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Enlèvement, disparition et séquestration d’enfant : La Brigade des Mœurs assignée en justice

La Patronne de la Brigade des Mœurs de Bamako, le Contrôleur Général de Police, Ami Kane et ses hommes ont désormais du pain sur la planche. Les Parents de Yaya DIALLO, enfant de 06 ans ont porté plainte le 17 juin dernier contre la Brigade devant le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de la Commune III du District pour enlèvement, disparition et séquestration d’enfant.

 

 

 

 

Les faits :

En effet, tout a commencé le 16 mars dernier. Au nouveau marché de Niamakoro, Mohamed Diallo, tailleur de profession tient un atelier de couture. Son fils yaya Diallo, un enfant de six ans l’avait accompagné ce jour. En vue de se procurer certains matériels de couture, il confie Yaya à son collègue de travail pour se rendre dans une boutique. A son se retour, la nouvelle tombe. «Yaya n’est pas là, n’était-il pas avec toi à la boutique ? », demande son collègue. Aussitôt, des recherches sont lancées et tout le quartier a été informé de la disparition d’un garçon. Dix jours plus-tard, les parents de Yaya sont informés de la présence d’un garçon au Commissariat du 10ème Arrondissement et s’y sont précipités. Mais le garçon n’était plus là, car le Commissariat l’avait déjà transmis par voie légale à la Brigade des Mœurs de Bamako.

 

Ici, le père de Yaya reconnut son pair de chaussure, mais l’enfant n’était plus là.  Où est-il donc passé ? «On nous a dit à la Brigade qu’il était malade et qu’une garde malade était à son chevet, mais il qu’il a fui lorsque celle-ci priait», rapporte les parents de l’enfant. N’est-ce pas que c’est une histoire invraisemblable! Les tentatives des parents du petit Yaya de retrouver leur fils à la Brigade des Mœurs de Bamako sont restées vaines. Impatients de la lenteur des recherches lancées et déçus de l’accueil à eux réservé à la Brigade par les hommes du Contrôleur Général de Police Ami Kané, les parents de Yaya ont décidé de porter plainte auprès du Tribunal par l’entremise de Nouhoum CAMARA, Avocat à la Cour.

 

Les Chefs d’accusations retenus contre la Brigade des Mœurs sont: enlèvement, disparition et séquestration d’enfant. Et l’affaire dite de: ‘’Mohamed Diallo’’, père de l’enfant disparu est entre les mains du Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de la Commune III du District de Bamako.
Dans la plainte, Me Nouhoum CAMARA écrit : «En effet, mon client est le père de Yaya DIALLO, âgé de 06 ans. Suite à la disparition de son fils dont la photo est jointe à la présente, mon client a été informé que ce dernier était gardé à la police du 10ème Arrondissement où il lui a été indiqué que l’enfant a été remis à la Brigade des Mœurs de Bamako. Après s’être rendu à cette Brigade où il lui a été confirmé que son fils leur a été remis, il n’arrive pas à le voir à ce jour (Ndlr :17 juin 2013) et à savoir si son enfant vit et où il est en ce moment. Ces faits constituent les délits de prévu et puni par le Code pénal. C’est pourquoi, mon client dépose plainte entre vos mains contre la Brigade des Mœurs de Bamako pour les faits ci-dessus spécifiés et vous prie par conséquent de bien vouloir ouvrir une enquête et ce, conformément à la loi».

 

Autre fait, autre plainte:
On se rappelle qu’en 2010, votre Hebdo Le Progrès avait publié une lettre ouverte relative  à la disparition de Founé Togola, un bébé de 3 mois où le Contrôleur Général de Police, Ami KANE était mis sur le banc des accusés.  La Lettre ouverte écrite par Daouda Togola, père de Founè Togologa exhortait  à l’aider dans la recherche de la vérité.

