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« Et si le Mali m’était conté » : Le Mali au cœur de la célébration de mois des personnes d’ascendance africaine au Canada

Le Ministre, Monsieur Andogoly GUINDO présente Mali profond  dans sa diversité « Et si le Mali m’était conté » : Le Mali au cœur de la célébration au Canada du mois des personnes d’ascendance africaine, a connu sa session inaugurale, le jeudi 03 février 2022 au Canada. C’était sous la présidence du Ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme du Mali, Andogoly Guindo. Cette rencontre reliant culture, histoire et héritage, a porté sur l’importance de l’héritage et de la richesse historique et culturelle du Mali qui a influencé le continent Africain et dont les prémices sont présentes dans notre humanité contemporaine, mais également comme facteur de résilience et de tremplin pour se projeter vers un avenir meilleur.

Dans ce cadre, le Ministrede l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, Monsieur  Andogoly GUINDO a fait une présentation autour du thème « Le Mali du moyen-âge à nos jours ».

Dans son introduction, le ministre Guindo a mis l’accent sur ‘’le Mali’’ qui a un passé glorieux. Selon lui, «le Mali a vu naître et se développer depuis le paléolithique de brillantes civilisations dont les cités urbaines de Dia Shoma (VIIIè siècle avant Jésus Christ) et Djenné Djeno (3è siècle avant Jésus Christ) ». En poursuivant ses propos, il s’est appesanti sur la place spéciale  qu’occupait le Mali dans l’histoire de l’Afrique. Son nom même, Mali, évoque dans la conscience des Africains l’âge d’or de l’Afrique Subsaharienne, un âge d’or marqué par la présence de trois grands empires qui, entre les VIème   et le XVIème siècles, ont dominé tour à tour les vastes contrées de l’Afrique occidentale et étendu  leurs renommées au-delà du Sahara et de la Méditerranée ».

Et pour lui Parler du Mali, c’est faire resurgir les souvenirs des grands empires africains (Ghana, Mali et Songhoy) avec  leur puissance et leurs richesses fabuleuses tant vantées mais aussi tant convoitées.  C’est aussi parler  des nombreux autres Etats dont les royaumes bamanan de Ségou et du Kaarta, les théocraties toucouleur et peul, les royaumes du Wassoulou et du Kénédougou qui se sont succédés après le déclin des trois grands empires. C’est   également évoqué la farouche résistance à la pénétration coloniale, de son accession à l’indépendance, des première et deuxième républiques.

Mali, le pays des grands empires

Dans son exposé, le ministre Guindo a fait le rappel avec précision  de tous les grands empires que le Mali a connu dans histoire. Parlant de l’empire du Ghana ou l’empire de  Ouagadou, le ministre Andogoly Guindo a  indiqué que « l’empire du Ghana est un ancien empire africain, le premier Etat organisé en Afrique de l’Ouest subsaharienne. Fondé par  les soninkés au VIème  siècle de notre ère dont le centre se trouve dans la zone frontalière actuelle entre le Mali et la Mauritanie. Sa capitale était Koumbi Saleh. Il est le premier des trois grands empires marquant la période impériale ouest africaine.

Il a laissé entendre que la plus anciennemosquée en Afriqueoccidentaleest l’imposante mosquée de Kumbi Saleh, fondée au 4e s. de l’Hégire (10e s. après JC), et régulièrement agrandie par la suite, jusqu’au 15e siècle, montre l’ancienneté, le dynamisme et la vigueur de l’Islam dans ces contrées et reste l’édifice islamique le plus ancien, connu actuellement dans tout l’Ouest africain.

A son déclin, l’empire du Mali verra le jour. L’empire du Mali est fondé au XIIIe siècle par Soundiata KEÏTA. Une coalition des Mandingues dirigée par Soundiata Keïta et de nombreux alliés dont les plus célèbres sont Tiramakan Traoré de Brasa, FakoliKourouma, neveu de Soumaoro Kanté, FaonéKondé de Do, Kamadjan Camara de Siby, bat Soumaoro Kanté en 1235 à la bataille de Kirina.

L’Empereur Soundiata Kéita, son fondateur, déploya une vaste action diplomatique dont le point culminant fut l’assemblée de Kouroukanfouga en 1236 qui établit les bases politiques et juridiques du nouvel empire.

