée à la presse pour pouvoir jouer pleinement son rôle. Le peuple en a besoin de son droit à l’information. Bandiougou Danté s’est acquitté avec maestria de ce plaidoyer devant le Général d’Armée Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’État.
S. Sanogo
Source: L’Aube