Dégager Bamako de toutes les montagnes d’ordures en acheminant périodiquement tous les déchets vers un dépôt final était l’engagement du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Developpement durable. Ce travail a bel et bien commencé, mais le ministre a été freiné par sa hiérarchie, selon notre source.
Le département du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable avait signalé la volonté du ministre en charge du département de débarrasser le district de Bamako de tous les points noirs d’ici la fin du mois de septembre dernier. Une déclaration qui a été faite à l’occasion d’une campagne des Gilets verts, lancée dans toutes les communes du district de Bamako au début du mois de septembre 2019. Une campagne qui avait pour objectif de rendre propre Bamako avant le 22 septembre.
Plusieurs montagnes d’ordures de la capitale avaient été effectivement dégagées durant cette période. Quel est le citoyen qui n’a pas applaudi l’évacuation de ces ordures, comme la montagne de Médina Coura qui avait créé assez de remous jusqu’à conduire à la cessation des cours à l’école fondamentale dudit quartier ? D’ailleurs, lors du passage du département ministériel pour constater l’évacuation de cette montagne d’ordure, des citoyens s’arrêtaient pour suggérer également l’évacuation des familles qui habitent aux alentours de ces tas d’ordures afin que le lieu puisse rester permanemment propre. Les dépôts de transit se trouvant au marché de Rail-da, derrière l’Assemblée nationale du Mali, avaient été également dégagés.
Aujourd’hui, ces applaudissements semblent laisser place à la déception des citoyens. Les ordures réoccupent leur place parce que plus d’évacuation. Pourquoi ? Pourtant, le ministre Guindo avait, selon nos sources, la bonne volonté de rendre Bamako propre.
Selon nos indiscrétions, les ordures dégagées étaient déposées derrière l’aéroport international Modibo Kéita de Bamako-Senou. Mais, un beau jour, l’ordre aurait été donné au ministre Housséini Amion Guindo, par sa hiérarchie, la primature, de ne plus faire de dépôt à cet endroit. Les auteurs de cette décision n’auraient pas expliqué le pourquoi au ministre Guindo. Cela, sans pour autant désigner un autre lieu de dépôt final.
Très engagé pour respecter sa promesse envers la population de Bamako, le ministre Housseïni Amion Guindo, aurait décidé de conduire les déchets vers Noumoubougou dont la construction commencée depuis 2007, n’a pas encore pris fin. A ce niveau, les villageois aussi ont refusé à ce que les ordures soient déposées.
Le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et Développement durable serait en train de se battre à bras le corps pour l’évacuation totale de tous les montages d’ordure de Bamako.
En tout cas, jusqu’à ce que le Gouvernement réussisse à trouver un lieu de dépôt final pour ces déchets. Or, il paraîtrait que la plupart des localités proches de Bamako ne souhaitent pas que le centre de dépôt se retrouve chez elles de peur de se créer des problèmes à long terme.
Toutes ces situations prouvent juste le peu d’intérêts qu’accordent nos autorités à l’Assainissement. En conséquence, on se demande bien à quoi vont servir les Gilets verts. Cette police de l’environnement créée pour assainir la capitale malienne. À quoi bon d’effectuer des nettoyages si nous ne possédons pas de lieux pour déposer les déchets ?
À partir de ce qui précède, nous étions tentés de soutenir que ceux qui ont empêché le ministre Housseyni Amion Guindo, ont failli dans leur volonté d’assainissement de la capitale. Mais nos dernières informations nous font état d’un terrain d’entente entre Poulo et la population de Noumoubougou. Les évacuations vont bientôt reprendre, avons-nous appris.
F. TOGOLA
Source: LE PAYS