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Entretien Exclusif avec le 1er vice-président de la Fédération Malienne de Football, Boukary Sidibé dit Kolon : « Nous avons besoin d’un sélectionneur très expérimenté comme Claude Le Roy, Jacques Santini, Didier Six, François Zahoui… »

Dans un entretien exclusif, Boukary Sidibé dit Kolon évoque plusieurs sujets concernant la vie de son club, le Stade Malien de Bamako ainsi que la nouvelle politique visant à mieux gérer l’équipe nationale avant les prochaines échéances à commencer par la CAN 2015. En tant que 1er vice-président de la Fédération Malienne de Football, Boukary Sidibé précise qu’il est « important que le Mali ait un nouveau sélectionneur d’ici la fin de l’année afin de pouvoir commencer à travailler. Nous avons plusieurs entraîneurs de grosses pointures, qui sont très connus. Parmi les prétendants sérieux figurent Claude Le Roy, Jacques Santini, Didier Six, François Zahoui…. »

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L’Indépendant Sport : Monsieur Sidibé, vous êtes le 1er vice-président de la Fédération Malienne de Football, qui s’occupe de l’équipe nationale senior. Est-ce une lourde responsabilité ?

Boukary Sidibé dit Kolon : Merci bien. Je vous remercie de m’avoir donné cette opportunité pour m’exprimer. Je pense que mon poste de 1er vice-président de la nouvelle équipe de la Fédération Malienne de Football est né de la volonté de tout un groupe à commencer par le président Boubacar Baba Diarra et tous les acteurs avec lesquels nous étions de la même tendance.

Pourquoi l’équipe nationale senior, peut-être que lors de mon passage à la fédération de 2009 à 2011, nous avons posé des actes qui ont été profitables pour le football malien. Je pense que c’est fort de ces acquis que mon retour pourrait faciliter certaines choses. C’est vraiment dans une logique de cohésion. Je mesure vraiment cette responsabilité, mais, avec l’aide et l’accompagnement des uns et des autres, nous pouvons faire avancer notre sport roi. Nous avons besoin de la bénédiction de tous les acteurs du football malien.

Avez-vous mis en place une nouvelle stratégie pour mieux organiser l’équipe nationale ?

Je pense que cela est indispensable si nous voulons aller de l’avant. A l’heure où je vous parle, nous avons soumis un organigramme au président de la Fédération Malienne de Football pour qu’il l’étudie. Je suis convaincu que la meilleure façon de gérer une équipe nationale c’est d’être capable d’avoir une structure indépendante autre que le Comité exécutif. C’est ce qui se passe dans toutes les grandes nations de football.

Aujourd’hui, l’important est de mettre l’accent sur l’environnement autour de la sélection nationale. Pour moi, c’est le socle auquel il faut parvenir. Nous avons eu la chance d’avoir de grands joueurs qui évoluent dans les meilleurs clubs du monde, malheureusement, ils ont été confrontés à un déficit managérial. Notre objectif, c’est de prendre toutes les dispositions organisationnelles pour que notre sélection nationale puisse être dans un environnement impeccable afin de pouvoir donner des résultats meilleurs.

Quelle est la politique que la Fédération compte appliquer pour faire venir de nouveaux joueurs au sein de la sélection ?

Je pense que la réflexion est ouverte. Mais, la question qu’on se pose est de savoir si le problème de l’équipe nationale, c’est bien d’aller chercher de nouveaux joueurs. Il faut que nous soyons capables de tirer le meilleur des joueurs qui sont là. Je pense qu’il faut repartir avec des éléments qui étaient à la CAN en Afrique Sud 2013 avec des jeunes joueurs. Le nouveau sélectionneur doit bâtir son équipe autour du capitaine Seydou Kéïta, qui a quand même son mot à dire. Il connait parfaitement cette équipe et il peut apporter quelque chose. Nous allons nous appesantir sur Seydou Kéïta pour nous donner une orientation rapide.

Et quand le nouveau sélectionneur des Aigles du Mali sera connu ?

Nous avons fait un projet de chronogramme, qui a été adopté par le Comité exécutif. Le tirage au sort de la CAN 2015 étant prévu pour janvier prochain, nous allons rapidement prendre contact avec le département des Sports pour essayer de valider ce chronogramme avec l’idée d’avoir un sélectionneur d’ici la fin de l’année. Nous souhaiterions que cet entraîneur puisse commencer à travailler à partir de janvier 2014. Cela est très important pour nous car nous allons connaitre nos adversaires pour les éliminatoires de la CAN 2015 dans quelques semaines.

