Donald Trump poursuit sa visite au Japon. Le point d’orgue de ces quatre derniers jours a eu lieu ce lundi 27 mai, avec la rencontre entre le président américain et le nouvel empereur de l’archipel nippon. Un privilège, puisque M. Trump est le premier chef d’État étranger à rendre visite à Naruhito.
Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
L’empereur Naruhito, supposé être le descendant de la déesse du Soleil Amaterasu, porte au Japon le titre de « Tenno » (« maître du Ciel »). Il a déroulé ce lundi le tapis rouge dans l’enceinte du palais impérial pour accueillir Donald Trump avec une pompe exceptionnelle.
Le président américain, costume sombre et cravate rouge, a d’abord écouté sous un soleil de plomb les hymnes nationaux, avec son épouse Melania, l’empereur Naruhito et l’impératrice Masako. Cette dernière, ex-diplomate polyglotte diplômée de Harvard, était vêtue d’un tailleur blanc d’été et d’un chapeau assorti.
Melania Trump portait une robe blanche, ornée de broderies colorées et de talons aiguilles rouge vif. Enfin, l’empereur était en complet également, cravate bleu ciel. Donald Trump a passé en revue une garde d’honneur au son des cuivres, puis le couple présidentiel américain devait participer à un banquet au palais impérial.
Shinzo Abe, qui participait à cette cérémonie diffusée en direct par les chaînes de télévision, flatte l’ego de Donald Trump, au moment où les États-Unis menacent d’imposer des tarifs douaniers sur les importations de voitures japonaises, considérées comme une menace pour la sécurité nationale américaine.
Le Japon se montre souple face à Donald Trump
Depuis qu’il est arrivé à Tokyo, le président américain ne cesse de se plaindre des relations commerciales entre les deux pays. Ce lundi, il a d’ailleurs augmenté d’un cran la pression pour que Tokyo réduise le déficit de sa balance commerciale vis-à-vis de Washington, déficit qui s’élève à 68 milliards de dollars.
L’essentiel est dû aux exportations de voitures. L’Union européenne est aussi visée par le président américain pour les mêmes raisons. M. Trump a déjà forcé le Japon à négocier un accord bilatéral avec les États-Unis pour réduire ce déficit, et pense pouvoir se faire réélire par un protectionnisme exaspéré.
Le Japon se montre conciliant ; il se dit prêt à acquérir 105 avions de combat F-35 supplémentaires, et le Premier ministre est parvenu à sauvegarder l’accord de libre-échange transpacifique dont Donald Trump ne voulait plus. M. Abe souligne que son pays est celui qui contribue le plus à l’économie américaine.
Outre les pressions accrues sur le Japon et l’UE, la stratégie américaine passe également par sa guerre commerciale avec la Chine. Aussi, à l’occasion de cette visite d’État, le Premier ministre Shinzo Abe rappelle l’importance des relations économiques entre les États-Unis et la Chine pour l’économie mondiale.
RFI