Ils étaient des centaines de milliers de fidèles venus répondre à l’appel de l’Imam Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil Islamique du Mali et du Chérif de Nioro, M’Bouillé Haidara, le vendredi 5 avril 2019, sur le Boulevard de l’Indépendance. L’objectif de cette marche était de dénoncer la gestion calamiteuse du pays par le régime en place, la crise scolaire et sécuritaire et les conflits inter communautaires qui ont fait récemment plus de 174 victimes à Ogossagou, dans le Cercle de Bankass.
Cette manifestation patriotique a été marquée par la participation des leaders religieux et politiques de l’Opposition, des membres de la Société civile, des activistes, des disciples de Mahmoud Dicko et de M’Bouillé Haïdara, des enseignants, des mères de famille, des parents des militaires tombés au champ d’honneur et des élèves qui sont dans la rue depuis plus de trois mois.
A la veille de cette manifestation, plusieurs délégations sont venues de l’intérieur pour prendre part à cette grande marche. Selon un manifestant, interrogé sur place, » il y a une dizaine de bus et de véhicules personnels qui ont quitté Nioro pour participer à cette marche patriotique « .
Sur les pancartes des manifestants, on pouvait lire: « Boubèye dégage « , » On ne veut pas de la France et de la MINUSMA « , » Un peuple sans école est un peuple sans avenir « , » Trop, c’est trop « , » IBK n’en peut plus « , » Je suis Peulh, tu es Dogon, nous sommes tous Maliens « ou encore » Plus de mensonge « .
Cette marche, qui se voulait pacifique, a enregistré des actes de vandalisme sur des biens publics perpétrés par des jeunes à Dar-Salam (Commune III), au Centre commercial, à Médina-Coura (Commune II) et au Grand marché de Bamako.
A ces endroits, les manifestants ont brûlé des pneus sur les voies publiques, notamment la route menant à Koulouba où se trouve le Palais présidentiel, saccagé les feux de signalisation et arraché les guérites des policiers de la circulation routière.
Autant de situations qui ont provoqué des accrochages entre des agents des forces de l’Ordre, qui étaient suffisamment présents et les manifestants. Les premiers ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule et protéger les biens publics.
Il convient de signaler qu’à la fin du meeting, des manifestants, en voulant récupérer leurs motos près du domicile du Chef du gouvernement, ont été gazés par les forces de l’ordre. Selon l’un des manifestants, que nous avons rencontré, » les forces de l’ordre ont été prises de panique, sinon aucun de nous ne voulait s’attaquer au domicile du Chef du gouvernement « .
Notons qu’au cours de cette manifestation gigantesque, il n’y a eu aucune perte en vie humaine ni de blessé grave mais d’importants dégâts matériels sont à déplorer.
Dans un communiqué, le ministère de la Sécurité a indiqué qu’aucun cas de pillage ou de vol n’a été constaté, » le bilan de cette manifestation est de un blessé du côté des forces de l’ordre et une dizaine d’interpellations « , souligne le communiqué.
Toutefois, dans son communiqué, le ministère a salué le professionnalisme des forces de l’ordre et appelé les organisateurs au sens de la responsabilité afin de préserver la paix et la quiétude des populations.
A D
Source: l’Indépendant