Annoncé depuis quelques mois, le projet de loi portant révision de la Constitution a été adopté par l’Assemblée nationale ce 3 juin 2017 par 111 voix pour, 35 contre, zéro abstention. Dans sa nouvelle configuration, la Constitution, soumise à un vote référendaire le 9 juillet prochain, contient des dispositions qui fâchent dans certains milieux politiques.
L’opposition, qui a brillé par un vote blanc, est désormais rejointe par une partie de l’opinion qui estime que le renforcement des pouvoirs du président de la République au détriment du gouvernement est inopportun. Le président, selon cette frange, a suffisamment de pouvoirs. L’important était qu’il fallût plutôt des garde-fous pour limiter l’influence de ses proches dans la gestion des affaires publiques.
A propos de l’opprobre de la perte de la qualité pour le député qui change de parti en cours de mandat, il est reproché à cette disposition d’être trop légère. Et au cas où un député se trouverait en déphasage soit avec ses convictions politiques soit avec le projet de société qu’il a défendu devant son électorat ?
Ces deux exemples illustrent à suffisance les imperfections du projet de Constitution voté par l’Assemblée nationale.
Dire que les députés de la majorité avaient tous juré en privé de ne jamais voté le texte on peut alors donner raison à ceux qui évoquent un arrosage. Ça se murmure dans les coulisses que beaucoup de commissions auraient perçu chacune 10 millions de francs CFA.
Le problème, reconnait nombre d’observateurs, est loin d’être les textes, mais leur application. Et de ce point de vue, la Constitution de février 1992 recélait des atouts indéniables qui pouvaient faire de notre pays une référence démocratique.
DAK