Avez-vous une idée du futur sélectionneur ?

Nous sommes en contact avec certains entraîneurs, qui sont très connus dans le milieu footballistique. Nous sommes en train de travailler sur le dossier. C’est souvent difficile de faire un choix comme ça. Il faut gérer le dossier du sélectionneur avec beaucoup de prudence pour ne pas tomber dans d’autres pièges.

Il y a beaucoup d’entraîneurs qui souhaiteraient entraîner les Aigles du Mali parce que nous avons un potentiel de joueurs. Il est important de savoir que le sélectionneur national est payé sur le budget d’Etat. A ce niveau là, il faut qu’on échange avec le département des Sports pour valider la grille salariale, que nous pouvons proposer au nouveau sélectionneur.

Peut-on savoir les noms de quelques prétendants sérieux ?

Parmi les prétendants sérieux pour entraîner les Aigles du Mali, nous avons Claude Le Roy, Jacques Santini, Didier Six, François Zahoui…Nous avons fait une liste de quelques candidatures parmi lesquelles nous allons choisir le nouveau sélectionneur.

Quels sont les critères pour le choix du nouveau sélectionneur ?

Au niveau du bureau fédéral, nous avons mis l’accent sur un sélectionneur qui a un grand vécu en tant qu’entraîneur et beaucoup d’expériences et qui jouit d’une certaine renommée et responsabilité.

Vous êtes également le président d’un club très populaire au Mali, le Stade Malien de Bamako. Comment se porte-t-il pour la saison 2013-2014, qui vient de commencer ?

Comme vous le savez, la saison écoulée a été couronnée par un doublé réalisé par le Stade Malien de Bamako. Il s’agit du trophée de la Coupe du Mali et le titre de champion. Nous avons été demi-finaliste de la Coupe de la Confédération Africaine de Football (CAF). Nous pouvons dire que le bilan n’est pas totalement mauvais. Fort de cela, nous avons pu faire un diagnostic de l’état de nos faiblesses pour les corriger afin de pouvoir être beaucoup plus compétitif sur la scène continentale cette saison.

Sur le plan national, la saison vient juste de démarrer et nous sommes aujourd’hui au stade des réglages. Je pense que nous disposons cette saison d’une équipe beaucoup plus solide que celle de la saison écoulée.

Avez-vous pensé à renforcer l’effectif de votre club ?

Bien sûr. Nous avons enregistré la venue de nouveaux joueurs à la demande de notre entraîneur, Pascal Janin. Et nous lui avons donné la priorité par rapport aux secteurs dans lesquels nous avons des difficultés. Nous avons pratiquement conclu 95% des transferts qu’il avait souhaités. Il reste seulement le cas d’un joueur sur lequel nous n’avons pas trouvé un dénouement favorable pour le moment.

Peut-on savoir les noms de quelques joueurs recrutés cette saison ?

Nous avons fait venir Kenza Koné, qui était l’avant-centre du Séwé Sport d’Abidjan. Nous savons très bien que nous avons beaucoup péché la saison passée dans le secteur offensif. C’est un joueur expérimenté. Et nous comptons sur lui pour apporter un plus qui nous manquait. Nous avons enregistré la venue du jeune défenseur central des Onze Créateurs, le jeune Bah. Il y a également un autre joueur très talentueux Soungalo, qui vient d’un long exil au Burkina Faso et Djibril S. du Club Olympique de Bamako.

Y a-t-il eu des départs ?

Vous savez, c’est très difficile sur le plan national qu’un joueur quitte le Stade Malien de Bamako pour un autre club. Aujourd’hui, nous sommes en négociation pour les cas des joueurs comme notre gardien de but, Soumaïla Diakité, Issakia Samaké… qui sont sollicités un peu partout. Pour le moment, rien n’est encore confirmé. Mais, nous avons la possibilité de voir quatre à cinq joueurs dont les sollicitations ont abouti.

Pourquoi le maintien de votre entraîneur, Pascal Janin ?

Pascal Janin a hérité d’un groupe, qui était déjà constitué. Avec cela, il faut reconnaitre qu’il a fait un travail formidable. D’ailleurs, il vient de recevoir le trophée du meilleur entraîneur de la saison décerné par l’Association des Journalistes Sportifs du Mali (AJSM).

