Le lundi dernier dans la matinée, s’est déroulé au niveau de l’espace « Maliteldaa », un crime odieux digne d’un feuilleton hollywoodien.
La vie ne tient qu’à un fil à ton coutume de dire. Mais la façon dont ce fil se rompe parfois, jette le froid dans le dos de plus d’un être humain. Le jeune Cheick Oumar Sidibé dit ‘’Wassolo’’, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été poignardé à mort, le lundi dernier vers 14 heures, au niveau de l’espace « Maliteldaa » par un sénégalais dans une histoire de parasol. Une tragédie qui suscite toujours des commentaires.
Quel diable aurait atterri à « Maliteldaa » ces derniers temps ? En tous cas, la question mérite d’être posée. En ce sens que beaucoup pensait que l’opération de déguerpissement a épargné la zone de la série noire des faits divers.
Hélas ! Le sacrifice consenti pour la réussite de l’opération bulldozer n’a servi à rien, car le ver demeure toujours dans le fruit du fait que la situation des vendeurs de téléphone portable s’est compliquée davantage. Toute chose qui lève un coin de voile sur la mise à mort de Cheick Oumar Sidibé dit Wassolo, le lundi dernier, par un Sénégalais venu de nulle part.
Comme son nom l’indique, Maliteldaa est la rue de l’ancienne direction de la société de téléphonie mobile Malitel, sis à Bamako- Coura en Commune III du District, où travaillaient des milliers de jeunes marchants et réparateurs de téléphones. Maliteldaa, c’est l’un des rares coins les plus fréquentés de la Capitale malienne, où on ne parle que de téléphone. Et les mots comme « Ma chérie, mon ami… C’est à vendre ou à troquer… », fusent de tous les côtés pour héler les passants.
À Maliteldaa, c’est le courage ou le sous rire, pardon, le sourire, pour convaincre un client. Et c’est l’opération de déguerpissement qui a mis le pied dans le plat. Depuis, les business se font aux alentours de Malitedaa et de façon timide. Car, l’espace est toujours quadrillé par les forces de l’ordre pour empêcher la réinstallation des marchands. Et c’est dans cette confusion que des intrus se sont mêlés de la partie. Comme c’est le cas de ce sénégalais inconnu des étalagistes de Maliteldaa et qui fut l’auteur de cet assassinat qui fait, aujourd’hui, la manchette de toutes les causeries.
« À beau mentir qui vient de loin », dit un adage. Ainsi, dans l’après-midi du lundi dernier aux environ de 14h, notre inconnu sénégalais prétendait, sans témoin, être le proprio d’un parasol. Et pendant qu’il discutait avec le vrai propriétaire, Cheick Oumar Sidibé alias Wassolo est intervenu pour donner des détails plus convaincants. Par A plus B, il a prouvé l’appartenance du parasol à son collègue.
Du coup, notre gorgui (entendez, woolof) fut frustré par les allégations de Wassolo. Ne cherchant plus à comprendre les choses, le Sénégalais s’en prend, directement, à Wassolo, qu’il considérait comme une arrête dans sa gorge. Et il ne jurait que par évacuer cet obstacle. Coûte et coûte et quoi qu’il en coûte.
Visiblement gagné par la rage, il fait un tour au bar du Carrefour des Jeunes. Histoire de lever le coude jusqu’à ce que vertige s’en suive et noyer ses soucis. Une fois au top, il retourne à Maliteldaa et se dirige vers Wassolo, avant de le surprendre avec un couteau à double tranchant qu’il avait sur lui. Poignardé, Wassolo tente de se tirer d’enfer, pardon, d’affaire. Mais il s’est vu coincé entre les tables dans la foulée. Et c’est de là que le Sénégalais bondit sur lui en labourant ses entrailles avec son arme et l’atteindre au cœur. Mais avant que les secours n’arrivent, Wassolo s’est vidé de son sang avant de rendre l’âme sur le chemin de l’Hôpital.
Face à cette tragedie, la foule a décidé de rendre à notre sénégalais les pièces de sa monnaie en l’abattant à l’aide de pierres et de gourdins. Mais les forces de sécurité surveillant la zone ont pu lui sauver la peau en lui mettant aux arrêts. Toutefois, Wassolo n’a pas pu survivre, puisque le coup de couteau qu’il a reçu en pleine poitrine lui a été fatal, avant qu’il n’arrive au service des urgences de l’Hôpital Gabriel Touré.
En attendant, notre criminel est confié à la police du 1er arrondissement.
Adama Coulibaly