A l’initiative de l’Union des ambassadeurs, le projet Zone Agricole Protégée (ZAP) vient de procéder à l’insertion de 200 jeunes dans l’entreprenariat agricole au Mali. Les tranches d’âge de ces bénéficiaires concernées sont de 15 à 35 ans dont 50% de femmes, 10% de jeunes en situation de handicap et 10% de migrant de retour. C’est le ministre chargé de l’Agriculture, Daniel Siméon KELEMA qui a lancé les activités du projet, le lundi 14 avril 2025, au Centre international des conférences de Bamako (CICB).
C’était en présence du partenaire technique et financier dudit projet, Thomas ECKERT, Ambassadeur de l’Union européenne. On y notait la présence des responsables de projet ZAP à savoir : Mme Yasmine CISSE, directrice du projet ; Diadiè SOUMARE, président de l’Union des ambassadeurs. L’évènement était placé sous le haut parrainage de Mme Oumou SANGARE, artiste internationale et ambassadrice de l’Union européenne.
Dans son discours, Mme Yasmine CISSE du projet ZAP a expliqué que la sécurité alimentaire est un droit fondamental. Elle a également soutenu qu’il est de notre responsabilité de travailler ensemble pour garantir que chaque Malien puisse accéder à une nourriture décente, saine et nutritive. Selon la directrice du projet ZAP, pour pouvoir faire face aux défis qui sont les nôtres, les gens doivent développer des solutions et des mécanismes endogènes à fort impact.
Par ailleurs, elle a souligné que le Mali, avec une population d’environ 20 millions d’habitants, dépendrait largement de l’agriculture, qui représente environ 30% de notre produit intérieur brut (PIB) et emploie plus de 70%de la population active.
De même, Mme Yasmine CISSE, a fait savoir que la ZAP vise à former les jeunes, à renforcer la capacité de nos agriculteurs, et à faire face aux aléas climatiques et économiques.
Aux dires de la patronne de ZAP, une étude de la Banque mondiale prouvé qu’investir dans des patriciens agricoles pourrait augmenter la productivité de 30 à 40% au cours de la prochaine décennie. Ainsi, elle a évoqué que des initiatives telles que l’amélioration des techniques de culture, l’accès à des semences améliorées et l’irrigation seraient essentielles pour atteindre cet objectif.
Ensuite, Mme Yasmine CISSE a ajouté qu’il est important de penser la chaîne agricole de façon transversale et holistique : à partir de la formation des ressources humaines, de notre jeunesse qui chaque année représente 400 000 maliens de plus au chômage; et jusqu’à l’accès au marché qui permettrait l’accès au financement.
Elle a alerté que sur la route, se trouveraient de nombreux autres défis tels que, l’accès au foncier sécurisé, l’énergie, l’accompagnement, et tant d’autres…
Quant à Diadiè SOUMARE, il a informé que 400 000 jeunes arrivent chaque année sur le marché de l’emploi, parmi lesquels nombreux sont ceux qui empruntent la voie périlleuse de l’immigration clandestine.
Il a révélé que l’Association Fabbakan jikké avait réalisé un triste décompte dans lequel, elle a recensé 1200 jeunes portées disparues sur les routes de l’immigration au cours des dernières années dans la zone de Kayes.
Le président de l’Union des ambassadeurs a déploré que les 15 à 35 ans soient également particulièrement touchés par l’enrôlement dans les groupes armés.
« L’Union des ambassadeurs dispose d’un plan d’action quinquennal, le ‘’SèginSo 2008’’, qui signifie retour à la maison, dont l’un des 4 projets phares est la Zone Agricole Partagée », a-t-il annoncé.
Pour illustrer son propos, Diadiè SOUMARE a soutenu qu’avec une approche holistique et orientée vers le marché, l’un des objectifs majeurs de la ZAP est de créer 1 milliers d’emplois décents directs et indirects dans la chaîne de valeur agricole à l’horizon 2028.
Il a, ensuite, avancé que la ZAP est construite sur des bases de diversité, d’inclusive, d’innovation, de dignité et d’interactions.
« Créer des emplois décents nécessite de former des cadres agricoles, c’est pourquoi nous avons pour ambition, avec le précieux soutien technique et financier de la délégation de l’Union européenne au Mali, d’insérer 200 jeunes par la voix de l’entreprenariat agricole », a déclaré le Président SOUMARE.
En somme, l’ambassadeur Diadiè SOUMARE a fait savoir que ces jeunes bénéficiaires seront formés en internat durant près de deux ans au sein de ses infrastructures agricoles.
Enfin, il a rassuré que ces jeunes disposent d’une bourse, d’une formation pratique, de coaching, d’outil individuel et collective, d’une prise en charge intégrale, d’un fonds d’amorçage pour leur entreprise, d’un accès privilégié aux alliances productive de la zone agricole partagée…
Pour sa part, l’Ambassadeur de l’Union européenne estime que ce projet est une réponse à des défis systématiques. Avec ce projet, la terre devient une vraie opportunité, a-t-il affirmé.
PAR SABA BALLO