L’Afrobaromètre, à travers son partenaire le Groupe de Recherche en Economie Appliquée et Théorique (Great-Bamako) a rendu public son enquête réalisée sur le retrait du Mali de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) le vendredi 31 janvier dernier. Selon cette étude, 91% des Maliens approuvent le retrait de leur pays de la CEDEAO et 87% estiment que les besoins et les intérêts du Mali sont reconnus de manière adéquate dans les décisions de l’AES.
L’Afrobaromètre est une étude régulière réalisée par un réseau de recherche panafricain, indépendant et non-partisan. Il réalise des sondages de l’opinion publique sur des sujets économiques, politiques et sociaux à travers le continent africain. Après l’effectivité du retrait des pays de l’AES de la CEDEAO le 29 janvier dernier, l’Afrobaromètre du Mali a publié un sondage réalisé à cet effet. Qui fait ressortir que la grande majorité des Maliens soutiennent le retrait de leur pays de la CEDEAO et considèrent que l’Alliance des Etats du Sahel (AES) pourrait renforcer la sécurité dans la région.
Également, que les Maliens estiment que l’AES prend en compte les besoins de leur pays, contrairement à la CEDEAO, perçue de manière bien moins favorable. « Plus de huit Maliens sur 10 voient l’AES comme ayant une influence économique et politique positive, contre seulement deux sur 10 pour la CEDEAO. Enfin, une écrasante majorité de citoyens maliens approuvent l’abandon du franc CFA » dévoile ce sondage.
Toujours selon la même source, plus de huit Maliens sur 10 déclarent être au courant de la sortie de leur pays de la CEDEAO soit 83% et 84% pour la création de l’AES. En effet, parmi ceux qui sont informés de la sortie du Mali de la CEDEAO, révèle l’enquête, neuf sur dix, précisément 91% disent approuver cette sortie et parmi les répondants qui sont au courant de la création de l’AES, près de neuf sur 10 notamment 87% pensent qu’il est probable que l’alliance garantisse plus de sécurité dans la région.
Une large majorité à savoir 87% des citoyens maliens apprécient que les besoins et les intérêts du pays sont reconnus de manière adéquate dans les décisions de l’AES, tandis qu’ils sont seulement 41% à dire autant de la CEDEAO. Plus de huit Maliens sur 10 spécifiquement 83% perçoivent une influence économique et politique positive de l’AES sur le pays, contre seulement 19% pour la CEDEAO. « Environ neuf Maliens sur 10 disent approuver la sortie de leur pays de la zone ‘’franc’’ et la création de sa propre monnaie (92%), de même que la sortie du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la zone ‘’franc’’ et de la création d’une monnaie commune aux trois pays (89%) » a fait savoir l’enquête de l’Afrobaromètre.
Ce qui est sûr, le divorce entre la CEDEAO et les 3 pays de l’AES est consommé. D’ailleurs, une réunion technique sur les modalités de ce retrait a été sollicitée par l’organisation sous régionale le 13 janvier dernier dont la date prévue pour cela n’est pas encore communiquée.
Mariam Sissoko
Source: Le Sursaut