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Entretien avec Le candidat à la présidence de la FEMAFOOT, Salaha Baby ” Notre programme est l’incarnation d’une réelle volonté de renaissance du football malien “

Souhaitant briguer la présidence de la FEMAFOOT, Salaha Baby a présenté son programme, qui s’articule autour de huit axes. S’il est élu le 29 août prochain à la faveur de l’Assemblée élective, le président de la ligue de Tombouctou promet d’instaurer un climat convivial et une entente vertueuse entre les acteurs du football malien.

 

‘Indépendant : Pourquoi avez-vous décidé d’être candidat à la présidence de la Fédération malienne de football ?

Salaha BABY : Je l’ai fait, puisque j’ai la profonde conviction que je suis en mesure, si j’étais élu, de m’investir pour la cause de notre football national. Aussi, avec une sincère humilité et convaincu que pour réaliser les projets que j’entrevois, la mobilisation et le soutien de l’ensemble des bonnes volontés nationales me seront absolument indispensables pour donner à notre football sa place dans le concert des grandes nations. Je suis accompagné sur ma liste d’hommes et de femmes qui sont tous des acteurs majeurs de notre sport roi.

Qu’est-ce que vous proposez pour le football malien?*

S.B: Notre premier chantier sera l’organisation générale de notre football. Il n’est plus tolérable  de continuer à gérer le football, le nôtre en particulier, avec les mêmes méthodes traditionnelles qui frisent incohérence et archaïsme. A cet effet, notre programme est basé sur huit axes de développement qui sont :

  1. L’harmonisation des textes régissant le football
  2. La réorganisation des clubs, associations et centres de formation
  3. La mise en place de la ligue professionnelle de football
  4. La Mise en place d’une véritable Direction Technique Nationale en charge de la politique de formation
  5. Le financement du football
  6. Le développement des infrastructures
  7. L’optimisation de la gestion des sélections nationales
  8. L’instauration d’un climat convivial et d’une entente vertueuse entre les dirigeants et entre les autres acteurs du football.

 Si vous êtes élu, quelle sera la différence entre votre gestion et les gestions précédentes ?

S.B: Nous avons la ferme volonté de rompre avec certaines méthodes et pratiques de gestion désuètes incompatibles avec le progrès. Il est devenu urgent pour la gestion de notre football d’instaurer une culture de bonne gouvernance. Le football est devenu un véritable business et il doit être géré en conséquence. Nous organiserons la FEMAFOOT comme une entreprise avec une administration forte et compétente.

Nous avons constaté, par le passé, que souvent d’énormes difficultés existent dans la collaboration entre le Département de tutelle et le Comité exécutif. Comment comptez-vous instaurer un cadre de bonne collaboration ?

S.B :Nous mettrons un accent tout particulier sur la coopération naturelle avec le département de tutelle. Nous n’épargnerons aucun effort pour que cette coopération se fasse dans les meilleures conditions possibles, dans l’intérêt exclusif du football. La Fédération Malienne de Football, comme toutes ses homologues, à travers le monde, bénéficie de la délégation de pouvoir de la part de l’Etat pour organiser, administrer et gérer le football sur toute l’étendue du territoire national. Quelle que soit la légitimité que lui confèrent les modalités de son élection, suivant des principes démocratiques, la Fédération ne peut pas constituer une entité à part, une sorte d’Etat dans l’Etat. Malgré cette évidence, le rôle de l’Etat ne peut pas non plus constituer à se substituer de manière inopportune à la Fédération. La délégation de pouvoir repose nécessairement  sur un contrat de confiance qui implique des règles de respect et de loyauté entre les partenaires. Ce contrat doit mettre la Fédération à l’abri de tout interventionnisme de nature à nuire à ses prérogatives statutaires.

Depuis un certain temps, les relations entre les dirigeants de certaines ligues, de clubs et autres membres et le Comité exécutif ne sont pas de nature à créer un environnement sain autour de notre football. Que préconisez-vous pour résoudre ce problème ?

