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Entretien avec le capitaine Oumar Dicko, chef d’antenne DDR-spécial centre: » Le programme en fonction des registres que nous avons donnés concerne 6400 combattants qui doivent être désarmés »

L’Indépendant : Que pouvez-vous nous dire sur ce programme DDR-spécial centre ? Capitaine Oumar Dicko : Ce programme DDR dans les régions du Centre couvre Mopti et une partie de Ségou. Le DDR a été conçu dans la région de Mopti suivant les termes de l’Accord issu du processus d’Alger dans sa partie rallongée. L’annonce avait été faite en 2017 par le ministre de la Défense de l’époque, qui a fini par être Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga. Un lancement symbolique a été fait par l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. Et le processus a été achevé par le lancement officiel fait, le 11 octobre 2019, par le Premier ministre, Dr. Boubou Cissé. Le DDR dans les régions du Centre a pour but essentiel de circonscrire les violences communautaires.

 

Depuis un certain temps, nous avons tous assisté à une recrudescence de la criminalité, du terrorisme au Centre. Le souci du gouvernement est d’éradiquer ce fléau autant que faire se peut. L’on pense que l’outil le plus adapté naturellement c’est le DDR qui consiste à désarmer tous les combattants évoluant dans ces deux régions. A ces combattants, il faut aussi ajouter les mouvements signataires qui sont aussi présents dans ces zones, je veux dire la Plateforme et la CMA. Actuellement, nous avons pu désarmer plus de 350 combattants que nous avons cantonnés dans le Centre des pionniers de Soufouroulaye.

L’Indép: Quel est le budget fixé pour ce programme DDR du Centre ? Capitaine Oumar Dicko :

C’est un processus qui a été conçu, donc il est évolutif. Même dans sa conception, les prévisions diffèrent. Les régions du Centre ont le même budget que ceux du Nord, à la différence qu’à Mopti, c’est un budget prévu pour 300 combattants et aujourd’hui nous sommes à 352. Le budget initial prévu pour la mise en œuvre du concept de DDR était de l’ordre de 350 millions de FCFA mais aujourd’hui nous avons accompli cette mission pour moins de 300 millions de FCFA.

L’Indép: Quel est le délai établi pour la fin du programme? Capitaine Oumar Dicko:

Cette première phase était prévue pour deux mois et nous sommes en train d’amorcer le quatrième mois. Normalement, nous devions clôturer cette première phase depuis le 1er février.

L’Indé: Qu’est-ce qui est prévu à l’issue de cette formation? Capitaine Oumar Dicko :

Pour les 352 inscrits, enregistrés et désarmés, il y a deux options, à savoir l’intégration et la réinsertion. L’intégration, c’est elle qui concerne le plus les combattants, mais nous c’est la réinsertion qui nous intéresse le plus. Par rapport à cela, les combattants sont en train d’être formés sur les différentes filières choisies, c’est un programme de deux mois. Pour l’intégration, nous avons passé le test militaire et nous avons le rapport de ceux qui sont aptes. Nous travaillons donc techniquement pour voir quelle orientation il faut leur donner. Le programme en fonction des registres que nous avons donné concerne 6400 combattants. Le désarmement de tous ces combattants se fera au fur et à mesure.

L’Indép : Quelles sont les difficultés rencontrées dans l’exécution de ce programme? Capitaine Oumar Dicko :

Au départ, les milices étaient réticentes au programme. Elles entretenaient une autre idéologie mais elles ont finalement compris que ce désarmement était nécessaire. Nul n’a le droit de violence sur sa circonscription. Les milices pour un temps se disaient dans l’auto-défense, mais avec le déploiement accentué des Forces Armées sur le terrain, cet argument devenait sans objet. Et nous avons vu les milices adhérer au désarmement.

L’Indép : Quel sort est réservé à ceux qui étaient dans les mouvements terroristes ? Capitaine Oumar Dicko :

La gestion de leur cas est réservée à l’Etat. Par contre, tous ceux qui sont détenteurs d’armes et volontaires pour le désarmement seront les bienvenus au DDR. Le désarmement est d’abord volontaire, lorsque ce sera terminé l’Etat assumera son devoir régalien de désarmer par la force.

Nous demandons à tous ceux qui sont détenteurs d’armes au Centre de venir. Pour la paix, il n’y a que les fils du terroir qui peuvent la ramener. Vouloir s’armer pour se défendre ou défendre autrui au-delà des prévisions et des capacités de l’Etat équivaudrait à virer vers une autre voie. La seule voie légale c’est celle du désarmement. Nous invitons tous les combattants à venir s’inscrire dans cette logique pour que la paix revienne. Les autorités font de la réussite de ce programme une priorité.

Propos recueillis par Massiré DIOP

Source : l’Indépendant

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