Le Bloc d’intervention Populaire et Pacifique pour la Réunification Entière du Mali (Biprem) et ses partenaires expriment leur désapprobation des dissolutions d’associations. «Biprem et partenaires, prônant la justice sociale, désapprouvent totalement ces dissolutions d’Associations lancées par le gouvernement. En ces périodes d’austérités persistantes, d’adversités interne et externe grandissantes et surtout de lancement du «Dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation», Biprem et partenaires proposent aux Autorités de la Transition l’annulation totale de ces dissolutions afin de réaliser un dialogue entièrement inclusif , réunissant au Mali des Maliens de l’intérieur et de l’extérieur pour la consolidation de la cohésion sociale, seul gage d’un développement global et durable», souligne le communiqué du Biprem Fasoko sous la plume de son Président, Lacina Diawara.
Dans sa Déclaration mensuelle n° 0010 du 5 mars 2024, le Mouvement Tabalé a demandé au Gouvernement de «créer les conditions de retour des exilés politiques et la libération des Maliens sous verrou, pour des questions liées aux libertés d’expressions ou à d’autres délits primaires». Pour la première fois, une organisation fait mention des « exilés politiques ». Une prise de position assez courageuse dans un contexte marqué par des dérives autoritaires d’une autre époque.
Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme s’est dit profondément préoccupé par la dissolution d’organisations de la société civile au Mali «au cours des derniers mois, dans ce qui semble faire partie des restrictions croissantes des droits humains et des libertés fondamentales …. Nous appelons les autorités de transition à permettre aux organisations dissoutes de reprendre leurs activités. Il est essentiel que les autorités protègent l’espace civique et garantissent le plein respect et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, ainsi que les droits à la liberté d’association et de réunion – conformément aux lois du Mali et à ses obligations en vertu du droit international et régional, en matière de droits humains».
Ces prises de positions de la Cndh, du Mouvement Tabalé, du Biprem et du Haut-Commissariat aux droits de l’homme alertent dans un contexte marqué par la dissolution des associations et partis politiques, dont les responsables usent de leurs droits de critique sur la gestion des affaires publiques. Ainsi, deux partis politiques ont fait l’objet de dissolution suite à des procédures judiciaires à l’initiative du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Il s’agit du Parti Les Républicains d’Ibrahim Aiéna Camara et du Psda d’Ismaël Sacko. Une troisième procédure est en cours, au niveau du Tribunal de grande instance de la Commune I de Bamako contre le Parti Sadi. Ledit ministère a annoncé la dissolution de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance, de l’association Karoual International et de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko.
Chiaka Doumbia