Les travaux de la revue annuelle 2017 du Programme national d’éradication du ver de Guinée ont démarré, jeudi à la Maison des aînés, sous la présidence du secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Salif Samaké, en présence du point focal de l’éradication du ver de Guinée, Dr Boubacar Sidibé. On notait aussi la présence du vice-président du Centre Carter Dean G. Sienko et des participants venus de Bamako et des différentes régions du pays.
La revue annuelle 2017 marque un tournant décisif vers l’éradication de la drucunculose au Mali. Pendant deux jours, elle permettra de faire la situation de l’éradication du ver de Guinée dans les régions et de discuter des activités prioritaires à planifier allant dans le sens de cet objectif.
A l’entame de ses propos, le vice-président du Centre Carter a tout d’abord félicité le Mali pour avoir briser la chaine de transmission, notamment pour avoir fait deux ans sans signaler de cas humain de dracunculose et pour l’intensification de la campagne de sensibilisation sur le ver de Guinée.
Il a ensuite indiqué que les infections canines à Mopti et Ségou démontrent qu’il continue d’exister une menace. « Tant qu’il y a des animaux infectés au Mali, planera la menace du retour de la dracunculose vers les humains. Avec la plus grande urgence, nous devons mettre fin à l’existence du ver de Guinée chez les chiens. Nous devons déterminer où et comment ces chiens sont infectés et intervenir immédiatement », a-t-il dit en réaffirmant l’accompagnement de son centre.
Depuis 1980, l’Assemblée mondiale de la santé a donné son soutien indéfectible à l’éradication du ver de Guinée. Selon Dr Boubacar Sidibé, jusqu’au 31 décembre 2017, sur 204 Etats membres, l’OMS en a certifié déjà 186, soit 93% indemnes de ver de Guinée. Mais parmi les 8 qui restent, 4 sont encore endémiques dont le Mali à travers la découverte récente de cette infection chez les animaux plus particulièrement chez les chiens. Cependant, il estime qu’il urge pour le gouvernement et ses partenaires techniques et financiers de s’investir davantage pour mieux comprendre le cycle de transmission de la maladie chez les animaux.
Le point focal soutient qu’il faut effectuer des recherches encore plus poussées, dépasser les investigations de routine pour pénétrer ce mystère et permettre d’avancer inexorablement vers la certification de l’éradication de la dracunculose au Mali. Il faut également mettre en œuvre les stratégies de son interruption afin de garantir l’effectivité de l’arrêt de sa transmission. Pour Dr Boubacar Sidibé, cette revue est propice pour élaborer des plans d’actions 2018 permettant de renforcer la surveillance épidémiologique de la maladie et améliorer le niveau des indicateurs requis pour la certification.
Le secrétaire général du département en charge de la Santé a expliqué que cette situation épidémiologique, paradoxale et caractérisée par l’absence de cas humain et un accroissement du nombre des infections animales, invite à maintenir une vigilance accrue. Précisant que notre pays est parvenu à arrêter la transmission chez les humains, il a souligné que le défi reste l’évolution de la maladie chez les animaux. Il s’agira alors, cette année, de maintenir le zéro cas surtout de trouver une solution idoine pour arrêter la propagation des infections animales.
Salif Samaké a aussi invité les participants à accentuer et renforcer la surveillance dans les zones infectées (Mopti et Ségou) et celles qui ne le sont pas. Il a également requis la collaboration multisectorielle avant d’exhorter les participants à faire en sorte que la surveillance épidémiologique soit la plus accrue possible.
Aminata D. SISSOKO
Source: Essor