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Energies renouvelables au Mali : LES BESOINS DE FINANCEMENT ESTIMÉS À PLUS DE 608 MILLIARDS DE FCFA

Il s’agira, en réunissant cette manne financière, d’accroître le taux d’électrification national à 63% en 2020 et 87% en 2030 ; la part de la population ayant accès aux équipements propres et cuisson (gaz butane, cuiseurs solaires) à 44% en 2020 et 82% en 2030 et porter la puissance produite par les centrales solaires photovoltaïques raccordées au réseau à plus de 500 mégawatts

Le Mali mobilise les acteurs étatiques et privés ainsi que les bailleurs de fonds autour du financement des énergies durables. La direction nationale de l’énergie leur a présenté, avant-hier mardi, le Prospectus d’investissement du programme d’action en énergie durable pour tous (SEforALL). C’était à la faveur d’un atelier national organisé à cet effet à l’hôtel Azalai Salam, sous la présidence du secrétaire général du ministère de l’Energie et de l’Eau. Moussa Cissé avait à ses côtés le chargé principal des opérations de la Banque africaine de développement (BAD), Nyaki Zangbula Kaningbi.
Notons que l’initiative énergie durable pour tous (SEforALL) a été lancée en 2011 par le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon. Elle vise trois objectifs à l’horizon 2030 : parvenir à l’accès universel à l’énergie, doubler le taux global d’amélioration de l’efficacité énergétique et la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique mondial. Dans l’optique de l’exécution de cette initiative, le Mali a établi son Prospectus d’investissement pour présenter aux investisseurs potentiels le contexte de l’investissement dans le secteur énergétique malien et les opportunités de placement susceptibles de contribuer à l’atteinte des objectifs de SEforALL Mali.
Pour y arriver, il a été prôné l’élaboration d’un prospectus d’investissement qui s’articule autour de cinq pipelines : les projets raccordés au réseau ; les projets hors réseaux ; les projets de bioénergie cuisson durable ; les projets d’efficacité énergétique ; les projets pour le renforcement de l’environnement favorable aux investissements.
Dans le but de finaliser sa mise en œuvre, le ministère en charge de l’Energie a choisi l’organisation d’un atelier de présentation dudit prospectus, objet de la présente rencontre dont l’objectif est, entre autres, de partager le document avec l’ensemble des parties prenantes, de recueillir les observations des acteurs clés et de promouvoir l’investissement vers les projets présentés.
Dans son allocution d’ouverture, le secrétaire général Moussa Cissé a indiqué que le Mali ne pouvait pas, au regard des défis auxquels le secteur fait face, rester en marge de cette volonté. Au nombre desquels challenges figurent le faible taux d’accès à l’électricité au niveau mondial, la prépondérance de la biomasse (bois de charbon) dans le bilan énergétique. A ces défis, il faut ajouter, selon lui, la forte croissance de la demande et l’insuffisance de l’offre énergétique avec une part importante du thermique dans le mix énergétique.
Pour relever ces défis communs à plusieurs pays, en particulier ceux d’Afrique, des Etats ont, avec l’appui du Centre régional pour des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (CEREEC) de la CEDEAO et ses partenaires techniques et financiers, élaboré des Plans d’action nationaux en matière d’énergies renouvelables (PANER) et d’efficacité énergétique (PANNEE). C’est dans cette perspective que les Programmes d’actions de l’énergie durable pour tous ont été élaborés pour coordonner les efforts en vue de l’atteinte des objectifs de SEforALL, a expliqué Moussa Cissé.
Au Mali, ce programme vise par exemple à accroitre le taux d’électrification national à 63% en 2020 et 87% en 2030, a révélé le numéro 2 du département en charge de l’Energie. Pour lui, il s’agit d’augmenter considérablement la part de la population ayant accès aux équipements propres et cuisson (gaz butane, cuiseurs solaires) à 44% en 2020 et 82% en 2030. bamada Aussi, s’agira-t-il de porter la puissance produite par les centrales solaires photovoltaïques raccordées au réseau à plus de 500 mégawatts. Les besoins de financement prévus à cet effet ont été, selon M. Cissé, estimés à 929,11 millions d’euro. Dont 651,5 pour les projets raccordés au réseau, 208 pour les projets hors réseau, 10,11 pour les projets bioénergie et 59,5 millions pour les projets d’efficacité énergétique.
Quant au chargé principal des opérations de la Banque africaine de développement (BAD) – au siège de laquelle est logée la Plateforme africaine SEforALL -, il a reconnu que le réservoir énergétique du Mali est considérable. Pour Nyaki Zangbula Kaningbi, de nombreuses opportunités d’investissement dans le secteur énergétique y sont prometteuses. Parmi lesquelles il a cité les systèmes d’énergies renouvelables en réseau, hors réseau (solaire, hydro et éolien) et les systèmes solaires individuels. S’y ajoutent la généralisation du chauffage solaire de l’eau à destination des ménages et des bâtiments publics ainsi que la transition vers une utilisation systématique des foyers améliorés, a-t-il conclu.

Aminata Diakité

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