La plupart des dirigeants d’entreprise s’attèlent à dire oui aux engagements citoyens dans le cadre de leur responsabilité sociétale. Dans leurs rapports annuels ou leurs chartes de valeurs, bon nombre de ces entreprises soulignent leurs engagements en matière de responsabilité sociétale, de protection de l’environnement ou encore d’éthique.
Pourtant, la mise en œuvre est une autre histoire. Par quoi commencer ? Quels objectifs s’assigner ? Comment concilier engagement citoyen et respect des impératifs de rentabilité ? Rares sont les entreprises qui ont trouvé une réponse satisfaisante à ces questions, pour trois principales raisons :
La première est que le sujet est tentaculaire. La citoyenneté d’entreprise recouvre en effet un très grand nombre d’aspects : impact sur l’environnement, conditions de travail, actions philanthropiques, intégration des minorités, etc. Cela complique la définition des priorités d’action et la cohérence de la mise en œuvre.
La seconde raison est que beaucoup d’employés sont sceptiques. Ils n’y voient qu’une lubie de la direction ou un simple engagement de façade destiné à se donner bonne conscience ou à faire taire les critiques. Comment alors mobiliser l’entreprise autour de la démarche ?
Enfin la troisième raison est relative à la forte pression pour l’immobilisme. Agir en entreprise citoyenne implique souvent de changer les façons de faire. Mais comment opérer cette transformation alors que les équipes sont avant tout préoccupées de répondre aux exigences de résultat économique ?
Qu’est-ce-que donc une entreprise citoyenne ? On peut retenir 7 principes :
L’équilibre entre l’entreprise et l’homme.
L’alliance entre l’entreprise et l’écologie. Le respect de l’environnement doit, en effet devenir une composante de la culture et de la stratégie d’entreprise.
Un réel partenariat entre l’entreprise et les sous-traitants.
L’effort pour l’emploi des exclus.
Le partenariat avec les municipalités pour le développement de la cité.
La créativité en matière d’éducation et de formation.
L’intégration européenne.
Ainsi l’entreprise citoyenne se sent concernée par les grands problèmes économiques et sociaux de notre temps et contribue à leur solution. Elle doit en particulier agir contre le chômage, l’exclusion sociale et même le retard de développement du tiers monde. En définitive, l’entreprise citoyenne est celle qui place l’intérêt de l’être humain devant toute autre préoccupation. L’entreprise doit être au service de l’homme et non le contraire.
La performance d’une entreprise ne se mesure plus à travers les états financiers, mais plutôt à l’aune de son engagement citoyen et la production d’un rapport RSE.
Moussa Ben Deka DIABATE
Directeur de l’Institut RSE Mali
Source : Essor