A l’issue de la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations «Côte d’Ivoire 2023», le monde footballistique malien a encore avalé la pilule de la défaite, en quarts de finale contre son plus grand rival, avec la même amertume que les fois précédentes. En effet, l’arrière-goût de l’élimination cuisante des Aigles du Mali face aux éléphants de Côte d’Ivoire demeure, malgré le temps écoulé, sur les lèvres sans pourtant paraître la goutte d’eau de trop.
Or cette énième déconvenue devrait en toute logique imposer au département des Sports un réel exercice d’introspection puisqu’elle en rajoute au bilan famélique du football malien : une seule finale jouée et perdue en Coupe d’Afrique, aucune participation à une phase de poules de la Coupe du monde, seulement deux ballons d’ors africains remportés, le tout mis dans l’armoire quasi vide de la FEMAFOOT. Pouvons-nous encore demeurer dans le déni de réalité de se compter parmi les grandes nations de football du continent ? A ce niveau, les éternels optimistes infatués se prévalent de l’argument de deux CAN cadettes et une junior remportées. Ils se gargarisent ainsi du folklore de quelques victoires anodines oubliant peut-être qu’on n’a jamais tiré les dividendes escomptés de ces brillantes générations du football champagne. L’illustration la plus parfaite en est que le plus admiratif de notre équipe finaliste de la Coupe du monde 2015 des U17, Ali Mallé, qui fait une lamentable carrière, était avec Victor Ohsimen actuel Ballon d’Or africain et convoitise des meilleurs clubs du monde.
En tout cas, des saignements de cœur risquent encore de perdurer et de s’accentuer si un vent de révolte ne souffle pas dans le monde footballistique malien. La vague devra commencer par balayer la gestion chaotique du ministère des Sports et de la FEMAFOOT, caractérisée par la corruption, son manque de vision et sa chétive ambition de se contenter de quelques trophées remportés en catégories jeunes.
Seydou Diakité