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Entre nous : Quelle armée pour le Mali post-crise ?

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20 janvier 1961-20 janvier 2016 ! L’armée malienne a eu officiellement 55 ans, hier, mercredi. Comme en 2012, l’anniversaire de l’armée est toujours fêté dans un contexte de crise avec son corollaire de deuil. De nombreux hommes sont tombés sur le champ de l’honneur au cours de leur mission de défense de la patrie. Que leurs âmes reposent en paix !

Pendant plusieurs décennies, la jeune armée, mise sur pied par les pères de l’indépendance avec le concours des officiers valeureux comme le Colonel Sékou Traoré, a été piétinée avant d’être mise en lambeaux par les responsables successifs du pays. Même s’il n’a pas commencé sous l’ère démocratique, l’état de putréfaction de l’armée a connu un stade avancé au cours des vingt dernières années. Par peur de coup d’Etat, les régimes militaire de Moussa Traoré puis démocratique d’Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré ont créé les conditions de la déchéance d’une armée jadis respectée à l’échelle continentale. Et cela avec le concours, voire la complicité des officiers supérieurs et généraux qui ont opté pour la défense de leurs intérêts égoïstes au détriment des intérêts supérieurs de la patrie. La corruption, le népotisme, le favoritisme et autres pratiques malsaines ont atteint le cœur de l’outil de défense et de sécurité au point de le gangrener. L’une des conséquences fâcheuses de cet état de fait a été l’annexion des 2/3 du territoire national par les groupes narcoterroristes et l’arrivée des forces internationales dans le cadre d’une mission de maintien de la paix sous la bannière de l’Organisation des Nations-Unies (ONU).

Les discours actuels des leaders politiques ainsi que des responsables militaires convergent sur la montée en puissance des Fama avec le concours des partenaires tels que l’Union Européenne qui a mis en place la mission de formation de l’UE au Mali (EUTM-Mali), lancée en avril 2015. A l’actif de l’EUTM-Mali, la formation de plusieurs bataillons de type GTIA (Groupement tactique interarmes). Une loi de programmation militaire est en vigueur depuis 2014. L’effectif des forces armées et de sécurité est passé de 7800 en 2012 à 15 150. Au même moment, les dépenses militaires sont passées de 108 à 211 milliards de FCFA. En dépit de la volonté politique maintes fois réaffirmée, de gros efforts doivent être faits en faveur des forces armées et de sécurité dans le cadre des alliances stratégiques. De telles alliances sont rendues aujourd’hui indispensables compte tenu des défis de l’heure qui sont venus s’ajouter à l’immensité du territoire national dont le contrôle nécessite la mobilisation de moyens importants. Quelle armée pour le Mali post-crise ? Quel rôle pour une armée reconstituée dans le cadre de la réconciliation nationale ? Quid de la réintégration des militaires qui ont déserté les rangs en 2012 pour rejoindre la rébellion ? L’intégration des combattants des groupes signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation ?

Le peuple s’interroge encore sur la capacité de ses dirigeants à doter les Forces armées et de Sécurité de moyens nécessaires à l’accomplissement de leur mission régalienne de défense de l’intégrité du territoire et de la protection des personnes et leurs biens dans un Mali uni, prospère et surtout riche de sa diversité culturelle.

  Chiaka Doumbia

source : Le Challenger

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