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Enseignement sEcondaire et développement local: une lycée professionnel à Sangha

Plus de 100 ans après l’ouverture d’une école fondamentale, en 1909, Sangha sera dotée dès l’ouverture prochaine des classes d’un établissement d’enseignement secondaire, un lycée professionnel. Cette école secondaire vient enrichir le dispositif du Centre d’animation pédagogique (CAP) de Sangha, dans le cercle de Bandiagara, Académie d’enseignement de Douentza, dès l’ouverture prochaine en octobre. L’infrastructure dont le chantier est en cours, sur financement d’un partenaire étranger, un ami de Sangha, en collaboration avec la communauté, a été visitée, lundi dernier, par une délégation du ministère de l’Éducation nationale.

Cette initiative rentre dans le cadre des multiples efforts des plus hautes autorités de notre pays de doter notre système éducatif, surtout au niveau secondaire, d’infrastructures et d’équipements afin de faire face aux défis.
La délégation était composée du directeur de la CADDE (Cellule d’appui à la décentralisation, déconcentration de l’école) ; du directeur national de l’enseignement secondaire général ; des membres du cabinet du ministre de l’Éducation nationale.
La mission arrivée à Sangha, lundi 18 juillet dernier, a été accueillie par les responsables des collectivités locales, les autorités administratives, politiques.
Le lycée professionnel de Sangha, qui est une réalité grâce à la combativité des autorités locales (la mairie en tête), est en train de prendre forme sur une superficie de 7 ha. Les premières infrastructures devant permettre d’accueillir les élèves dès l’ouverture prochaine sont disponibles. D’un coût financier de plus de 2 milliards de francs CFA, l’infrastructure sera réalisée en trois phases.
Dans un premier temps, il s’agit de la réalisation d’un bloc administratif, d’une salle des profs, d’une infirmerie, de deux ateliers, des logements et 6 salles de classe, dont les travaux étaient presque terminés à notre passage.
Le maire de Sangha, Aly Inogo DOLO, qui est au début et à la fin de l’initiative, est convaincu que le développement d’une localité passe inéluctablement par celui de l’école. C’est pourquoi son équipe, depuis qu’elle est aux affaires, n’a cessé d’œuvrer pour faire face à la question brûlante de lycée dont souffre sa localité. En effet, les élèves orientés au DEF à Sangha sont obligés de poursuivre leurs études, soit à Bandiagara, à Bamako ou dans d’autres localités du pays. Beaucoup d’entre eux abandonnent leurs études en cours de chemin, faute de logement, a regretté le maire.

Pourquoi un lycée professionnel ?
Pour épargner les enfants le chômage, les autorités locales de Sangha ont pensé qu’il convenait de sortir du schéma classique d’enseignement secondaire afin d’adapter la nouvelle création aux réalités du milieu. Ainsi, selon le maire DOLO, la nature offre à Sangha, en particulier, et au pays Dogon, en général, une ressource qui, valorisée, peut booster le développement local. Il s’agit de la pierre des collines et montagnes qui y dorment, autrement appelée ‘’or Kaki’’. C’est-à-dire qu’après l’or Blanc, l’or Jaune, l’or kaki aussi brille pour les Maliens, mais demeure mal exploité. Donc, le nouvel établissement d’enseignement secondaire devra permettre de valoriser cette richesse pour notre pays, a expliqué le maire. Pour cela, les autorités locales avaient d’ores et déjà imaginé deux filières qui pourraient y être opérationnelles dès la prochaine rentrée. Il s’agit de la maçonnerie et l’énergie renouvelable, aujourd’hui indispensable pour tout le pays.
« L’initiative d’un lycée professionnel à Sangha m’est venue à la suite de mes nombreux voyages à l’étranger. Ce lycée professionnel a l’avantage de faire face au problème d’hébergement des élèves des seconds cycles de la commune admis au DEF qui étaient obligés d’aller poursuivre leurs études à Bandiagara, chef-lieu de cercle ou dans d’autres localités du pays. Aussi, il permettra non seulement de valoriser les ressources locales (l’or Kaki), mais aussi d’absorber le chômage des jeunes », a indiqué le maire Dolo.

Un partenariat dynamique entre Sangha et la Hollande
Selon le maire, l’infrastructure est financée entièrement grâce à un partenariat entre sa collectivité et un ami Hollandais, à travers la Fondation ADI (Association Dogon pour l’initiative) qui a accepté de prendre en charge les ¾ de l’investissement et le reste des ¼ sont à la charge de la communauté, à travers un fils du terroir, le patron de Tougouna agro-industrie. Cette initiative pilote, qui va s’atteler à la valorisation des produits locaux, à travers les filières maçonnerie et énergie renouvelable, ambitionne non seulement d’accueillir des enfants du terroir, mais aussi d’autres localités du pays et même de l’étranger. C’est pourquoi l’on y projette déjà la construction d’un internat adapté aux réalités locales où les parents d’élèves contribueront à la prise en charge des enfants. Dans ce sens, les démarches sont en cours auprès des partenaires et même et la contribution de l’État est aussi attendue, a indiqué le maire.
Le président du conseil de cercle lui aussi s’est réjoui de l’initiative qui est une fierté pour les habitants. Il ne doute pas dans ce sens que cette communauté relèvera tous les défis devant permettre de faire de cet établissement un modèle. Il a salué l’accompagnement et la volonté des autorités nationales sans lesquelles le projet allait rester une lettre morte. Les établissements secondaires, dans le cadre de la décentralisation, relèvent du conseil de cercle. Cette collectivité s’est engagée à inscrire l’établissement dans son PDSEC.

Une infrastructure qui s’intègre à son milieu naturel
Pour l’entrepreneur en charge du chantier est M. Amatigué Drissa DARA, non moins président du Conseil d’administration de l’ONG ADI, le plan adopté pour la construction de cette école a été de rapprocher l’architecture du paysage du pays, le plus possible.
Pour la disponibilité des infrastructures d’ici à l’ouverture prochaine, il n’en a aucun doute. « Tout est mis en œuvre pour que les premiers bâtiments soient disponibles d’ici à la rentrée scolaire. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le projet a été programmé en trois phases et la première sera prête », a-t-il rassuré. Selon lui, six des 18 salles de classe ont déjà vu le jour et deux des six ateliers de TP prévus sont déjà terminés ainsi qu’un bloc administratif et des logements. Ce qui présage, selon lui, que l’infrastructure sera disponible dès l’ouverture prochaine.
Quant au directeur de l’académie d’enseignement DAE de Douentza, Abdourahamane ONGOIBA, il a rassuré que le lycée sera ouvert à la rentrée prochaine avec deux filières : la maçonnerie et l’énergie renouvelable. Ces deux filières participeront certainement, selon lui, à la valorisation et à magnifier des ressources locales, la pierre, une richesse silencieuse qui dort au pays dogon. L’école va d’abord ouvrir avec un cycle CAP (Certificat d’aptitude professionnelle) ensuite le reste pourra venir, nous a indiqué le DAE.
Karifa KONE, l’adjoint au préfet de Bandiagara, a souligné que le joyau architectural est une fierté pour tout le cercle. L’accompagnement des autorités administratives ne fera pas défaut pour sa bonne marche.
Le CAP de Sangha, compte 105 écoles, 26 seconds cycles, dont 3 medersas. 834 candidats ont été présentés cette année pour le DEF avec un taux d’admission de 61,10 %. Le premier cycle de l’enseignement fondamental enregistre 13 976 élèves contre 2 997 au second cycle. Il est dirigé par Mme DOLO Kadidia KODJO.

Par Sidi DAO

 

Source: info-matin

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