Dans notre dernière parution, nous avons attiré l’attention de l’opinion publique et des plus hautes autorités sur le remplacement d’un membre de l’Oclei, en violation flagrante des textes qui ont institué cette autorité administrative indépendante. Le mandat du membre qui a été écourté est un des trois magistrats nommés par le Président de la République. En l’occurrence, le mandat des magistrats a une durée de quatre ans et il est d’office reconduit pour un second terme. Tout aujourd’hui indique que cette violation de la loi va avoir des suites administratives et juridiques, pour autant que nous sommes tous assujettis au droit. Le dossier est donc pendant. Et il n’a pas connu un début de réponse qu’un deuxième coup vient d’être asséné avec le dernier Conseil des ministres qui a mis un terme au mandat d’un des officiers de police judiciaire, en l’occurrence un capitaine de gendarmerie.
Alors se demande, qui est le prochain sur la liste t-on ? Alors même que tout semblait avoir été mis en œuvre pour permettre aux membres de l’Oclei d’exercer en toute quiétude, aujourd’hui il apparaît que l’épée de Damoclès plane, rompant du coup la sérénité indispensable.
Il ne s’agit pas seulement d’une insécurité juridique mais d’une insécurité sociale dont les retombées sont immédiates sur la vie des familles des membres injustement écartés.
Alors quid de la responsabilité des autres membres de l’Oclei qui assistent au spectacle et qui ne disent mot de tous ces abus manifestes ? Qui de la responsabilité du président de l’Oclei qui, apparemment, est celui qui contacte les autorités de nomination?
Il faut se rendre à l’évidence : l’Oclei est en deçà des attentes. La publication de son premier rapport annuel d’activités porte la marque de cette insuffisance.
Si à cette carence s’ajoute la violation des textes de la structure, le contribuable malien ne doit pas tarder à se faire sa religion. L’Oclei vient allonger la liste des structures argentivores et désespérément aphone quand bien même les richesses soudaines sont comme des fleurons dans notre pays.
Source : Journal Le 22 Septembre- Mali