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Entre Nous : Et si l’on avait… !!!

Dans sa Déclaration en date du 23 avril 2023, le Parti pour la reconnaissance nationale (Parena) a exhorté «les autorités à mettre en cohérence toutes les options pour une solution moins coûteuse et plus durable à la crise sécuritaire. Notamment : associer à l’option militaire, une initiative politique, celle du dialogue avec les djihadistes maliens». Ici, le plus important à retenir est le dialogue avec les djihadistes maliens.

Le Parti du bélier blanc, faut-il le rappeler, est l’une des rares formations politiques, pour ne pas écrire la seule, à avoir réclamé publiquement ce dialogue avec Iyad Ag Ghaly et Amadou Kouffa. A l’époque, la crise n’avait pas atteint une telle ampleur et se limitait à quelques zones au-delà des régions du nord.

Le Président Dramé et ses camarades ne modifient nullement leur grille de lecture. Ils affichent une véritable constance sur ce sujet de dialogue avec les groupes qualifiés de «terroristes» par les pays occidentaux. A l’époque, il fallait du courage pour assumer de telles positions.

Quelques années après le Parena, Abdoulaye Idrissa Maïga, nommé Premier ministre en remplacement de Modibo Kéita, a mis en place une mission de bons offices. Conduite par l’Imam Mahmoud Dicko, cette initiative comprenait plusieurs notabilités de Kayes, Koulikoro, Ségou, Sikasso et Mopti. La mission a fait long feu. Car, elle fut brusquement arrêtée après le départ d’Abdoulaye Idrissa Maïga de la Primature par Soumeylou Boubèye Maïga sur instruction du Président Ibrahim Boubacar Kéïta.

Malgré la forte opposition de certains partenaires stratégiques du Mali, les responsables du Parena et le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga sont demeurés sur leur conviction. Ils ont été rejoints vers début 2020 par le Président IBK, qui a mis en avant les résolutions de la Conférence d’entente nationale et celles du Dialogue national inclusif, qui ont fortement recommandé le dialogue avec des groupes armés maliens. Malheureusement, ce régime est renversé quelques mois par des militaires qui ont mis fin à de longues semaines de mouvements insurrectionnels organisés par le M5-RFP. Si le premier président de la Transition et son gouvernement avaient clairement assumé le dialogue avec les groupes armés, tel n’est pas le cas de leurs successeurs.  L’évidence que le péril sécuritaire du pays est loin d’être écarté et les échos que se poursuivent les accords entre certains villages et des «groupes djihadistes» donnent raison au Parena et au Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga. Et si l’on avait suivi le parti du bélier blanc dans sa logique et laissé se poursuivre la mission de bons offices conduits par l’Imam Mahmoud Dicko, où en serait-on à ce jour avec ces mouvements dits djihadistes? La fin de conflits de d’envergure mondiale est passée aussi par la table de négociations, a fortiori une guerre dans un même pays, même si elle est asymétrique. C’est pourquoi si complexe soit la situation, il faut donner une chance au dialogue avec les chefs djihadistes maliens, à commencer Amadou Kouffa. Le Mali dispose de ressources humaines à même de baliser le terrain.

Par Chiaka Doumbia

Le Challenger

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