Voilà brièvement dépeinte la réalité nationale du Mali, résultat d’une détérioration du climat social qui fluctue entre dissensions, méfiance, règlements de comptes, le tout couronné par une terrifiante gestion clanique des affaires publiques sur fond de sinistrose de l’économie nationale. Pourtant, avec du recul on se rappelle que les planètes paraissaient favorables à la transition en cours, tant elle jouissait au départ de ferveurs populaires manifestées à chacune de ses prises de décisions. Force est de constater, fort malheureusement, que notre grand navire commun est en passe d’accoster sur la rive de la catastrophe, au regard des querelles de clochers qu’entretiennent les cinq colonels et le landerneau politique, de la situation sécuritaire tombée dans le carcan d’attaques terroristes dévastatrices, de la léthargie caractéristique de l’administration par la faute de fâcheux délestages d’électricité. Le chapelet des déboires n’est pas exhaustif et pourrait s’étendre à la honteuse crise du monde footballistique, l’exacerbation des démêlées inter-religieuses, le tout aboutissant à une grande crise de confiance généralisée.
On en a comme l’impression, en définitive, que le miracle de la providence snobe mordicus le Mali et que le désespoir naissant vient de la fixation sur les régimes renversés souvent dépeints comme les gibiers de potence.
Seydou Diakité
Source: Le Témoin