Ainsi, au début du XIIIe siècle expliqua-t-il, à l’issue d’une grande victoire militaire, le fondateur de l’Empire mandingue et l’assemblée de ses « hommes de tête » ont proclamé à KouroukanFouga la « Charte du Mandén nouveau », du nom du territoire situé dans le haut bassin du fleuve Niger, entre la Guinée et le Mali actuels.

Faut-il signaler que la Charte du Manden, « Mandensigikan », connue aujourd’hui sous l’appellation de Charte de Kurukanfuka, comprend une note préliminaire, deux chapitres et cent trente-trois (133) articles dont les deux derniers constituent des recommandations. La Charte se rapporte aux grands thèmes ci-après :le droit de propriété ;l’abolition au Manden de certaines pratiques, notamment le mariage forcé ;la rigueur au travail et la lutte contre l’oisiveté ;l’inviolabilité de la vie et du corps humain ; enfin, l’institutionnalisation des alliances sociales telles le « sanakunya », jeu d’alliance patronymique ou alliance à plaisanterie, le « nimƆgƆya » et le « numƆgƆya », relation de plaisanterie entre les cadets et cadettes de l’époux ou de l’épouse.  Bref, la charte de Kurukanfuka est l’une des plus vieilles constitutions au monde.

Il a rappelé que les successeurs de Soundjataentretinrent de bonnes relations avec les souverains d’Afrique du Nord. Tels que : Aboubakri II qui  est devenu célèbre en lançant deux expéditions pour connaître les limites de l’océan atlantique ; dont aucun équipage ne serait revenu. Ce qui en justifia la succession, en l’occurrence, par son fils Kankou Moussa.

En 1312, débuta le règne de Kankou Moussa ou Moussa 1er, fils d’Abou Bekr (alias MandenBokari), frère de Soundiata. Il restera au pouvoir jusqu’en 1337.

Il fut le souverain le plus islamisé et le plus prestigieux à l’extérieur du Mali.Le règne de Mansa Moussa, le dixième « mansa » (roi des rois) de l’empire du Mali fut marqué par le pèlerinage qu’il fit à la Mecque, en 1324 avec une suite de 8000 personnes. Il y répand tellement d’or (près de 12 tonnes) qu’il fit baisser le prix de ce métal au Caire en Egypte. A la suite de ce pèlerinage, les relations entre le monde musulman et le Mali s’intensifient,

Renommé dans le monde entier pour son Pèlerinage somptueux à la Mecque, Mansa Moussa, considéré comme « l’homme le plus riche de l’histoire », a véritablement mis l’empire du Mali sur la carte mondiale.

Accompagné d’écrivains, d’architectes et autres spécialistes en science et  culture.

S’étendant de l’Océan Atlantique à la Boucle du Niger, du désert à la forêt, le nouvel Etat contribua alors à renforcer la place de l’Afrique noire dans les échanges internationaux.

Il fit construire la mosquée Djingareyber à Tombouctou et une autre à Gao par l’architecte Es Sahéli.

Tombouctou devient alors, pour plus d’un siècle le phare intellectuel de l’empire fit avec l’université de Sankoré qui a accueilli des milliers d’étudiants.

L’empire  connut son apogée au XIVè  siècle, s’étendait et englobait de grandes parties des actuels Mali, Guinée, Sénégal, Gambie, Burkina Faso, Côte d’Ivoire et Mauritanie.

Parlant également de l’Empire songhaï, ou empire des Songhoï, il a souligné qu’il est un État d’Afrique de l’Ouest ayant existé entre le XVe et le XVIe siècle. L’Empire songhaï est initialement un petit royaume étendu le long du fleuve Niger autour de l’actuelle ville de Gao. Au VIIe siècle, c’est le royaume de Gao, devenait par la suite le vassal des empires du Ghana et du Mali.

Vers l’an 1300, le Songhaï passe sous la coupe de l’empire du Mali. Il est alors une des composantes de cette constellation de royaumes assujettis qui constituent habituellement les empires d’Afrique de l’Ouest de cette époque.

Il retrouve son indépendance sous le règne de Sonni Ali Ber de la dynastie des Sonni (1464-1492), qui combat les Peuls et les Touaregs, ainsi que les lettrés musulmans de la ville sainte de Tombouctou. Sonni Ali tente de préserver la culture non islamisée de son royaume.

La mort de Sonni Ali Ber ouvre une courte période (1492-1493) d’instabilité au sein de l’Empire songhaï.