 

Morceaux choisi:
« C’est ce jour Dimanche deux (02) Août 2009 que ma femme s’est rendue aux festivités de mariage d’un de nos parents à Niamacoro-Coco. Elle a fait la connaissance d’une femme dénommée Alima Kantao qui l’a rapprochée sous prétexte qu’elle aime le beau bébé de trois mois que portait au dos ma femme (…) L’intruse Alima Kantao n’a pas hésité à prendre l’enfant et le porter sur son dos. C’est après le repas de midi que ma femme est allée chercher la boisson à base de Jinjimbre pour ravitailler sa nouvelle connaissance.

 

A son retour, elle constate que Alima qui portait le bébé n’était plus à sa place. Pensant qu’elle était dans la masse, ma femme est restée à leur place. Après quelques instants, ma femme se lança à la recherche de la bonne dame qui est restée introuvable. C’est ainsi qu’elle m’a téléphoné pour m’informer qu’une femme a disparu avec notre nouveau né(…) Vers le crépuscule, j’ai fait la déclaration de ce crime à la Brigade des Mœurs, à la Brigade d’Investigation Judiciaire (BIJ), à l’Interpool, à Niamacoro 10ème Arrondissement, puis au 11ème Arrondissement à Sogoninko, au 7ème Arrondissement, au 4ème Arrondissement et à la Police de Sabalibougou.

 

Après ces multiples déclarations, nous avons jugé nécessaire de visionner les films du cameraman qui s’est prêté à notre service. C’est ainsi que les cassettes nous ont révélé les images de Alima Kantao portant l’enfant au dos bien attaché avec le fouloir de ma femme. J’ai exigé les photos et la cassette que le cameraman a bien voulu nous émettre. A présent, je garde sur moi ces preuves concrètes. J’ai multiplié les photos de Alima Kantao dans le but de les distribuer partout où j’ai fait mes déclarations.

 

Après quatre mois et six jours, j’ai reçu un coup de téléphone de la Brigade des Mœurs me demandant de venir voir une femme au sein de leur service. A mon arrivée à la Brigade, un agent m’a dit de regarder à travers les grillages les femmes détenues dans une Cellule et montrer celle qui a volé mon enfant. A peine arrivé devant la Cellule, j’ai reconnu avec précision la voleuse. Pour lever toute équivoque, j’ai appelé ma femme qui aussi à son tour est venue montrer la même dame.

 

Le lendemain matin, le même agent nous a convoqué dans son bureau dans le but de faire une confrontation avec Alima Kantao qui n’a pas nié un seul fait. Elle a avoué son geste et expliqué comment elle a enlevé l’enfant. Elle a confirmé que l’enfant se trouve dans leur famille au quartier ATTbougou. Le Commandant nous a ordonné en compagnie de trois policiers d’aller chercher l’enfant. Avec la 4 X 4 bâchée de la Brigade, nous avons fait le chemin, c’est Alima Kantao même qui nous guidait. Avant d’arriver à destination, un coup de téléphone venant de je ne sais qui ordonne aux policiers de retourner avec insistance. Nous sommes retournés à notre grande surprise à la Brigade.

 

C’est après tout cela que le Commandant Ami Kane a appelé ma femme pour lui dire qu’elle s’est trompée-et que l’accusée était une folle malgré qu’elle a reconnu les faits et donné tous les détails de l’enlèvement. Cette histoire fut envoyée au niveau du tribunal où j’ai été désagréablement surpris d’entendre une nouvelle version qui dit que moi je suis en conflit avec une autre personne et que Alima Kantao est le témoin. J’ai été scandalisé en apprenant cette nouvelle version avec le Procureur qui a la charge de conduire cette affaire.

 

C’est avec le cœur plein de tristesse, la mort dans l’âme et une grande amertume que nous les parents du bébé de trois mois nommé Founé Togola adressons cette lettre au Président de la République, au Gouvernement malien et à toutes les autorités compétentes pour que justice soit faite et que la vérité triomphe en espérant un jour voir notre enfant dans nos mains», écrit Ousmane TOGOLA, le 16 Avril 2010. Cette affaire, selon le plaignant est aujourd’hui à la Cour d’Appel. Reste à savoir si la vérité triomphera.
Justice, quand tu nous tiens !
Boubacar KANTE

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