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En Grèce, les fidèles se lamentent de la fermeture des églises

“C’est maintenant qu’on a besoin de la force de l’Église”: à Athènes, de petits groupes de fidèles se sont rassemblés dimanche autour de la cathédrale fermée, pour suivre la messe dominicale diffusée par haut-parleur pour cause de coronavirus.

Dans un pays à 90 % orthodoxe, le gouvernement grec a décidé il y a une semaine de “suspendre toute célébration dans toutes les églises”, à l’exception des funérailles.

La puissante Eglise de Grèce, non séparée de l’Etat, s’était auparavant résolu à n’ouvrir les édifices religieux qu’aux “prières individuelles”.

“C’est une immense douleur, un coup de poignard”, se lamente Irini, qui assiste à la messe devant la cathédrale d’Athènes. Sous ses lunettes noires, la jeune femme évoque “une entorse aux droits de l’Homme” pour qualifier la décision gouvernementale.

Les chants liturgiques s’échappent de l’édifice religieux et viennent résonner dans le calme d’une capitale grecque au ralenti.

Les églises “doivent rester ouvertes”, insiste Christos, un homme de 58 ans dans la précarité. “C’est maintenant qu’on a besoin de la force de l’Église, qu’on soit unis et qu’on se regarde dans les yeux. C’est maintenant qu’on doit s’aider les uns les autres. Sinon on est perdus”.

A un mois de la Pâque orthodoxe, le 19 avril, une majorité des messes du pays ont été célébrées à huis-clos dimanche.

On ignore si elles pourront encore l’être après le confinement général décidé dimanche soir par le Premier ministre grec.

“Il faut qu’il y ait une responsabilité de tous face aux enjeux de santé publique”, assure à l’AFP Georges Kalantzis, Secrétaire Général aux Affaires Religieuses de Grèce. Mais “seul l’État peut prendre une décision pour tout le monde”, insiste-t-il.

“On interdit tout ce qui rassemble du monde”, résume M. Kalantzis.

Dans de nombreux quartiers de la capitale, l’afflux des fidèles était considérablement réduit par rapport à dimanche dernier, avant l’interdiction des offices.

Les icônes embrassées

La messe se termine, les portes de la cathédrale s’ouvrent et une dizaine de fidèles s’engouffrent dans l’édifice, faisant fi des consignes de sécurité. Les icônes sont touchées, embrassées. Discrètement, un prêtre donne la communion.

Le Saint-Synode, organe suprême ecclésiastique, a estimé le 9 mars que le virus ne pouvait pas se transmettre par la communion.

“C’est parce que tu as peur que tu portes des gants ?”, demandera plus tard le pope Dimitrios Nikou au journaliste de l’AFP. “La croyance chasse la peur”, assure le prêtre de 75 ans, longue robe noire et barbe blanche.

En Grèce, où le virus a fait 15 morts et contaminé 624 personnes, un prêtre orthodoxe a fait l’objet d’un rappel à loi pour avoir célébré un office dans une église de Cythère vendredi soir.

“L’oeuvre de l’antéchrist”

À Thessalonique, deuxième ville de Grèce, des scènes similaires ont été observées toute la matinée. “La messe se tiendra sans la présence des fidèles”, pouvait-on lire sur l’entrée d’une église où des fidèles s’étaient déplacés espérant que la cérémonie se tienne normalement.

“Tout ça, ils le font contre la religion”, s’insurge Eleni Georgiadou à l’extérieur du lieu de culte. “Quand je suis dans l’église et que je prie, je n’ai peur de rien. Le Seigneur me protège”, ajoute cette femme de 68 ans.

Devant l’église de Kalamaria, banlieue populaire de Thessalonique, la police patrouillait tôt dimanche matin avant l’ouverture des églises pour empêcher les fidèles d’entrer.

“C’est inconcevable ce qui arrive. Les églises n’ont pas fermé même pendant la guerre. Tout ça est l’oeuvre de l’antéchrist. De grands maux arrivent”, estime Athina Mavridou, 57 ans.

Plusieurs personnes, masquées et gantées, étaient venues prier. Un pope a laissé quelques fidèles entrer pour une prière individuelle.

“Ils nous ont imposé l’interdiction d’une main de fer mais les gens continuent à venir à notre église”, dit-le prêtre, refusant de révéler son nom.

“Espérons que les églises vont ouvrir à Pâques”, ajoute-t-il, craignant que les cloches soient interdites de sonner pour la première fois “depuis 2.000 ans”.

lepoint

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