Pour mieux sensibiliser les autorités maliennes de faire face à des problèmes dont les femmes minières sont confrontées à nos jours, L’hôtel Radisson Blu de Bamako a abrité ce mardi 24 septembre le Programme d’Appui à la Gouvernance des Industries Extractives pour le Renforcement de la transparence et du rôle de la société civile dans la réforme du secteur extractif. C’était en présence du Maire de kenieba, les présidentes et membres des deux associations AFEMINE et FEMIMA, de la représentante du Haut conseil des Collectivités Territoriales, honorable Boubacar Sissoko chargé de secteur minier et les participants venus de Sitakily, N’tchikouna et Finkolo, Ganadougou.
A l’entame des travaux de la conférence, la présidente de la FEMIMA, Mme Diarra Djeneba Samaké déclare : « Nous sommes une fédération des femmes minières, donc nous plaidons la cause des femmes ». Elle a ainsi évoqué la non-participation des autorités locales à la gestion des conflits, le fait que le cadre de concertation n’est pas opérationnel dans les communes ciblées. Les femmes ne participent quasiment pas aux actions du développement communautaire, le suivi des comités techniques du plan de développement communautaire des entreprises minières n’est pas régulier, les entreprises minières sont plus impliquées que les autorités locales dans l’accompagnement des projets et la non-prise en compte des projets des femmes dans les PDESC. Pour s’impliquer à changer la donne, la FEMIMA et l’AFEMINE ont décidé, en octobre 2018, de l’organisation d’une mission de terrain à Sikasso dont l’objectif est d’accompagner le plaidoyer et le dialogue politique sur la problématique de la participation effective des femmes à l’élaboration et à la mise en œuvre des plans de développement communautaires et autres entreprises minières. Elles ont effectué des visites de terrain dans plusieurs communes de la région de Kayes et de Sikasso. Au cours de ces rencontres avec les femmes de ces localités, on a eu à discuter avec les orpailleuses des enjeux et impacts de l’orpaillage qui menacent la santé humaine, végétale et animale.
Pourquoi le choix de ces communes ? Parce-que l’orpaillage y est l’activité principale. Ces femmes orpailleuses ignorent les impacts négatifs que cette activité peut causer comme, par exemple, la dégradation de l’environnement et même la perte de vie.
Ensuite, DIARRA Djénéba SAMAKE invite le gouvernement à faire face aux soucis majeurs auquel les femmes minières sont confrontées. Surtout quand on sait que leurs projets ne sont pas pris en compte. Un vibrant appel à l’endroit des autorités et des ONG de bonne foi pour faire face aux projets des femmes de ces localités.
Sans oublier de laisser entendre que ces femmes sont confrontées à des nombreux problèmes. Elles ont créé des associations mais elles ignorent le sens même d’une association. Le nombre élevé de petites associations œuvrant dans le même secteur explique le fait qu’on a jugé nécessaire de créer la plénière des femmes pour que ces associations puissent travailler avec la mairie. Dans ce cas une représentante de chaque structure serait un relais entre la mairie et l’association aux dires de DIARRA Djeneba Samaké.
Elle dira qu’en ce qui concerne Tjikouna et Fingolo Ganadugu, les femmes n’ont pas l’accès à la terre d’orpaillage et aux sites, car les hommes agissent en faiseurs de lois. Les femmes ont été privée d’accès à cause des agressions et des viols dans certaines communes de Keniéba, entre autres. On constate aussi que la société minière sur place B2 Gold a aménagée un périmètre magasin pour les femmes faisant croire qu’elle achètera les produits. Malheureusement elle ne paye que 20%. Les femmes productrices ont de sérieux problèmes avec le reliquat des 80%. La mairie a promis un magasin de stockage. Hélas, à présent, rien n’a été réalisé. Quand bien même que la mairie doit abriter une administration sociale qui doit aider les femmes à monter des projets. C’est ainsi la commission des mines de l’assemblée nationale, le haut conseil des collectivités, l’association de municipalité et d’autres institutions ont été invités à servir de relais entre le gouvernement et ces femmes.
L’honorable Boubacar Sissoko affirme que l’intérêt est très important. Selon lui, nous sommes dans un pays qui regorge d’énormes gisements. Il ressort que dans le système d’exploitation, de façon générale, les retombées ne sont pas à hauteur de souhait pour le pays. Au sein de la communauté, particulièrement, pour les femmes, le constat est que dans les zones minières, les femmes ont du mal à avoir accès à la documentation pour pouvoir évoluer des bons projets au niveau des organisations féminines. Aussi il y’a un problème de leadership entre femmes. Le but donc de cet atelier, c’est de créer un espace de dialogue entre les organisations féminines elles en tant qu’actrices et entre elles et les élus communaux. Mettre une sorte de mutualité, des efforts pour aider les femmes à s’impliquer mieux, dans le développement de la cité.
Pour conclure, l’honorable Sissoko a promis à ces femmes battantes, en tant qu’élu d’une zone minière, de les aider à mettre en place un espace d’échanges pour cultiver la confiance, renforcer les capacités. Afin de plaider auprès des élus pour une meilleure prise en charge des projets des femmes dans la responsabilité sociétale également des sociétés minières. Avant de les rassurer de prêter une oreille attentive aux projets féminins.
Amadou YATTARA
EchosMédias