Le soninké Mohamed Touré, alias Askia Mohamed (1493-1528), (donc non songhaï), originaire du Tekrour, prend le contrepied de la politique religieuse de Sonni Ali Ber. Il achève d’islamiser le royaume à travers plusieurs batailles que rapporte le voyageur Léon l’Africain. L’Empire songhaï, largement islamisé, au moins dans les grandes villes, connaît son apogée sous la dynastie musulmane des Askia.

En 1495, Askia Mohamed effectua un pèlerinage à la Mecque. Il est accompagné de 1500 hommes (500 cavaliers et 1000 fantassins), de nombreux jurisconsultes et savants. Il emporte avec lui 300.000 pièces d’or dont 100.000 pour les dépenses d’entretien, 100.000 pour l’achat de marchandises, 100.000 pour l’aumône aux deux villes saintes (La Mecque et Médine) et l’achat d’un jardin pour les gens du Soudan.

Il édifia en 1495, à son retour de son pèlerinage,  le Tombeau des Askia composé des éléments suivants : la tour pyramidale, les deux mosquées à toit plat, les nécropoles et la place de la pierre blanche.

Le Tombeau des Askia est le vestige le plus important et le mieux conservé du puissant et riche Empire Songhoy.

L’empire songhaï à son apogée, s’étend sur une partie du Niger, le Mali, le Ghana, le Burkina Faso, le Bénin et une partie du Nigéria actuels.

Avec la décadence des trois grands empires qui se sont succédés du 17è au milieu du 19è siècle, de nombreux royaumes dont les plus connus sont: le royaume bambara de Ségou (1712-1861), l’empire peulh du Macina (1818-1862), l’empire toucouleur, les royaumes du Khasso, du Kénédougou, du Kingui, du Wasoulou pour ne citer que ces exemples.

La pénétration coloniale

La pénétration coloniale française, menée par Louis Faidherbe puis Joseph Galliéni, se fait à partir du Sénégal en allant vers l’est : les français conquièrent progressivement tout le territoire de ce qui allait devenir le Soudan français puis le Mali après l’indépendance : Sabouciré en 1878, Kita en 1881, Bamako en1883, Ségou  en 1890, Nioro en 1891, Djenné en 1893, Tombouctou en1894, Sikasso en 1898, Gao en 1899. Cette conquête d’un territoire divisé en plusieurs royaumes s’est opérée par la force et par la diplomatie, les Français tentant de jouer les uns contre les autres, en faisant signer des traités, pas toujours respectés.

Avant de donner au Mali les limites que nous lui connaissons aujourd’hui, l’armée française dut livrer de nombreuses batailles, souvent meurtrières. Trente-six années lui furent nécessaires de 1857 à 1898 pour qu’elle puisse dominer totalement les résistants à la pénétration coloniale. Les rois ont opposé une résistance farouche au colonisateur.

Le Mali de l’indépendance à nos jours

De 1946 à 1957, le Soudan fera partie de l’AOF (Afrique Occidentale française) et ainsi bénéficiera d’une assemblée représentative au même titre que les territoires d’outre-mer.

De pressantes revendications internes amènent en octobre 1958, le Soudan français à se transformer en république soudanaise et à entrainer dans son sillage le Sénégal afin de former, en janvier 1959, la Fédération du Mali. Elle devint indépendante le 20 juin 1960, elle devait éclater deux mois plus tard.

Ainsi, le 22 septembre 1960, la République soudanaise est proclamée Etat indépendant et souverain sous le nom de république du Mali, libre de tous engagements et liens politiques vis-à-vis de la France sous le leadership du Président Modibo KEÏTA qui opte pour le socialisme.

Puis, le 29 septembre 1960, le Mali devient le 98ème membre de l’Organisation des Nations unies sous le parrainage de la Tunisie, de Ceylan (actuel Sri Lanka) et de la France.

Ensuite, le 1er octobre 1960, le Mali décide de la création de sa propre armée nationale. Cette mesure sera suivie le 20 janvier 1961 d’une déclaration officielle appelant au départ des soldats français du territoire malien.

Et le 19 novembre 1968, la première République présidée par Modibo Keïta est renversée par un coup d’Etat militaire mené par un comité de 14 officiers avec à leur tête le lieutenant Moussa Traoré.