Aujourd’hui, je pense qu’il est tout à fait normal que Pascal Janin continue son aventure avec le Stade Malien de Bamako afin de couronner le travail qu’il a commencé. J’estime qu’on peut tirer un peu plus de lui encore cette saison. C’est au vu des résultats sportifs enregistrés que nous avons estimé logiquement qu’il fallait le maintenir.

Après une saison couronnée par deux titres, quelle est concrètement votre ambition pour la nouvelle saison ?

Effectivement, nous avons de grandes ambitions cette année pour le club. Sur le plan national, vous conviendrez avec moi que les supporteurs stadistes ne comprendront jamais que leur club ne soit pas champion ou vainqueur de la Coupe du Mali. Forcément, il y a une ambition nationale qui est là. Mais, quand on préside un club comme le Stade Malien de Bamako, il y a aussi un aspect financier qu’il faut intégrer. Il faut qu’on aille plus loin dans les compétitions africaines des clubs pour pouvoir profiter des ressources. Cela dans l’idée de continuer sur le chemin que nous avons emprunté

C’est pour vous dire que l’objectif cette année est la phase de poule de la ligue des champions que nous cherchons depuis longtemps.

Monsieur le Président, cela demande beaucoup de moyens. Est-ce que vous avez pensé à mettre en place un budget prévisionnel ?

C’est très difficile d’évoquer le budget d’un club. Vous savez des clubs comme le Stade Malien de Bamako, le Djoliba, l’AS Réal… c’est généralement le président qui prend certaines initiatives personnelles afin de pallier à l’urgence. Nous n’avons pas un budget préétabli. Nous avons un budget prévisionnel, qui est un peu compensé par les apports du Président. Cela afin que nous tenions la route. Sinon, c’est difficile de conserver un entraîneur comme Pascal Janin, en respectant les termes de son contrat quand on sait qu’il doit être payé à la bonne date.

Si on vous demande de tirer votre bilan à la tête du Stade Malien de Bamako, que diriez-vous ?

Honnêtement, j’ai hérité la présidence du Stade Malien de Bamako dans un moment très important de la vie du club, après avoir gagné une Coupe africaine en 2009 et une élimination prématurée en 2010 pour la même compétition. Mais, nous avons réalisé un résultat presque satisfaisant en 2010 à cette année. Nous avons été champion en 2010, 2011 et vice-champion en 2012. Cette année, nous avons réalisé un doublé en remportant le trophée de la Coupe du Mali et du championnat national Ligue 1 Orange. Nous avons participé deux fois à la phase de poule de la Coupe de la Confédération Africaine de Football. Nous avons joué la saison passée la demi-finale de cette compétition. Je pense que c’est un bilan qui est encourageant. C’est vrai qu’on peut mieux faire.

En tant que président, quelle est votre ambition pour le Stade Malien de Bamako ?

Notre ambition était très simple quand nous avons pris les destinées du Stade. Il s’agissait de poser des actes qui nous tendent à aller vers le professionnalisme, qui devient plus ou moins indispensable. A ce niveau, nous avons fait appel à des expertises étrangères. Sous ma présidence, nous avons amené beaucoup d’entraîneurs étrangers. Cela ne veut pas dire que ceux du Mali ne sont pas à la hauteur.

Nous avons beaucoup apporté sur le plan organisationnel surtout la structuration du club. Mais, il y a encore beaucoup à faire. Nous avons mis un accent particulier sur la formation. N’eussent été les événements de mars 2012, nous étions très avancés avec le Stade Rennais pour conclure un partenariat, en terme de formation. Malheureusement, ce projet est tombé à l’eau.

Quels sont vos rapports avec les supporters de votre club ?

Dieu merci, j’ai de très bons rapports avec les supporters du Stade Malien de Bamako. J’ai la chance d’avoir un président avec lequel nous communiquons beaucoup. Il me soutient beaucoup aussi dans mes actions. Le Stade Malien de Bamako étant une famille, je ne pense pas que nous ayons des velléités particulières. Vous savez, tant que nous gagnons, c’est bien pour les supporters. Ils sont très contents.

Quel est votre meilleur souvenir au Stade ?

Sincèrement, mon meilleur souvenir au Stade Malien de Bamako, c’est le jour où nous avons remporté la Coupe CAF, le 5 décembre 2009. C’était le couronnement des efforts d’un homme en la personne de Mahamadou Samaké dit SAM, après dix ans. Le 5 décembre 2009, le Bon Dieu a récompensé ses efforts par ce trophée. Et l’émotion était très grande ce jour-là.

Réalisé par Alou Badra HAÏDARA

Source: L’Indépendant

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