Dans la problématique du devenir des nations, les hommes sont les artisans de leur propre histoire. Ainsi, force est de reconnaitre que les maliens, notamment ceux de l’opposition doivent se réveiller et affronter la réalité d’en face. Le régime IBK semble être incapable de sécuriser les maliens et de leurs biens. Trois raisons expliquent cette cause, à savoir l’accord de paix d’Alger, l’accord de défense militaire avec la France et un manque de vision, à long terme sur la sécurité du Nord du pays.
Le candidat IBK était considéré par la majorité des maliens comme l’homme de parole et qui ne transigeait jamais sur les situations sécuritaires et la menace de l’intégrité territoriale du pays. Avec cet esprit à cœur, il fut porté à la tête de l’Etat avec un score de 77,66% des suffrages lors de l’élection présidentielle de 2013. La majorité des maliens comptait sur le candidat IBK sur des questions profondes comme celle de l’occupation du Nord de notre pays.
Mais aujourd’hui, bon nombre de maliens ou du moins les patriotes sont convaincus que le président IBK, en signant deux accords, celui de la paix issu du processus d’Alger et celui de la défense avec la France, a de ce fait donné sa caution pour la partition de notre pays. L’intégrité n’a été égratignée ni sous la première république, ni sous la dictature ou encore moins au début de la démocratie.
Mais aujourd’hui, la région de Kidal est pratiquement sortie de la république du Mali. Mais aussi le plus grave, est, hélas le retour sur notre territoire de l’armée coloniale française. Pendant combien de temps ? On ne saurait répondre à cette question. En tout cas notre peuple, exigera un jour le départ de l’armée Française sur notre sol car elle ne peut servir nos intérêts fondamentaux. Comme en témoigne Dr Oumar Mariko : Il n’appartient pas à un pays souverain d’assurer la sécurité d’un autre pays souverain. La sécurité et la défense relève de la souveraineté nationale d’un pays.
Aujourd’hui, plus qu’hier la situation nationale est vraiment délétère. L’insécurité qui se transforme progressivement en guerre ouverte est, sans solution réelle à la disposition du régime IBK. Chaque jour, se sont des soldats maliens qui meurent sous les balles de l’ennemi (CMA déguisé en jihadiste). Après l’attaque sanglante de Gao, la dernière attaque de Ménaka du 04 Février causant quatre morts du rang des Famas. Force est de constater et de reconnaitre que depuis ces dernières années, il ne se passe pas 15 jours sans que des attaques similaires à celle de Ménaka ne fassent des morts parmi nos braves soldats et des véhicules militaires emporter par des bandits parfois. Jusqu’à ce jour, aucune procédure de garde renforcée n’a été instaurée par les autorités.
A part des patrouilles nocturnes aux abords des camps, des postes de contrôle, des gendarmeries et les cites de haut risque. En tout cas, ces attaques répétitives avec son corollaire de morts démontrent l’incapacité notoire du régime. Et en plus de cela, le régime est confronté a un grogne social sans précédent, rien que pour l’année écoulée 70 préavis de grève ont été déposé sur la table du gouvernement. Celui procède toujours par le colmatage en trouvant les solutions de façade.
Conscient de l’impasse dans laquelle il s’est retrouvé, IBK n’offre aux maliens que des changements de gouvernement (3 PM en 4 années d’exerce du pouvoir).Les partis de l’opposition, habituellement très critiques avec un esprit parfaitement fidèle aux standards des régimes démocratiques, ont commencé à courber l’échine pour ne pas dire a fait la cour à la majorité. Parce que les manœuvres politiciennes actuellement en cours depuis le lâche attentat de Gao semblent malheureusement le confirmer.
Un attentat qui opportunément exploité sans état d’âme par cette franche déciment alimentaire de l’opposition politique qui s’est sert comme prétexte fallacieux à des soi-disant retrouvailles avec la majorité. Les retrouvailles entre une majorité politique qui gouverne et opposition politique qui critique et contrôle sont toujours dangereuses et ne sont jamais de bon présage pour la démocratie. Surtout lorsque le prétexte ne peut aucunement s’expliquer et se comprendre que par la politique gouvernementale de gestion de la crise du Nord qui sévit depuis 2012.
Nous crayons le pire pour la démocratie malienne encore une fois de plus, après l’expérience d’un échec cuisant de gestion consensuelle des affaires de l’Etat par ATT. Ce pire serait de voir les larmes de l’attentat de Gao lessiver les lignes de clivage politique entre majorité et opposition et proposer ainsi au peuple malien ce qui ne serait qu’une démocratie délavée.
La classe politique de la majorité malienne va-t-elle récidiver en dissolvant une fois de plus l’opposition, et avec elle, la démocratie malienne dans des potions indigestes qui invitent comme à une grande soupe populaire, l’ensemble des leaders politiques au festin de la participation gouvernementale. Certaines manœuvres politiciennes incitent à répondre par l’affirmative. C’est dire que l’opposition malienne est à la croisée des chemins à une vingtaine de mois de la présidentielle 2018. Quelle démocratie malienne avons-nous ou défendons nous depuis 20 ans?
La situation actuelle du pays ne permet plus d’avoir une démocratie électoraliste dont on n’a abreuvé les électeurs maliens à la merci des dogmes sans queue ni tête. La démocratie que le mali à besoin est celle qui permet au peuple de se faire une nourriture décente, des soins de santé et des logements décents dans un environnement fiable et serein. Mais avec ce régime, ces droits du peuple se transforment en utopie et en revendications abominables.
A une année et demie de campagne présidentielle de 2018, les forces vives du Mali ne doivent plus permettre une telle farce politicienne qui assassine la démocratie, l’espoir souhaitée et voulue par des millions de Maliens. Il n’y a plus qu’une seule alternative pouvant servir l’avenir de notre peuple : une refonte radicale de tous les secteurs touchant à la vie nationale. Pour un nouveau Mali avec des nouveaux Maliens, débarrassés de tous les déprédateurs du tissu socio-économique politique et culturel.
Seydou Diarra