23 ans après, le 26 mars 1991, Général Moussa Traoréaussi est renversé par une frange de l’armée dirigée par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré (ATT).

Alpha Oumar Konaré élu avec 69,01% des suffrages exprimés contre 30,99% à Tiéoulé Mamadou Konaté, premier Président de la IIIème République a été investi Le 8 juin 1992.

Après deux mandats successives, le 8 juin 2002, Amadou Toumani Touré élu Président, puis en 2007. Et un 22 mars 2012,le Président Amadou Toumani Touré est renversé par un coup d’Etat dirigé par le Capitaine Amadou Aya Sanogo.

17 janvier 2012, les rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) attaquent l’armée malienne à Ménaka. C’est le début d’une nouvelle insurrection menée par un mouvement renforcé en hommes et en armes par le retour des touaregs engagés dans l’armée libyenne après la chute du régime de Mouammar Kadhafi.

Le 11 août 2013, ausecond tour des présidentielles, Ibrahim Boubacar Keïta est élu avec 78 % des suffrages exprimés contre 22,38 % à SoumaïlaCissé. Puis, réélu pour un deuxième mandat le12 août 2018 avec 67,16 % des suffrages exprimés contre  à 32,84 % SoumaïlaCissé. Le 18 août 2020, le Président Ibrahim Boubacar Keïta est renversé par un coup d’Etat.

L’ambassade de la république du Mali au Canada et ses partenaires présenteront, du 1er au 26 février 2022, sous diverses formes et enracinées au cœur de la culture malienne, une série d’E-conférences, de films de fiction, de documentaires, de répertoires musicaux et de danses alliant l’histoire, traditions, arts contemporains, pour commémorer le mois des personnes d’ascendance africaine au Canada.

En encadré

Le Mali

Situé au cœur de l’Afrique Occidentale, le Mali est un vaste pays continental sans accès sur la mer qui couvre une superficie de 1.241.238 km².

Il est limité au nord par l’Algérie, à l’est par le Niger, et le Burkina Faso, au sud par la Côte d’Ivoire et la Guinée, à l’ouest par le Sénégal et la Mauritanie et  s’étend, d’une part, entre les 11ème et 25ème degrés de latitude nord et, d’autre part, entre le 4ème degré de longitude est et le 12ème degré de longitude ouest.

Le relief, peu montagneux, se caractérise par une succession de plaines et de bas plateaux dont les plus importants sont le plateau mandingue (formé par une succession de tables et massifs gréseux entaillés de vallées), le plateau dogon (aussi connu sous le nom de falaise de Bandiagara et qui culmine à 1155m au Mont Hombori) et l’Adrar des Iforas dans la partie nord-est du pays.

Le climat, de type intertropical, se caractérise par la présence de trois zones de climat et de végétation qui se succèdent : la zone soudanienne au sud, la zone sahélienne au centre et la zone saharienne au nord.

L’hydrographie est marquée par les deux plus grands fleuves de l’Afrique de l’Ouest (le Sénégal et le Niger) et leurs nombreux affluents.

Par sa situation géographique, et son riche héritage historique, le Mali est une véritable terre de brassage ethnique et linguistique. Les principales ethnies sont : les Bamanan, les Peuls, les Sonraïs, les Malinkés, les Soninkés, les Kassonkés, les Dogons, les Bozos, les Sénoufos, les Miniankas, les Bobos, les Touareg, Les Maures et les Arabes. La langue la plus parlée est le Bamanankan. La langue officielle et de travail est le Français qui pourtant n’est  parlé que par une faible minorité (à peine 20% de la population).

L’Islam, avec plus de 80% d’adeptes, est la religion dominante. Il est suivi par la religion chrétienne (15%), catholiques et protestants confondus. L’animisme (environ 5%) conserve des racines profondes dans certaines régions, notamment en pays dogon, bamanan, sénoufo, minianka et bobo

Le pays compte 20 régions administratives et le District de Bamako qui est la Capitale du pays.

L’économie repose essentiellement sur le secteur primaire (agriculture, élevage, pêche) qui occupe environ 80% de la population active. La production industrielle est basée sur la transformation des productions agricoles.

Depuis bientôt une décennie, la production minière notamment celle de l’or, est en expansion. Le Mali au troisième rang africain, après la République d’Afrique du Sud et le Ghana.

Par Seyni T Kassambara

Source: letoguna
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