S.B: Cette situation est nouvelle dans notre football. Elle a été instaurée par l’ancien Président de la FEMAFOOT, soutenu par plusieurs de nos adversaires d’aujourd’hui. Et l’objectif  visait à créer une majorité mécanique au mépris des textes régissant notre football. Une manœuvre qui a donc semé les germes de la division et des conflits à tous les niveaux. Ce n’est pas un hasard si notre programme intègre l’instauration d’un climat convivial et d’une entente vertueuse entre les dirigeants et entre les autres acteurs du football. Je lance un cri du cœur à tous les responsables du football pour que nous œuvrions sans arrière-pensée à l’union en notre sein. A la sortie de l’assemblée du 29 août, Unis, avec nos ressources et nos potentialités, même limitées, nous accomplirons de grandes choses pour notre pays. Et si je perds l’élection, je serai disponible à aider le futur Comité exécutif.

Dans votre programme, deux axes ont essentiellement retenu notre attention : la mise en place de la ligue professionnelle et le financement  du football. Pouvez-vous développer ces points pour nos lecteurs ?

S.B: Sur le plan financier, nous allons tout d’abord instaurer une gestion transparente des ressources de la Fédération. Cela, pour mieux servir les membres de la Fédération Malienne de Football. Ainsi, nous allons, en partenariat avec l’Etat, nous investir pour la prise en compte du football dans les plans de développement économique et social du pays. Le football doit être considéré comme un centre de profit pas uniquement comme un centre de coût ; faciliter le sponsoring du secteur privé en mettant en place un partenariat avec l’Etat et un mécanisme d’intéressement (niches fiscales, exonérations); augmenter les efforts de modernisation des stades en favorisant le recours aux investissements privés, notamment dans le cadre de la procédure du partenariat public-privé ; accroître les recettes des matches de football en aménageant les enceintes sportives par la création, par exemple, de restaurants, de boutiques et de stands. Les stades doivent être des lieux où l’on vient en famille, augmentant ainsi les recettes ; aménager les loges VIP dans les stades ; accroître les capacités financières des clubs de première division et de la fédération en redéfinissant la clé de répartition des recettes liées aux compétitions ; mettre en place un système d’abonnement dans les stades pour assurer et augmenter les revenus liés à la billetterie ; nouer des partenariats avec d’autres sponsors du même niveau qu’ORANGE ; créer les conditions de la vente des droits d’image et de diffusion à l’international de notre championnat ligue 1 ; créer des concepts nouveaux avec la digitalisation (applications mobile, site web, réseaux sociaux ) pouvant générer des ressources pour la fédération…

Avec ces ressources, le Comité Exécutif accordera une subvention de 10 millions de FCFA aux ligues pour leur fonctionnement. Chaque ligue, pour y être éligible, devra présenter des états financiers soutenant  l’utilisation. En partenariat avec le sponsor, nous établirons une connexion internet haut débit pour les ligues et les clubs tout en les aidant à se loger dans des sièges dignes de ce nom.

Aussi, nous comptons augmenter les subventions accordées aux clubs : Au moins 60% du total de la subvention de sponsoring sera redistribué aux  clubs, qui ont aussi l’obligation de rendre compte de la gestion de ces fonds ;  une subvention sera allouée pour l’organisation des championnats régionaux et des compétitions des jeunes des ligues. Ladite subvention sera accordée sur présentation d’un budget détaillé; des appuis financiers seront accordés aux associations membres pour la formation et la promotion de leur structure.

S’agissant de la ligue professionnelle, nous avons un chronogramme qui permettra l’effectivité de la ligue professionnelle d’ici la saison 2021-2022, d’une ligue semi professionnelle pour la deuxième division d’ici 2022  et d’une ligue semi professionnelle pour le football féminin d’ici 2022.

Avez-vous un dernier mot?

S.B: Je dirai simplement à tous ceux qui sont soucieux du développement de notre football que notre programme est l’incarnation d’une réelle volonté de renaissance de notre football, qui doit rapidement se remettre de toutes les déconvenues qui, ces derniers temps, ont contrarié gravement son évolution normale. Cette renaissance se fera à travers des plans d’actions concrets et réalisables devant nous servir de feuille de route, notre véritable boussole. Pour nous, à nouveau départ, nouvelle gouvernance, faite de rigueur assortie de réalisme et de souplesse dans l’approche de la gestion au quotidien, tel sera notre crédo. Je lance donc un appel solennel à la mobilisation constante de toutes les bonnes volontés dont les énergies, surmontant les vieilles querelles, doivent être tendues vers un seul dessein, celui du plein épanouissement de notre football national.

Réalisé par Sory I. COULIBALY

Source: l’Indépendant

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